
306
L’évolution allant plus loin encore, il peut se produire, dans l’intervalle
des faisceaux dont nous venons de parler, des faisceaux tertiaires,
quaternaires, etc. ; mais il faut, dès à présent, bien établir au sujet des
faisceaux secondaires les points suivants :
Le faisceau radical secondaire est situé tout entier en dedans du faisceau
libérien primaire ; de sorte que celui-ci occupe, en dehors du bois,
lamé me situation qu’il occupera dans les tiges.
Mais il répond aux intervalles des faisceaux vasculaires primaires, faisceaux
qu’on peut d’ordinaire retrouver à l’intérieur d’une racine âgée,
quelque développement relatif, souvent très considérable, qu’aient pris
ses diverses parties, notamment le bois des faisceaux radicaux secondaires.
Dans les Cryptogames les plus élevées en organisation, celles qui possèdent
des vaisseaux, et qu’on nomme pour cette raison Cryptogames
vasculaires (p. 233), les racines sont, comme chez les Monocotylédones,
réduites jusqu’au bout aux faisceaux primaires fibreux et vasculaires ;
de sorte que leur évolution est également limitée et définie ; mais, outre
quelques autres différences qu’elles présentent, et que nous signalerons,
quant au lieu de production des racine& secondaires, lorsque le nombre
de leurs faisceaux est binaire, ce qui est un cas fréquent, le plan vertical
qui passe par l’axe de la racine principale est, dans les espèces jusqu’ici
observées, celui des deux faisceaux fibreux, et non, comme dans les Monocotylédones,
celui des deux faisceaux vasculaires.
TI S SU DE l ’ e x t r é m i t é AP I CAL E DE LA RACINE
Celte portion de la racine, qui doit être étudiée à part, parce qu’elle
présente une organisation spéciale, comprend l’extrémité du cylindro-cône
radical, jusqu’cà une légère distance de son sommet. C’est là, en effet, que
se trouve, comme l’on sait, son point végétatif, au-dessus et au-dessous
duquel ses dimensions ne varient plus guère. Ge point est d’ailleurs intérieur
(fig. 882), et à sa surface le sommet de la racine est recouvert d’une
sorte de chapeau ou de coiffe, que M.Trécul a nommée piléorhize (fig. 886),
et qui, à un certain âge, se détache et s’exfolie pour laisser à nu le
sommet de la racine ou une portion voisine de ce sommet. L’étude de la
disposition et de l’origine des tissus de l’extrémité radiculaire rend
compte de la formation de cette coiffe et de la façon dont elle se sépare du
reste de Torgane.
Eu coupant longitudinalement et suivant son axe l ’extrémité d’une
jeune racine, on la voit formée de couches emboîtées les unes dans les
autres, et qui sont toutes formées de phytocystes, différant dans chaque
couche comme forme, consistance et épaisseur des parois, etc. (fig. 887).
Le cône central a reçu le nom de plérome (P). Nous verrons, en étudiant
le tissu de la tige, que cette portion centrale se continue dans toute sa
hauteur, et que c’est elle qui donne naissance à sa moelle, à son bois et à
son liber. Elle produit de même dans la racine les faisceaux vasculaires
et fibreux que nous venons de
décrire. Elle est entourée d’une
couche mince (BB) qui est
formée de tissu en voie d’évolution,
et qu’on nomme procambium.
Plus en dehors se voient, à
droite et à gauche, les coupes
d’un parenchyme qui va en
s’atténuant en coin vers le bas,
et qui doit, ici comme dans la
tige, former le parenchyme
cortical (DD). Gette zone de
parenchyme est enveloppée en
dehors par le dermatogéne
(0 0 ) . G’est celui-ci qui, par
des divisions tangentielles successives
de ses phytocystes,
forme, dans la plupart des cas,
cette coiffe ou piléorhize dans
laquelle on distingue souvent
deux couches. L’une (EE),
plus profonde, est formée de
phytocystes jeunes en voie d’évolution,
polyédriques, d’abord
Fig. 886. — Pandanus. Extrémité d’une racine
coupée en long. La coiffe c se détache de son
sommet par couches emboîtées.
serrés les uns contre les autres.
L’autre (G), superficielle, est
formée de phytocystes qui s’arrondissent de plus en plus, deviennent de
moins en moins adhérents les uns aux autres, sont séparés par des espaces
plus ou moins considérables, se détachent d’une façon presque continue
et sont graduellement remplacés par les éléments plus profonds qui, peu
à peu, revêtent leurs caractères. Il y a d’ailleurs quelques variations qui
ne nous arrêteront pas ici, dans l’origine des couches superficielles de
la racine qui s’exfolient de la sorte, et, par conséquent, dans l ’origine
précise de la piléorhize. M. Hanstein a rapporté toutes ces origines au
dermatogéne. D’autres ont dit que l ’origine de la piléorhize était toujours
la couche subéreuse.
NAI S SANCE [d e s RACINES S ECONDAI RE S
G’est le plus souvent le péricambium qui donne naissance aux divisions
latérales de la racine. Dans les Gryptogames vasculaires, ce pourrait être
la couche extérieure à celle-là, c’est-à-dire la zone la plus profonde dé
i.' :■
i ë u ë :
nm. T
■ Gl
'".©k \
L.)