Z U O I . O U I l !.
Perse, que très-leuleiiieut un earaclère uatioual, et reposa
pendant bien longtemps sur des éléments étrangers; aussi
lorsque, seize années seulement après la mort de Cyrus,
Darius » entreprit sa fameuse et stérile expédiliou contre
les Scythes, son immense armée, qui ne comptait pas
moins de 700,000 hommes, était principalement composée
d'infanterie, eonnne le dit Hérodote (1. iv, 130). C'est ce
qui fit que cette dernière soutint victorieusement la charge
des cavaliers scylhes, tandis qvie ceux-ci ne manquaient
jamais de culbuter la cavalerie persane et la forçaient de
se réfugier au milieu de l'infanterie [ibUL, c. 128).
1. Cj-nis mourut en 589, et l'expétlition dont il s'.igit eut lien en 513 avant
1 ere clttetienne. Les anciens ne noiis ont point laissé d'itinéraires bien précis de
cette campagne : le peu que nous en savons pourrait faire croire que Darius aprè=
avoir francM l'HcIlespont, se dirigea à travers la Roumilie et la BulB.arie vers
le Danulie, qu'il francliit peut-être dans les parages où se trouve aujourd'liui la
vdle de Silisliie, pour se diriger vers le pays des Gètes, compris entre le Dniester
et le Prulh. Au reste, il est très-diriicile de décider si effectivement ii poussa au
delà de la Bessarabie vers le Dnieper, et mémo il n'est pas prouvé qu'il ait traversé
le Dannbe et pénétré dans les principautés. Cependant, lorsque Hérodote
parle de nombrenj cavaliers scylhes, il n'cnteud probablement pas désigner les
habitants de la .Moldavie et de la A'alacbic, car il dit positivemenl (L v 9)
qu'an dol,i du Danobe {hier) il csiste un peuple nommé Sig,jn dont les cîievauï
sont velus, petits, à museau aplati, et lout à fait impropres à ta monture
mais excellents comme bêtes de trait. Or, ce n'est que beaucoup plus au Nord
vers les sources de VHypanis (Cong d'aujourd'hui) qu'Hérodote signale (L. iv
p. 5Î) nue belle race chevaline. Slalbcnrensement il n'est pas aisé d'identifiei
les indications de l'historien grec avec la topographie actuelle du pays, car Hérodote
observe que des chevaux blancs sauvages paissent autour dn lac d'où sort Vllypan s, tandis qu'actuellement il n'y a point de lac tm peu considérable dans
les parages des sources du Bong. Celui qui en est le plus rapproché se trouve à
plus de 40 lieues au S.-O. de ees sources; c'est le lac situé près de la ville de
Stanislavol en Galide, et qui se réunit par un petit cours d'eau avec le Dniestre
Quoi qu'il en soit, il faudrait placer dans le gouvernement russe de la Podolie et
dans la Galieie antiicbieune les Scythes dont Hérodote signale les chevaux blancs.
Quant aux Germams qui habitaient la contrée à l'Ouest des Scythes, les anciens
en parlant de leur organisation militaire, ne disent rien qui puisse faire suppose^
que rusage de la cavalerie ait été répandu parmi eux, tandis qne des assertions
de plusieurs Byzantins du vi" siècle on pourrait presque induire le contraire •
ainsi Procope {«« bel. Goth., éd. Bonn, t. II, p. 539) dit que de son temps la cavat
i-r^nwii:^.-^t.ìi
C l l A P t T R I Î li. 649
Ce rôle subordonné de la cavalerie dans l'armée de
Darius ferait supposer l'absence des contingents étrangers;
c'est à eux au contraire que celle de Xerxès, son successeur,
dut sans doute la plus grande partie de sa force. En
effet, trente-deux années après rexpédilion de Darius contre
les Scylhes, Xerxès fit sa célèbre et malencontreuse campagne
contre la Grèce où ses innombrables essaims d'esclaves
vinrent expirer au pied du panthéon de la liberté.
Or l'armée persane, la plus nombreuse de toutes celles
dont l'histoire conserve le souvenir^, comptait 80,000
cavaliers, chiffre peu considérable comparativement au
lerie était coruplétement inconnue aux Vanii qii'il dépeint comme le peuple le plus
belliqueux et le plus puissant parmi les barbares, et qui selon lui occupaient tout
l'espace entre la mer du Nord et Tlster. Or, il est probable qu'il s'agit du même
peuple que Tacite {Germania, 40) et Pline (Hist, nat., L. iv, 4) mentionnent
sous le nom de Varini, Ptolémée sous celui de Pharodini, et qu''ils coasidèrent
comme étant de i-ace vandale ou suève. Ces écrivains les placent sur le littoral
de la mer du Nord, dans le voisinage des duchés de Mecklcinbourg ou de Holstein
d'aujourd'hui. Procope (ioc. cit., p. 559) f;ut une observation semblable relativement
aux Brif tiens, quoiqu'il soit difficile de savoir ce qu'il entend par l'île de Drittia qu'liiibilaieut selon lui les Angli, les Frisons et les Brittiens, et qu'il
place vis-à-vis de l'embouclaure du Rhin entre l'Angletcii-e et l'ile Thulé; il dépeint
l'île Drittia comme étant deux fois aussi grande que l'Angleterre. Au restu
les lies biitaniqucs paraissent avoir été à l'ctiitde mythe pour la rcajoritê des
Byzantins du vi® siècle, car même au. xii® Michel Glycas pars n, éd.
Bonn, p. 271) eu parle comme d'un pays tout aussi mystérieux que l'Iade, et
débite à sou sujet b.'S fables les plus iibsui des et les plus puériles. Si les peuples
germaniques du moyeu âge ne paraissent pas s'être beaucoup adonnés à l'élève
de la race chevaline, il n'en était pas de même des iribus qui à cette époque
firent leur a\ip;irition eu venant pliis ou moins directement de l'Asie. Ainsi
en parlant des Huns, que l'on vit pour la prciniere fois en Europe à la fin du
m« siècle, Zosime [llist., liv. iv, 20) dit qu'ils n'avaient point de fantassins,
parce qu'iis ne pouvaient presque pas faire usage do leurs pieds, étant habitués
dès l'enl'ance à ne jamais quitter la selle, pas même pour dormir ou pour
manger. Cette identification des llnns avec leurs chevaux doit faire supposer que
ce peuple qui se rua sur l'Europe en bor<les nombreuses n'était composé que
de cavaliers.
1. Hérodote (L. vu. 60) en établit le chiffre à S,283,220 d'individus, y compris
les marins.
. 'Il
..Iti f t ' '
Îil , ' • 1
J