
586 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
G mètres. Il est couvert, ainsi que les rameaux, d’une écorce lisse qui
est la partie employée eu médecine. Les branches sont ou droites, ou
tortueuses, cbargées de feuilles alternes, stipulées, bipennées, ayant de
une à quatre paires de pinnules qui portent chacune deux ou trois paires
de folioles. Celles-ci sont irrégulièrement obovées, atténuées à leur base,
arrondies et émarginées outrés brièvement acuminées au sommet, à deux
' ^ F i g . 2132. — Acacia {Albizzia) anthelminthica. Rameau florifère.
moitiés insymétriques, membraneuses, glabres, penninerves, vertes en
dessus, plus pâles en dessous. Le rachis commun porte au moins deux
glandes arrondies ou ovales, placées entre les deux folioles de la-paire
supérieure, et souvent d’autres glandes disséminées sur le pétiole ou les
pétiolules. Les fleurs sont disposées en grappes courtes qui sortent de
bourgeons placés sur le bois des rameaux, avant les feuilles. L’axe principal
de l’inflorescence est si court, qu’elle simule une ombelle. Chaque
fleur est articulée, supportée par un pédicelle très court; Taxe la porte
DICOTYLÉDONES. 587
dans une fossette au-dessous de laquelle il se renfle à peine. Le calice
est membraneux, gamosépale, à cinq dents inégales, souvent unies deux
à deux daus une étendue variable. La préfloraison de ces divisions calicinales
est valvaire, et leur centre s’épaissit en un tissu charnu, comme
glanduleux. La corolle est exserte, partagée en cinq, et plus rarement
en quatre lobes dont la préfloraison est valvaire, et dont le sommet fait
saillie en forme de clef pendante dans l’intérieur du bouton. Les étamines
sont corrugiiées dans le bouton* exsertes dans l’antlièse, unies en tube
dans la portion inférieure des filets, et pourvues d’anthères introrses et
didymes. L’ovaire est surmonté d’un style plissé dans le bouton, à tête
stigmatifère un peu inégalement renflée. Les ovules sont au nombre de
quatre à six sur chaque série; nous ne savons si leur tégument est simple
ou double. La gousse est allongée, aplatie, déhiscente en deux valves,
tantôt atténuée aux deux bouts, tantôt plus renflée au sommet. Les graines
sont dures, arrondies, comprimées, jaunâtres. L’écorce, qui est la partie
employée, présente intérieurement un liber comparable à celui de la
plupart des Acaciées, et extérieurement une enveloppe herbacée et uu
suber qui ne méritent pas d’être signalés d’uue manière particulière. Il
est probable que les principes actifs siègent dans une couche intermédiaire,
granuleuse, de couleur orangée, et formée de grands phytocystes
polyédriques à parois épaisses et inégales.
On a dit de cette écorce qu’elle est un remède du tænia plus sûr que
le Kosso, agissant sans purger, sans produire de coliques et de nausées.
Tout cela a été contesté ; il est vrai cependant que le Moussenna a guéri
radicalement du ver solitaire là où le Kosso avait échoué, et nous avons
été une fois témoin de ce fait.
B r é s i l l e t s .
Les Brésillets ou Cæsalpinia (lig. 2133-2140) ont donné leur nom à la
grande division des Légumiueuses-Cæsalpiniées. Ils ont des fleurs résupi-
nées, hermaphrodites et plus ou moins irrégulières, à réceptacle concave,
tapissé d’une couche glanduleuse, et leurs verticilles floraux sont quinaires.
Il y a donc cinq sépales, cinq pétales libres, deux verticilles de
cinq étamines ; et toutes ces parties sont insérées périgyuiquement. Le
gynécée est celui d’une Légumineuse en général, et le fruit est une gousse
de forme très variable, contenant une ou plusieures graines à embryon
charnu, rectiligne, dépourvu d’albumen. Les Brésillets sont des arbres ou
des arbustes des régions chaudes des deux mondes, dressés ou sarmenteux
et grimpants, inermes ou chargés de vigoureux aiguillons. Ils ont des
feuilles décomposées-bipennées, à folioles souvent petites et nombreuses ;
des stipules de forme et de consistance variables ; des fleurs eu épis ou
en grappes, simples ou composés.
Des quarante espèces environ que renferme ce genre,,aucune n’a, à
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