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lOj CLIMATOI.OGIE.
contraire, une moyenne annuelle (14M) presque aussi
forte que celle de cette dernière; de même, les moyennes
hivernales des deux localités ne diffèrent qu'à peu près
d'un demi-degré, et les moyennes estivales que de 2%
tandis que la moyenne prinfanière et la moyenne du
mois le plus froid de Redout-Kalé ont un avantage notable
sur celles de Constantinople.
Lorsque nous cherchons à nous rendre compte de toutes
les anomalies climatologiques que présentent, d'un côté
le littoral septentrional de la mer Noire comparé au littoral
opposé, et d'un autre côte les localités situées sur
la ligne côtière méridionale, comparées entre elles, nous
trouvons l'explication la plus naturelle de ces contradictions
apparentes dans la configuration géographique des
contrées qui encadrent le bassin du Pont-Euxm. Eu elTet,
sa côte septentrionale, depuis l'embouchure du Danube
jusqu'à celle du Kouban, n'est que la contnmation des
immenses surfaces planes qui s'étendent presque sans
interruption jusqu'à l'océan Arctique , en sorte que l'action
réfrigérante de ce dernier frappe en plein et sans attenuation
les golfes d'Odessa et d'Azof, et y détermme ces
phénomènes de congélation qui établissent un si grand
contraste entre le Bosphore et les portions septentrionales
de la mer Noire qui font face à ce détroit.
D'un autre côté, la partie du littoral qui s'étend depuis
l'embouchure du Kouban jusqu'à Trébisonde se trouve
abritée au Nord par la chaîne du Caucase, et c'est la ce
nui donne aux localités situées sur cette ligne pnvilegiee
une température comparativement plus élevée que ce le
des points qui se trouvent à l'Ouest sous le môme parallèle;
de là le climat plus doux, et surtout beaucoup plus u.u-
CllAPITUE 11. <05
forme de Trébisonde, que celui de Constantinople, qui
subit sa part de rintliience arctique, bien que modérée
par l'espace de mer qui sépare la capitale ottomane de la
côte septentrionale, où cette influence se fait sentir do
première main.
En résumé, nous pouvons admettre comme démontré
que c'est en grande partie au relief et à la configuration
des lignes côtières qu'est due la division de la mer Noire
en trois régions climatologiques bien distinctes, quoique,
comme de raison, peu susceptibles de délimitations précises
; à savoir : 1° la région qu'on pourrait appeler région
froide, et qui forme une bande assez étroite, s'étendant
depuis les parages d'Odessa jusqu'à l'embouchure du Kouban,
en comprenant la Crimée. Cette région, placée sous
l'inlluence plus ou moins directe de la zone arctique, a
dans sa partie septentrionale (Odessa, Kherson) les hivers
en moyenne plus froids que Berlin, Vienne, Paris et
Londres, ou à peu près ceux de Memel (Prusse), de
Boston (Amérique), de Tilsitt (Prusse), d'Ofen (Hongrie)
et de Varsovie, et dans sa portion méridionale (Sévastopol)
les hivers d'Amsterdam, et conséquemment des
hivers plus froids que ceux de Londres et de Paris.
2° La seconde région embrasserait la partie de la mer
Noire comprise entre la Crimée et l'embouchure du Kouban
, et la portion de la côte méridionale depuis Constantinople
jusqu'aux parages de Samsun (ces villes y comprises).
On pourrait la qualifier de tempérée; elle est le
résultat de la modification adoucissante que l'action de la
zone arctique subit par l'influence de la nappe d'eau interposée
entre les deux régions. Ici nous trouvons les hivers
analogues eu moyenne à ceux de Bordeaux et de Toulon.