
mac. Son odeur est repoussante, analogue, dit Pison, à celle du fromage
pourri; et les Topinambous pensent que les crabes marins qui mangent
Fig. 2031. — Monodora Mijristica. Fleur, coupe longitudinale.
ce fruit deviennent un aliment vénéneux. Cependant les nègres se nourrissent,
faute de mieux, de cette pomme de serpent, et il paraît qu’au
Fig. 2032, 2033. — Monodora Myristica. Fruit, coupe longitudinale; diagramme.
Sénégal on mange quelquefois les fruits de VA. clirysocarpa, qui est la
même plante que l’A. palustris.
Les Monodora sont des plantes aromatiques. A l ’ovaire uniloculaire du
M- Myristica D u n . {M. grandiflora B e n t h . — Anona Myristica G æ r t n .
— Xylopia u n d u la ta ? al .-Beal y., part.) (fig.2031-2033) succède uu gros
fruit'sphérique dont les graines, à albumen ruminé, ont à peu près les
qualités de celles du Muscadier. De là est venu leur nom de muscades de
Calabash. Leur saveur est plus piquante ; mais elles servent aux mêmes
usages médicinaux et culinaires, et c’est pour cela qu’on suppose que les
nègres de Guinée ont transporté l’arbre à la Jamaïque, où il fleurit et fructifie
actuellement.
M O N IM I A C E E S
Ces plantes diffèrent de toutes celles que nous avons étudiées précédemment
par la forme de leur réceptacle floral, qui est nettement concave et
qui rappelle par là celui des Rosiers, auprès desquels ou a souvent aussi
placé cette famille. Les fleurs y sont ordinairement unisexuées, plus
rarement polygames et quelquefois seulement bermapbrodites, comme il
arrive dans les Calycanthus que nous avons récemment réunis à cette
famille à titre de simple section. D’ailleurs, comme dans les groupes précédents,
les folioles du périantbe, insérées vers les bords du réceptacle
floral, c’est-à-dire périgynes, par suite de la concavité de ce dernier, sont
en nombre indéfini et telles qu’on ne peut nettement distinguer parmi
elles ce qui constitue un calice et une corolle. Les étamines, en nombie
également indéfini, sont très souvent débiscentes par des panneaux,
comme celles des Lauracées; et les carpelles, ordinairement aussi
nombreux, sont libres, sauf dans les Gomortega, et sont composés d un
ovaire uniloculaire, uni- ou biovulé. L’ovule est tantôt descendant, avec
le micropyle supérieur et intérieur, et tantôt ascendant, avec le micropyle
inférieur et extérieur. Le réceptacle floral, persistant et accru,
forme autour des fruits une induvie qui demeure entière ou qui se décbire
dans sa longueur, et les graines renferment un embryon droit ou convoluté,
avec ou sans albumen.
Sauf de très peu nombreuses exceptions, les Monimiacées eut les
feuilles opposées, sans stipules. Ge sont des plantes ligneuses et dont
toutes les parties sont aromatiques. Toutes sont exotiques, et un pe^i^
nombre seulement jouent un certain rôle dans la médecine étrangère,
mais elles commencent à s’introduire dans la tbérapeutique européenne,
où elles joueront probablement avant peu un rôle d’une certaine importance.
Nous avons partagé cette famille en cinq séries, avec les caractèies
généraux suivants :
I. C a l y c a n t h é e s . — Fleurs bermapbrodites. Périantbe formé de
folioles nombreuses, imbriquées. Deux ovules ascendants, dont un avorte.
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