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ZOOLOGIE.
que pourrait acquérir, dans I mtérêt du commerce extérieur
de TAuatolie, l'élève de la chèvre d'Angora, puisque, sur
environ 500,000 kilogrammes <le laine qui représentent le
montant de la production annuelle, beaucoup plus de la
moitié est transportée en Europe, où l'Angleterre la revend
presqu'au poids de l'or sous le titre de laine de cachemire
D a i l leurs, la laine d'Angora aurait môme sur cette d-.rnière
l'avantage de pouvoir êire livrée à un prix inttnimeut
plus modique, vu les frais de transport bien moins considerables.
Or, l'Angleterre et la Hollande ont déjà démontré
en petit ce qui sous ce rapport pourrait êlre effeclué en
grand, puisque, comme nous l'avons dit, tout le fil d' angora
exporté dans ces derniers pays y est employé à la fabrication
de soi-disant châles de cachemire, qui trouvent un
excellent débouché, même dans les colonies anglaises et
hollandaises des Indes Orientales.
Après ces considérations sur la région habitée par la
chewe d'Angora, sur la manière dont on l'élève, sur ses
moeurs et habitudes, et enfin sur sa valeur industrielle
nous pouvons aborder l'étude zoologique de ce précieux
animal, dont aucun exemplaire n'avait encore figuré dans
les cabinets d'histoire naturelle de l'Europe avant celui que
•J offris en 1848 au Muséum de Saint-Pétersbourg. C'est sur
cet exemplaire que mon savant ami M. Brandt, directeur
du Musée susmentionné, a bien voulu, à ma prière, me
fournir une description très-détaillée, description que ie
m empresse de communiquer aux zoologistes, depuis long-
( e m p s h a b i t u é s à a p p r c c i e r l e talent, le travail conscieucieil'x
et les profondes connaissances du docte académicien de
Saint-Pélersbourg. Nous reproduirons ici, comme de raison,
les paroles mêmes de ce savani, dont nous traduisons
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CHAPITRE IV. 701
lilléralcmeiit le manuscrit allemand qu'il vient de nous
Iransmetlre :
Il Le magnifique exemplaire de la Chèvre d'Angora que
le Muséum de l'Académie impériale des Sciences placé
sous ma direction doit à la libéralité de M. de Tchihalchef,
produit au premier coup d'oeil l'impression générale d'une
chèvre domestique, lorsqu'on ne s'arrête point à sa toison
épaisse et soyeuse, à ses oreilles plates tournées en dehors,
et à sa taille peu considérable. Or, ce sont précisément
ces trails qui impriment à l'animal un cachet saillant
qui lui donne le caractère d'une race particulière, dont
l'origine n'est peut-être pas la même que celle de la chèvre
domestique. L'extrémité du museau, les joues, l'os nasal,
l'os frontal, ainsi que les oreilles et la partie inférieure
des jambes, depuis l'articulalion tarsale, sont revêtus de
poils externes, plus courts et plus roides que ceux qui
couvrent les parties susmentionnées chez les autres espèces
de chèvres. Le front porte des poils tendres moins
longs, moins appliqués à la peau, et eu parties frisés.
Le poil de la barbe, qui est pointue et d'une dimension
modérée, ayant 6"(0"'162) de longueur, est plus roide
que le poil du reste du corps, mais il l'est cependant
moins que celui de la barbe do la chèvre ordinaire. Les
cornes, à teinte blanc grisâtre, sont plus longues que la
tète; à leur partie inférieure, le bord marginal intérieur
tourne en dedans, de manière que dans cette partie
elles paraissent larges vues par devant et par derrière, et
étroites vues extérieuremenl. A la moilié de leur extension,
elles se dirigent modérément en arrière et tournent
spiralenient eu dehors : de lelle sorte que les extrémités,
dirigées légèreineni en haut, se trouvent très-éloignées les
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