
Ni
complètement disparaître. En ce cas, les taches punctiformes que portent
les parois sont dues, contrairement à ce qne nous venons de voir, non à
des épaississements, mais à des défauts d’épaississement ou à des solutions
de continuité. Celles-ci sont destinées à permettre la pénétration
facile des liquides dans la cavité du phytocyste, qui est, en pareil cas, dit
ponctué (fig. 809, A).
Les ponctuations sont tantôt exactement circulaires et tantôt allongées
en boutonnière, en fente transversale ou plus ou moins oblique.
F/g. 835. — Sapin. Ponctuation aréolce,
vue de face et en section longitudinale.
Fig. 834. — Sapin. Piiytocyslcs-iibres du
bois, à ponctuations aréolées. A gauche,
ITiue des fibres entière, isolée, et
les autres coupées longitudinalement.
F i g . 8 3 6 .— Phytocystes dits cellules fibreuses
d’anthère, à épaississements irrégulièrement
ramifiés et anastomosés, formant une
couche réticulée.
Assez souvent elles sont aréolées, c’est-à-dire que, vue de face, l’ouvei-
ture pimctiforme apparaît entourée d’nne aréole claire, à laquelle elle
est d’ordinaire concentrique. Yu de profil, au contraire, le canal qui tra verse
toute l’épaisseur du phytocyste, apparaît comme formé de deux portions,
de diamètre fort inégal. L’une d’elles, ordinairement l’intérieure,
est étroite, tandis que l’extérieure est relativement large, dilatée. La largeur
de l’aréole représente la différence entre les deux orifices du canal
dont la paroi du phytocyste est perforée. Les ponctuations aréolées sont
connues depuis longtemps dans les Conifères (fig. 834), quoiqu’on les
observe, mais moins développées, dans le bois d ’un grand nombre d’autres
xarbres, notamment dans certaines Magnoliacées. Sur sa coupe transversale,
1 aréole apparaît sous la forme d’une lentille biconvexe. Quand cette
cavité est jeune, on y voit une cloison mince et plus ou moins longtemps
persistante, qui la divise en deux moitiés (fig. 835).
Certains phytocystes présentent, au moins en plusieurs points de leur
paroi, des solutions de continuité analogues aux ponctuations non aréolées,
mais rapprochées les unes des autres au point de former une sorte de
crible ou de grillage. Nous reviendrons sur ces phytocystes, ordinairement
tubüleux, abondants dans certaines tiges, et qu’on a nommés criblés
et grillagés (fig. 896).
Nous verrons aussi, quand nous étudierons le mode de production des
phytocystes, que le phytoblaste peut, dans l’inlérieur d’un phytocyste déjà
existant, fabriquer, autour de masses définies de protoplasma qui lui sont
intérieures, des revêtements de cellulose comparables à ceux qu’il a
déposés d’abord à sa propre périphérie.
B. — Suc ou sève cellulaire.
Nous avons vu le phytoblaste, à l’époque où il est pénétré par de l’eau
venue du dehors, se creuser d’un ou plusieurs réservoirs dans lesquels ce
liquide s accumule (fig. 790, 791 11, SS, 795). En le supposant représenté
d’abord par de l’eau pure, on comprend qu’au contact, soit de la paroi
profonde de l’utricule primordial azoté, soit des bras ou des rubans que
celui-ci envoie dans l’intérieur, l’eau se charge de tout ce que le protoplasma
laisse exsuder et qu’elle peut dissoudre : produits organiques de
désassimilation, sels, matières colorantes solubles, etc. G’est là ce qui
constitue la sève ou suc cellulaire. Celui-ci reçoit de plus des matières
solubles ou dialysables qui lui sont apportées par des éléments voisins et
qui souvent sont alimentaires, de sorte que la composition du suc cellulaire
est variable suivant les phytoblastes observés et suivant aussi le moment
où 011 les observe. Le suc cellulaire représente donc le milieu le plus
immédiat avec leifuel les liquides contenus dans les vaisseaux du proto-
plasma peuvent accomplir les échanges nécessaires à la vie de la plante.
Tous les principes dissous dans le suc cellulaire, et qui s’y accumuleraient
en une proportion dépassant leur solubilité, peuvent se déposer
dans ce liquide qu’ils saturent, et se déposent soit à l’état amorphe, soit
à l’état de cristaux quand il s’agit de sels, etc.
Le suc cellulaire renferme aussi des gaz en dissolution; ce sont, généralement,
en proportions diverses, les gaz constituants de l ’atmosphère.
A partir d’un certain âge, la quantité de ceux-ci devient considérable, relativement
à celle du liquide qui va diminuant ; si bien que les cavités qui
contenaient ce dernier ne sont plus enduites d’humidité que sur la paroi;
tout le reste est rempli par des gaz libres, ,qui, finalement, peuvent seuls
occuper la cavité.