
fleur cireuse, comme nous le voyons sur les Primes, certaines Framboises,
les Raisins, etc. Dans les Myrica, qui ont tiré de là le nom de Ciriers, elle
forme une coiicbe épaisse à la Surface des fruits. On les fait bouillir dans
Peau pour en détacher la matière grasse qui surnage et qu’on emploie à
fabriquer des bougies. Dans l’Amérique du Nord, ce sont principalement
les Myrica cerífera et pensylvanica qui servent à cet usage. Au Cap, ce
sont les M. serrata, Burmanni , cordifolia, quercifolia, Kraussiana,
dont la substance cireuse est en partie comestible et nourrit même les
habitants aux époques de disette.
Les pbytocystes qui constituent l’enveloppe superficielle de certaines
graines peuvent fabriquer de grandes quantités de matière grasse, assez
analogue au suif. Telles sont les semences du Gluttier à suif, qui au Japon
et en Chine, servent à fabriquer des chandelles.
Bien plus ordinairement, comme dans les feuilles, les matières cireuses
s’accumulent dans les parois plus ou moins cuticularisées des phytocystes
aplatis qui forment l’épiderme ; elles s’y déposent par intussusception en
petites masses qu’on fait fondre par la chaleur et qui sortent en gouttelettes,
laissant des vacuoles là où elles étaient déposées. Ailleurs, la substance
cireuse sort spontanément de la membrane et vient s’amasser à la
surface libre, sous forme de couches lamineuses ou granuleuses, ou de
bâtonnets implantés perpendiculairement sur la surface, et tantôt libres
ou unis latéralement les uns aux autres (fig. 849) dans une étendue
variable.
On a considéré les matières cireuses comme un produit de transformation
de l’amidon, de la cellulose. Les corps gras amassés en réserve
dans les tissus végétaux y peuvent être lentement brûlés et transformés
en eau et en gaz; on pense aussi qu’ils contribuent à former de la cellulose,
des acides végétaux, du tannin, des matières colorantes, et qu’eux-
mêmes résultent d e là transformation de la fécule, de l’iimline, du sucre
et d’autres aliments ternaires contenus dans les phytocystes.
K. — Cristalloïdes.
La substance protoplasmique du phytoblaste peut se réunir en masses
cristalliformes auxquelles on a donné le nom de cristalloides (fig. 863, Go).
Le protoplasma dans lequel s’observent ces corps est ordinairement riche
en matière grasse. Ces masses peuvent affecter des formes géométriques,
polyédriques, extrêmement régulières. Aussi M. Trécul les a-t-il depuis
longtemps désignés sous le nom de cris taux organisés. Ils ont des
iaces planes, des angles et des arêtes nets, comme des cristaux inorga-
iii([ues, et représentent des cubes, des tétraèdres, des octaèdres, ou des
solides plus compliqués, suivant les plantes dans lesquelles on les examine.
Ils sont le plus souvent incolores et parfois teintés; leurs réactions
chimiques et les colorations qu’ils présentent sous l’influence de divers
réactifs sontcelles du protoplasma. Ce sont donc des masses albuminoïdes
à forme cristalline. Ils se laissent imbiber par certaines substances, et se
gonflent ainsi, quelquefois énormément. Leur substance est généralement
moins dense au centre que vers la surface, et ou les a même considérés
comme formés de deux matières, mélangées et inégalement solubles. Ils
existent quelquefois dans les organes des plantes en végétation, par
exemple chez les Clandestines; mais le plus souvent ils ne s’observent que
dans les amas emmagasinés de matériaux nutritifs, comme dans les graines,
les rhizomes, les tubercules, etc. Ils sont le plus souvent entourés d’une
couche, quelquefois considérable, de substance protoplasmique, attaquable
par l’eau, taudis qu’eux-mêmes résistent plus ou moins énergiquement à
l’action de ce dissolvant. Il en résulte que leurs formes cristallines apparaissent
parfois très nettement lorsque l’eau a enlevé cette sorte de croûte
amorphe qui les recouvrait. II y eu a dans la fronde de certaines Algues,
dans les albumens huileux de beaucoup de semences (Ricin, Bertholletia),
et de colorés dans les pétales et les péricarpes de certaines Pbanérogames.
Dans les grains d’aleurone, dont nous allons parler, la masse principale,
le corps du grain, est souvent formée d’un cristalloïde, entoure
d ’une gangue albuminoïde à contours arrondis, qui disparaît par l’aclioii
de l’eau ou de quelque autre réactif et laisse voir les formes aiiguleuses-
du cristalloïde (fig. 851, 863, AG). Il y a des familles de plantes, comme
celle des Euphorbiacées, oû il est constant que le grain d’aleurone ren ferme
un ou plusieurs cristalloïdes ; dans d’autres, comme les Ombellifères,
etc., leur présence estime exception. Ou doute que les cristalloïdes
s’accroissent par iiiliissiisception, et, en suivant leur développement dans
plusieurs Euphorbiacées, M. Pfeiffer les a vus paraître à peu près eu
même temps que les globides des grains d’aleuroiie, dont il va être question,
puis être enveloppés avec eux de la masse trouble qui leur est extérieure
dans le phytocyste. Leurs formes anguleuses sont nettement tranchées
dès le début. Ils sont dissous dans les graines en germination; de
sorte que ce sont des aliments albuminoïdes de la jeune plante, doués
d ’une forme cristalline particulière.
L. — Aleurone.
Très souvent, dans les organes qui servent de réservoir aux matériaux
alimentaires des plantes, notamment dans les graines, soit dans leur
albumen, soit dans leur embryon, il se forme des cristalloïdes qui, au lieu
d’élre libres et nus, sont enveloppés d’une couche de matière albuminoïde
à contours courbes. Si, comme il arrive souvent, l ’eau dissout cette enveloppe,
le cristalloïde apparaît avec ses formes anguleuses, résistant beaucoup
mieux ou même totalement à l’action dissolvante de l’eau. Pour bien
observer l’ensemble dans son intégralité, il ne faut donc pas employer l’eau,
mais une huile incolore, on la glycérine, par exemple. En plaçant dans