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83C APl ' l iNDlCE.
« Chios. — Celte île reproduit assez fidèlement les trails saillants
du climat de Smyrne : ce qui montre que le bras de mer qui la
sépare de l'Asie Mineure ne suffit pas pour lui donner le caractère
insulaire, puisqu'il conserve celui du climat continental que possède
cclui de Smyrne.
(c Erzeromn. — Sa température moyenne est plus forte que ne le
ferait supposer son altitude, ce qui tient aux cliiffres très-elcvés de
ces moyennes de l'été et du printemps; mais aussi sa moyenne de
i'Iiiver est beaucoup plus basse que celle des localités de l'Europe
situées dans des conditions analogues; elle est égale ii celle du
grand Saint-Lîernard, dont la latitude est de plus de 0 degrés
au nord et l'altitude de SI 2 mètres plus élevée. Il résulte de là des
ditlérences énormes entre les moyennes des saisons et entre les
moyennes mensuelles extrêmes; ainsi, les différences entre les
moyennes de l'été et de l'hiver sont plus fortes qu' à Moscou.
M Erivan. — Les caractères de climat excessif y sont encore bien
plus prononcés qu'à Erzeriiura : ils atteignent un degré inconnu en
Europe, puisque, outre les minima absolus do l'hiver et les maxima
absolus de l'été, la ditï'érence atteint quelquefois 80 degrés.
Il Ouroumia. — Celte ville parait avoir un climat comparativement
plus froid que celui d'Erzeroum, mais beaucoup moins que
celui d'Erivan, malgré l'altitude bien moins considérable de cette
dernière ville.
CI Mossoul. — Sa température moyenne annuelle s'accorde assez
bien avec celle des localités de l'Europe ayant à peu près la même
liititude, tandis que sa moyenne estivale (33" 00) n' a point d'analogue
non-seulement en Europe, mais encore dans aucune des localités du
globe oil l'on ait observé ; d 'un autre côté, les hivers ne sont pas en
moyenne plus froids qu'à Home.
« Limite des neiges cternellcs dans L'Asie 3Iineure. — Suivant
j\l. 'rehibatcliell', sur le versant sud-onest du mont Argée, les neiges
perpétuelles ne commenccnl qu'à 3401) mètres; elles ne CQiislilueut
pas de grandes nappes continues, niais se présentent seulement en
stries ou en lambeaux. Leur liniite paraît être fort élevée eu égard
à leur latitmle. lin admettant que Si mètres en liauteur corresixindent
à 1 degr é de laliîiulc, il s'ensuivrait (|iie le mont Argée l'eui-
APPENDICE. 837
porterait sur la plupart des montagnes de l'Europe et de l'Amérique
pour la hauteur à laquelle se trouve la limite des neiges éternelles,
et ne le céderait qu'aux grandes chaînes de l'Asie Mineure, où la
limite dont il s'agit parait s'élever encore davantage. MM. Charles
Kocli et Wagner, qui ont évalué approximativement la limite des
neiges perpétuelles de quelques montagnes de l'Arménie et du Pont,
ont reconnu également qu'elle est remarquablement élevée relativement
à leur latitude , ce qui semblerait montrer que ce phénomène
est assez général dans la portion orientale, et qu'il y règne un degré
assez prononcé de sécheresse atmosphérique.
« Limites supérieures de ¡a végétation arborescente, fruteseente.
— Ces limites n'ont pas été plus étuJiées en Asie Mineure que celles
des neiges perjiéluelles; il faut en excepter toutefois le mont
Olympe, qui l'a élé par Siebthorp, lioissier et snrtont Griesebach,
sous le rapport de la géographi e botanique. Le mont Argée ne l'avait
pas été avant M. Tcluhatcheff, qui a piililié un aperçu de sa flore
en 1832, et auquel le Muséum d'histoire naturelle doit un herbier
précieux de cette contrée.
0 La limite supérieure de la végétation arborescente sur le mont
Olympe est notablement plus basse que celle sur les montagnes de
l'Europe situées sous les mêmes latitudes; sur le mont Argée, la végétation
arborescente est remplacée par des buissons de Poputus
çiroeca, que l'on trouve jusqu' à environ 2900 mètres.
« Le Boulgardagh, en Cilicie, a sa limite supérieure de végétation
arborescente aussi élevée que dans les montagnes de Grenade en
Espagne.
« Les monts Alagnez et Ararat, en Arménie, ont leurs limites supérieures
de végétalion arborescente à peu près à la même hauteur que
sur les montagnes de l'Europe situées sous les mêmes latitudes.
« Cotisidératioììs sur le déboisement de t\Asie Itfiiieure. — L'Asie
Mineure manque de grandes forêts; on y trouve de vastes étendues
de terrains dépourvues de tonte végétation arborescente et même
fruteseenle. On se demande dès lors s'il en a toujours été ainsi : de
nombreux témoignages d'auteurs anciens prouvent que cette contrée
était beaucoup plus boisée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Les progrès
de la civilisation et les guerres sont les causes de la destruction des
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