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360 CH.MATOLOGIf.
estivale et annuel le, lo climat de Tarsus offrirait à la Jiiaturation
du Dattier des conditions plus favorables ((ue Gibraltar
et Tunis, situés sous la même latitude ; il ne resterait
donc qu'à chercher pourquoi le dattier, qui ne nifirit pas
Iruits à Tarsus, les porte jusqu' à maturation à Gibraltar et
à Tunis; et l'on en trouverait la cause dans la différence
des minima hivernaux respectils, ainsi que de l'état atmosphérique
de ces contrées ; d'où l'on déduit qu'à Tarsus les
minima seraient plus forts et la sécheresse de l'air moins
grande que dans les deux localités dont il s'agit. En effet,
et comme le démontrent nos tables méléorologiijues, Tarsus,
malgré sa position maritime, olli-c plus d'un trait qui
rapproche celte ville du climat excessif ou continental : les
minima y atteignent souvent le zéro et quelquefois descendent
au-dessous, tandis que les pluies y sont fréquentes
et ne se trouvent complètement exclues d'aucune saison.
Maintenant, lorsque nous considérons que dans les oasis
de l',\frique le dattier, tout en donnant des fruits mûrs,
supporte des variations extrêmes de température entre — li
et - f 4° 01, nous sommes obligés d'éliminer les minima de
Tarsus du nombre des causes qui n'y permettent pas la
maturation des fruits de cet arbre, et alors il ne reste plus
à notre appùi que la considération qui ressort de la fréquence
des pluies : or, c'est cette riernière circonstance
1. T. Mimoirede .M. Cosson sur la cuilure du Jalti,;,- Jaus le B„U. de la soc
lot dj F,-an«, auuéc 1835, t. „ , p. 37. Les relalioas des diverses expéailim,s
mihta res de 1 armee française daus le Sahara alsérim fournisseut de uSurhreav
xemples des eurpéralures reurarciuaMemeut basses c,ue peuvout supporte, 1 Î
dattiers. Aius, lors„„'e„ ls/,7, au mois d'avril, les géuérau., Cavait-ae e " taa d
dant la mut a uu degre au-dessous de zéro, et tome la coutrée se couvrit d^u.o
uappede ne.ge au m,lieu de lac,uelle se dress,Ueut les sveUes troues dJd'dl i r
. l'.-F. .laniiMl, t.r,,. ,(„ Cav<iif/„m dans Ir Soi. Alnà-.)
Cli.il'lTllE Vili. 361
qui constitue en effet la différence la plus tranchée entre
le climat du littoral méridional de l'Asie Mineure et de
celui des côtes de l'Espague. Ainsi, selon M. Willkomm',
le littoral de la province de Murcie jouit d'un climat tellement
sec que souvent trois ou quatre années s'écoulent
sans que la pluie y ait un caractère de persistance; le ciel
s'y montre serein presque toute l'année, et c'est pour cela
que Murcie est qualifié en Espagne de « el reino serenissimo
» et que les montagnes dans le voisinage du Cabo de
Gala ont mérité l'épithète de rnontagiias de sol y ayre. A
E l e h c ( l a t . 39.44), dans le royaume de Valence, près de
(iOOOO dattiers forment une sorte d'oasis, et la vente des
fruits donne lieu à un commerce imporlant; mais aussi la
nature du sol, l'exposition et les conditions climatériques
prêtent à cette partie de l'Espagne beaucoup d'analogie
avec les déserts d'Afrique, et la contrée est souvent privée
de pluie pendant plusieurs aimées. Ainsi M. Cossou^ met
a u nombre des conditions indispensables au parfait développement
du dattier, un ciel pur et des pluies rares, et,
selon l'observalion de M. Balansa' , le dattier n'a pas besoin
(le pluie pendant l'hiver.
G'esl peut-être égalemeul à un excès d'humidité atmosphérique
qu'est due la grande rareté de VJgave americana
et du Cadus opunlia sur les côtes de l'Asie Mi n e u r e ' , tandis
q u ' e n Espagne et sin- les côtes septentrionales et occideu-
1. Die Strand und Steppen Gebiete der Iber, haldiitsel.
•á. Méuioirecité de M. Cossou.
Huit, de ht Soc. t)üí. de France, t. U, p. öl.
i. Dans tous les cas ce ue sout pas des uriuiuia trop forts iiiti pourraieut s'y
opposer au développement do ccs deux plantes, car l'-iffi/rc ajiiencojiö, p. e.V.,
supporte des froids passa.eers de — Iii (M. .Martins daus le linll. de la soc. bot.
de France.. 1. H, p. ''•)•