
pétales et les staminodes en cornet ou en éperon (fig. 256-258) ont souvent
au fond de leur cavité un organe glanduleu.x qui sécrète du nectar. La
Fntillaire, les Renoncules ont à la base des pièces de leur périantbe une
fossette intérieure qui est tapissée de tissu sécréteur (fig. 496). Les
étamines des Lauracées, des Monimiacées, etc., sont souvent accompagnées
de glandes latérales et sécrétant un nectar (fig. 315, 318, 319, 321
323, 328, 331). Celui que produit l’intérieur des fleurs du Mélianthe est
si abondant, qu’au Cap on le récolte pour en faire une sorte de miel. Dans
beaucoup de Monocotylédones, ce nectar est sécrété par des glandes
septales, ainsi nommées parce qu’elles sont situées dans l’épaisseur
même des cloisons ovariennes. Le nectar est de là versé par un étroit
orifice dans l’intérieur de la fleur où viennent le puiser les insectes. La
portion stigmatique du style, ou de l ’ovaire, quand le style fait défaut
peut quelquefois encore être sous ce rapport assimilée à un nectaire.
OR IGIN E DES P A R T I E S DE LA F L E U R
m é t a m o r p h o s e A S C E N D A N T E E T D E S C E N D A N T E DE LA F E U I L L E
Au milieu du dix-huitième siècle, G.-F. Wolff formula nettement la
tbeorie dite de la Métamorphose, en admettant que les organes divers
que peut porter l ’axe végétal « sont de nature identique, si variée que
soit leur forme ». Sans doute il avait eu beaucoup de précurseurs, et
mêlée à de nombreuses erreurs, comme dans les ouvrages de Jung, de
Tournefort, et surtout dans le Prolepsis plantarum de Linné, cette
manière de voir était acceptée dans les écoles, dès la fin de la première
moitié du même siècle. Mais c’est au génie de Goethe qu’on attribue d’or-
dinaire la création de cette grande doctrine de la métamorphose, quoique
son Versuch die Metamorphosen der Pflanzen z u erklæren ne date
que de 1790, et quoiqu’elle y soit aussi altérée par des théories telles que
celle de l ’expansion et de la contraction alternantes, trop souvent contredite
par les faits pour être conservée.
La doctrine des métamorphoses divise celles-ci, dans le livre de Goethe,
en métamorphose ascendante, qu’il appelle aussi régulière, et en métamorphose
descendante ou hrégulibre, sans parler de sa métamorphose
accidentelle dont la notion ne semble pas mériter d’être conservée.
D après celte théorie, tout organe appendiculaire dérive de la feuille,
qui se modifie d’une façon très variable pour devenir un organe appendi-
culaire floral, sépale, pétale, étamine ou carpelle,quand lamétamorphose
est ascendante; ou bien c’est une feuille florale, de celles qui appartiennent
au gynécée, à l’androcée, au périantbe, qui devient feuille quand la
métamorphose est descendante. G’est aussi, bien entendu, par le fait d’une
métamorphose descendante ou irrégulière que le carpelle devient étamine,
ou pétale, ou sépale ; que l’étamine devient pétale, qu’un sépale se trans forme
en une feuille ordinaire, et ainsi de suite.
Ges idées, acceptées au début avec défiance, et plus tard adoptées
jusqu’à l’exagération, ne sont pas faites pour surprendre les organogé-
nistes qui voient sur un axe commun se produire, avec les mêmes carac-
Fig. 498, 499. — Ceratophyllum. Embryon
à feuilles nombreuses.
Fig. 509. — Nelumbo.
Embryon.
tères et la même forme initiale, une foule d’organes appendiculaires
destinés à des fonctions très différentes et qui sont tous d’abord des
mamelons parenchymateux incolores. Plus tard, ils s’étalent ou s’aplatissent
plus ou moins en s’accroissant ; leur forme, leur taille, leur consis-
Fig. 501. — Groseillier. Bractées polymorphes. De la feuille pourvue d’un limbe ou d ’un
pétiole, on passe gradue llem ent à une bractée rep ré se n tan t la g a in e dilatée.
tance, leur co u leu r , caractères sans valeur foncière , se modifient
graduellement suivant qu’ils sont desfinés à former des feuilles caulinaires,
organes respiratoires; des sépales, étuis protecteurs solides enveloppant
les jeunes organes sexuels en voie de formation; des pétales, lames
délicates, éclatantes de teintes, odorantes, attractives pour les animaux
auxiliaires de la fécondation ; des étamines, agents fécondateurs qui développent
en eux la poussière fertilisante ; des carpelles, enfin, réceptacles
plus ou moins clos des organes qui renferment les jeunes plantes de la
génération suivante. Avec les idées transformistes aujourd’hui triom