
les feuilles. Avec des feuilles alternes, les renflements sont unilatéraux à
un niveau donné; avec des feuilles opposées, ils sont placés deux en face
l’un de l’antre. Ces renflements répondent aux noeuds des axes. La portion
sur laquelle s’insère la feuille se nomme coussinet, et assez souvent la
base de la feuille s’y rattache par une articulation.
L’intervalle d’un noeud à un autre, normalement dépourvu de feuilles,
est un entre-noeud. Qnand les axes sont creux ou iistuleux dans la longueur
des entre-noeuds, leur cavité disparaît d’ordinaire au niveau des noemds.
Ceux-ci sont pleins et souvent même pourvus d’nne cloison transversale
très résistante, comme il arrive surtout dans le chaume des Graminées.
Ramification.
Nous avons vu qu’il y a des tiges qui demeurent toujours simples. Cela
tient, si ces tiges portent des feuilles, au non-développement de leurs bourgeons
axiliaires. Mais si ces bourgeons s’allongent en autant de branches,
la plante porte deux ordres d’axes aériens; puis de même des axes de troisième,
de quatrième ordre, etc., si les bourgeons deviennent des branches
sur les axes de deuxième, troisième génération, etc.
Si les feuilles sont seules à un niveau donné de la tige qui se ramifie, la
branche qui résultera du développement de leur bourgeon axillaire, se
détachera seule aussi de la tige, et il y aura ainsi des branches à droite et
à gauche tout autour de la tige, mais à différentes hauteurs.
Si la tige porte deux feuilles en face l’une de l’autre à une même hauteur
et que le bourgeon axillaire de l’une d’elles se développe seul en
branche, l’autre demeurant rudimentaire, la ramification affectera enoore
le même caractère général.
Si au contraire les bourgeons axiliaires des deux feuilles opposées se
développent en même temps, la tige portera à un même niveau deux
branches opposées ; et comme les deux feuilles placées immédiatement au-
dessus des deux premières répondent à leurs intervalles, il en sera de
même des branches opposées; elles seront décussées (fig. 54, 55).
Avec des feuilles verticillées, les branches sont de même verticillées sur
la tige si tous les bourgeons axiliaires se développent à un même niveau.
Une branche née de la tige à l’aisselle n’ime de ses feuilles alternes
peut même se développer avec assez de rapidité et d’intensité pour que
son sommet dépasse de beaucoup l’extrémité de la tige principale qui est
située au delà de la feuille axillante. Cette portion supérieure de la tige
peut aussi demeurer rudimentaire on disparaître totalement. La branche
axillaire se porte alors à sa place dans la continuation de la portion inférieure
de la tige; et c’est ce phénomène qu’on a jadis désigné sous le nom
d’usurpation. Si le même fait se reproduit successivement un grand
nombre de fois, chaque entre-noeud de la tige appartient à une génération
différente. Cette pseudo-tige, comme on l’a appelée, est alors, pour employer
une A'xpression vulgaire, formée de pièces et de morceaux, quoiqu’elle
simule un axe unique. On a aussi désigné ces axes composites sous
le nom de sgmpodes; il y a des sympodes aériens et des sympodes souterrains
on rhizomes sym-
podiques, comme dans les
Fraisiers, les Carex vivaces
(fig. 57), etc. Les
axes qui portent les fleurs
peuvent aussi, nous le verrons,
se comporter de cette
manière. LMi reconnaît toujours
un sympode à ce fait
que l'axe qui semble continuer
la tige, quoiqu’il
appartienne à une génération
plus jeune qu’elle,
est interposé à sa feuille
axillante ou à sa cicatrice
et à l'extrémité véritable
de la tige ou à sa cicatrice.
Quand cette extrémité
subsiste, on la dit
oppositi foliée.
Ramification indéfinie.
— On a dit avec raison
qu’on pouvait supposer
une plante non ramifiée et
dont l’axe unique aurait
une végétation indéfinie.
Cette plante, herbe ou a rbre,
portant à droite ou à
Fig. 54. — P etite-Centaurée. Feuilles el branches
opposées-décussées (dicliotomes).
gauche des feuilles qui se succèdent indéfiniment de bas en haut, les fleurs,
si la plante fleurit, peuvent occuper l’aisselle des feuilles, tandis que la tige
se continue toujours en haut par son bourgeon terminal qui épanouit constamment
de nouvelles feuilles. Cette hypothèse se réalise dans beaucoup de
Palmiers et d’autres Monocotylédones, ainsi que dans l’Ananas ou le fruit
est surmonté d’un axe portant des feuilles et qui continue la plante. Les
tleurs, ainsi que les divers éléments du fruit qui leur succèdent, occupent
chacune l’aisselle d’une feuille modifiée, et ces feuilles reprennent
de nouveau, au-dessus du fruit composé, les caractères des feuilles infé-
lieures de la plante. De semblables végétaux s’allongeraient démesurément
SI leur portion intérieure ne se détruisait à mesure que leur portion
supérieure se développe.
BAILI.O.N. n