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dont l’un est ordinairement ascendant et l’autre descendant (fig. 1166). Le
fruit est multiple, composé d’un capitule de baies à graines crustacées,
F ig . 1166. — //;/-
drastis canadensis.
Carpelle,coupe longitudinale.
entourées d’une pulpe molle. L’H. canadensis h. est
une berbe vivace de l'Amérique du Nord, où elle croît
dans les bois du Canada, des monts Allegbanys, de la
Géorgie et de la Caroline. On l’y nomme Yellow-
Puccoon, Golden Seal, Orange-Boot, Yellow-Root, et
l’on emploie en médecine son rbizome, qui est rugueux,
d’un Jaune clair, cbargé de racines et de cicatrices de
feuilles tombées. Ses rameaux aériens ne portent que
deux feuilles, palminerves et 5-7-lobées, et ses fleurs
sont terminales et solitaires. C’est un tonique puissant;
on le vante aussi comme diurétique, désobstruant
; son usage réussit surtout contre les flux de la
plupart des muqueuses. Aussi figure-t-il aujourd’bui
parmi les médicaments de premier ordre sur les listes
de la pbarmacopée des États-Unis. Il renferme, dit-
on, de la berbérine et de l’bydrastine, alcaloïde cris-
tallisable. On dit que l’iiydrasline employée aujour-
d’biii comme médicament désobstruant par les médecins
américains n’est qu’un mélange de cblorbydrate de berbérine et
d’bydrastine proprement dite.
C l é m a t i t e s .
Quoique placées généralement dans une. antre division de la famille
des Renonculacées que les Anémones, on peut dire que par les fleurs rien
ne ressemble plus à ces dernières que les Clématites. Elles ont les unes
comme les antres un calice pétaloïde, des étamines et des carpelles en
nombre indéfini, et dans chaque ovaire un ovule descendant, surmonté de
quatre rudiments d’ovules, avec un fruit
multiple formé d’acbaines. Il y a des Clématites
indiennes, nommées Naravelia, dont
les étamines extérieures sont des languettes
stériles, comme celles de la Pulsatille.
Il est vrai que le calice des Clématites,
formé de quatre ou d’un plus grand nombre
de folioles, a été longtemps considéré comme
constamment valvaire et non imbriqué; mais
on sait aujourd’bui que l’imbrication des
sépales est incontestable dans certaines Clématites
Fig. 1167. — Clematis Vitalba.
Fruit multiple.
de l’Afrique tropicale et de Madagascar.
Il ne subsiste en pareil cas qu’un caractère différentiel entre les Anémones
et les Clématites : c’est que ces dernières ont des tiges, souvent
ligneuses et sarmenteuses, chargées de feuilles opposées et non alternes.
DICOTYLÉDONES. 493
La plus commune des Clématites européennes, le C. Vitalba L., ou
Herbe aux gueux, doit ce nom à ses propriétés irritantes et à l’emploi
qu’en faisaient les mendiants pour exciter la pitié publique à l’aide
d’ulcérations artificielles produites par l’application de ses feuilles. Ses
achaines sont surmontés d’une longue queue plumeuse (fig. 1167), comme
ceux de la Pulsatille, mais beaucoup d’autres espèces ont nu style persistant
court et rigide, comme celui des Renoncules, de l’Hépatique ou de la
Sylvie.
P i g a m o n s .
Les Pigamons (Thalictrum) ont des fleurs construites à peu près comme
celles des Clématites, mais avec des sépales ordinairement blancs et imbriqués,
et leurs feuilles sont alternes et non opposées. Ce ne sont point
généralement des plantes grimpantes, mais bien des herbes vivaces, à
rbizome souvent coloré en jaune. .Leur fruit multiple est formé d’achaines
à graine descendante, comme celle des Clématites. Le Thalictrum f lavumL.
est une espèce commune dans les prés humides et sur les bords des fossés
de presque toute l’Europe. Son nom vulgaire de Rhubarbe des pauvres esl
assez significatif; mais il est peu usité. On a fait aussi récemment connaître
les propriétés particulières du T. macrocarpuni, espèce pyrénéenne
qui renfermerait deux principes intéressants, une matière colorante,
nommée macrocarpine, et un alcaloïde, la thalictrine (Doassans), dont les
propriétés sont analogues à celles de l ’aconitine, mais cependant bien
différentes, qui n’existe que dans les portions souterraines de la plante.
C’est un poison énergique qui agit sur le centre nerveux encéphalo-
médullaire. L’e.xtrait de T. macrocarpuni paralyse les fibres du coeur.
A c t é e s .
Ce genre est formé de plantes qui se distinguent principalement des
Pigamons en ce que leurs carpelles sont pluriovulés, et par leur fruit
formé de follicules ou de baies, en nombre indéfini, ou solitaires.
C’est là précisément le cas de notre espèce indigène, l’Herbe de Saint-
Christophe ou Actée cn épis (Actoea spicata L.) (fig. 1168-1172), qui est
encore une plante exceptionnelle dans le genre en ce que son carpelle est
charnu à la maturité. C’est une herbe vivace, à petites fleurs blanches,
dont le rhizome a été souvent par fraude substitué à celui de l’Hellébore
noir, et s’emploie encore dans quelques campagnes comme purgatif drastique.
La poudre de ses feuilles, de ses tiges et de ses fleurs sert à tuer
les poux, et sa racine est tellement âcre, que 1 on en fait dans les campagnes
des cautères pour les bestiaux. G est une plante dangereuse.
La Gimicaire (Actoea Cimicifuga L. — Cimicifuga foetida L.) (fig. 1173,
1174) est, au contraire, une Actée à carpelles nombreux et qui deviennent
des follicules. Son odeur est insupportable ; on la dit antispasmodique.
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