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des émules jusqu’à une époque très avancée, car M. de Lanessan a cru
devoir écrire dans son Manuel, en 1879, au sujet des phénomènes de la
réduction de l ’acide carbonique par la cbloropbylle : « On commettrait une
erreur grave en désignant ces phénomènes sous le nom de respiration
diurne, comme le font encore cerlains auteurs aussi peu versés dans la
connaissance des phénomènes biologiques généraux qu ’ils sont rendus
classiques par leur situation officielle.»Nousavons nous-même dans notre
enseignement insisté en toute occasion, depuis une vingtaine d’années, sur
l’énorme différence qui existe entre les phénomènes nutritifs et ceux qui
sont du domaine de la respiration proprement dite, en rappelant surtout
que les premiers sont édificateurs de la matière organisée, tandis que les
derniers la détruisent. Nous avons toujours aussi fait observer que la vie
active suppose la respiration et qu’on ne peut pas admettre qu’un végétal
ne respire réellement que dans une portion relativement très restreinte
de son existence.
Et cependant, les anciennes opinions relatives à la respiration végétale
ont si peu disparu, qu’il n’était pas superflu de remettre sous les yeux des
physiologistes cette assertion que « les plantes expirent constamment,
aussi bien à 1 obscurité qu’a la lumière, de l’oxygène qui sert à
la ioimation d acide carbonique; celui-ci est dégagé sans interruption, et
en cela la respiration végétale coïncide exactement avec celle des animaux.
Ce n’est que l’action du soleil sur les plantes qui rend chez elles
cette fonction si complexe. La décomposition à la lumière de l’acide carbonique
el le dégagement d’oxygène qui en résulte semblent absolument
distincts de la respiration proprement dite ».
M. Carreau dit que dans un appartement, dans un laboratoire, il se
produit toujours de l ’acide carbonique en quantité variable, dépendant de
la température, de l’intensité de la lumière diffuse, du nombre des feuilles,
de leur degré de développement. D’après M. Corenwinder, d’autre part, il
n’est pas nécessaire que la plante soit exposée en plein soleil pour q J ’il
u’y ait pas de dégagement d’acide carbonique. D’après lui, à l ’ombre
et même quand le ciel est couvert, la réduction de cet acide a encoi4
lieu. Il suffit que les feuilles reçoivent de la lumière par la partie
supérieure, c’est-à-dire qu’elles ne soient pas « sous un plafond ou un
abri épais ». Ces conditions ne sont pas d’ordinaire réalisées dans nos
habitations.
Les traités d’hygiène renferment peu de notions relatives à l ’influence
de la respiration des plantes sur la composition de l’air de nos habitations •
« En plein jour, dit M. Lévy, aux rayons du soleil, les plantes contribuent
elles à la pureté de l’air en y versant de l’oxygène? Cette influence
toujours compensée dans l’air libre par d’autres variations, nous paraît
fort restreinte dans Tair confiné. » On voit que l’auteur ne songe pas à
étebhr une distinction entre les rayons directs et la lumière diffuse. Pour
l’influence nocturne, il se borne à citer une seule expérience, d’après
laquelle l’air d’une serre ne renfermait pas du tout d’acide carbonique
au commencement de la nuit, tandis que le matin cet air avait perdu un
peu d’oxygène et contenait 0,0001 d’acide carbonique.
La combustion lente des matériaux bydrocarbonés doit théoriquement
produire dans les plantes une élévation de température. Cependant les
premiers expérimentateurs qui aient étudié cette question ont conclu en
ce sens, que la température des végétaux est inférieure à celle de l’air
ambiant (Ilimter, Scbæpf, Scbubler). En supprimant les causes de refroidissement
qui vicient le résultat des observations, d’autres ont au contraire
prouvé que les organes de végétation possèdent dans la plante vivante
une température propre, supérieure à celle de l’air (Dutrochet, Van Beek,
Bergsma). Cet excès ne dépasse guère 1 degré centigrade, et ce maximum
s’observe pendant cerlains paroxysmes quotidiens. Nous n’avons pas besoin
de dire que cet excès, toujours peu considérable, représente une différence
entre la cbaleur produite par la respiration végétale et le refroidissement
qui résulte de la décomposition de l’acide carbonique.
Comme résultat final, en somme, la plante qui vit dans nos appartements
produit un peu d’acide carbonique et im peu de chaleur; elle ne peut
pas, de ce fait, avoir une grande influence sur l ’état hygiénique de
l’habitation.
D’après nos conseils, M. C. André est entré récemment dans la voie
absolument scientifique et expérimentale pour examiner la question de la
respiration végétale dans ses rapports avec Vhygiène, et nous reproduisons
ici le passage principal de sa thèse sur cette question : « Les expériences,
dit-il, que nous avons faites ont pour objet de vérifier l’émission
d’acide carbonique et de doser la quantité de ce gaz qui se dégage, en un
temps donné, de plantes placées à une certaine distance de fenêtres bien
éclairées. Nous avons toujours établi nos appareils dans des endroits recevant
suffisamment la lumière du jour pour qu’on y pût lire et écrire. Nous
avons supposé, en un mot, le végétal placé sur une table de travail, ou,
comme le dit M. Bâillon dans ses coui’s, sur la table de 1 amphithéâtre;
c’est là que nous avons étudié le dégagement gazeux.
» Dans une première série d’expériences, nous avons dosé le gaz carbonique'en
volume; dans une seconde, nous l’avons dosé en poids.
» Dans ces deux cas, nous avons fait usage de plantes qui peuvent vivre
et prospérer dans l’eau. Nous avons, en effet, vu que la terre dégageait
aliondamment de l’acide carbonique, qui, .arrivant au contact des feuilles
vertes, était décomposé par elles avec plus ou moins de rapidité, suivant
l’éclairage. Aussi, d’après les indications de M. le professeur Bâillon,
avons-nous supprimé cette première cause d’erreur. Nous prenions des
rameaux de plantes vertes, tels que ceux des Mentha aquatica, M . vir idis ,
ou ceux du Polygonum Persicaria. Après les avoir bien lavés, pour les
débarrasser de la terre qui pouvait les souiller, nous les mettions dans un
vase plein d’eau, et nous ne tardions pas, au bout de deux à trois jours,
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