
exemple, forment, en se disposant bout à bout, des tubes sécréteurs cloisonnés
auxquels on a donné le nom de vaisseaux utr iculeux (fig. 1023).
La direction de ces files est très souvent longitudinale.
Si dans une semblable série verticale, quelquefois très longue, de pbytocystes
sécrétants, les cloisons communes se résorbent, il se forme un de
ces tubes continus qu’on a nommés vaisseaux, laticifères (fig. 873, 874),
parce que leur matière sécrétée est souvent (mais non constamment) du
latex (p. 283 et fig. 1024). Il y a d’ailleurs bien des cas où un de ces vaisseaux
laticifères, continu dans une grande étendue, est encore à ses extrémités
constitué par des cellules placées bout à bout, cellules dont les
F jg . 1030. — Fruit d’Ombellifère
(Pappea) dans lequel les réservoirs
oléo-résineux sont à peu
près sphériques.
F ig . 1 0 3 1 .— Fruit d’Ombellifère (Cachrys) dans
lequel il n’y a pas d’amas localisés de matière
oléo-résineuse ; ce lle -c i siège dans les phytocystes
de la masse.
cloisons communes ne se sont pas encore résorbées ou sont même destinées
à ne jamais disparaître à ce niveau.
Mais il y a très longtemps qu’on a donné comme caractère de ces vaisseaux
laticifères, qu’au lieu de s’allonger uniquement dans le sens vertical,
ils peuvent, contrairement à ce que nous savons des vaisseaux dits
lymphatiques, se ramifier et s’anastomoser entre eux dans toutes les directions.
C’est que, pour les former, les pbytocystes primitifs du parenchyme
peuvent s’aboucher, non seulement en haut et en bas, mais aussi dans
toutes les directions (fig. 873, 874). Une même plante peut présenter dans
ses divers organes , soit des laticifères verticaux, non rameux, tous
parallèles entre eux, soit, grâce aux anastomoses latérales, un riche réseau
de canaux s’unissant dans tous les sens.
Nous allons voir d’ailleurs que le latex et d’autres produits analogues
sont souvent contenus, non dans des vaisseaux laticifères, mais dans des
réservoirs tubuliformes d’une autre nature, également dérivés cependant
des glandes internes polycystiques.
Quel est le mode de développement de ces dernières? Si l’on examine,
par exemple, les glandes, bien visibles à l’oeil nu, qui dans la paroi externe
d’un Citron ou d’une Orange renferment l’essence de ces plantes, on voit
que déjà dans l’ovaire jeune ces glandes étaient indiquées par des amas
sphériques de pbytocystes dont le protoplasma trouble esl chargé dé gouttelettes
d’huile essentielle. Bientôt leurs parois se gonflent, se dissocient et
forment ainsi une cavité à peu près sphérique, remplie d’un liquide muci-
lagineux avec des gouttes d’essence en suspension. Autour de ce réservoir,
les phytocystes primitifs forment une sorte de paroi qui les sépare du reste
du parenchyme (fig. 852,853). Sur cette paroi se voient plus ou moins nettement
les phytocystes sécréteurs, finalement aplatis, vidés de leur contenu,
ou plus ou moins déchirés ou résorbés. Quelquefois, comme il arrive çà
Fig. 1032. — Fruit d’Ombellifère (Panais)
à canaux sécréteurs longitudinaux
(bandelettes) logés dans l’axe
réceptaculaire du fruit.
Fig. 1 0 3 3 .— Latex s’échappant, sous forme de
gouttelettes, des incisions pratiquées sur
la capsule verte du Pavot blanc ou à opium
(Papaver somnife rum album).
et là dans les Pins et autres arbres verts (fig. 1028), les phytocystes sécrétants
demeurent intacts et ne s’écartent pas les uns des autres.
Si maintenant, au lieu d’une cavité sphérique, on suppose une cavité
plus allongée dans le sens vertical, ou même un tube, quelquefois très long,
simple ou rameux, limité par une paroi de cellules résistantes, en dedans
de laquelle se trouvent de nombreux pbytocysles sécrétants, avec une cavité
centrale dans laquelle sont versés les produits élaborés, on aura ce
qu’on appelle un canal sécréteur, et dont le contenu est du latex, ou une
oléo-résine, ou une gomme-résine, ou un baume, etc. Ala surtace du fruit
des Ombellifères (fig. 1029-1032) il y a de ces conduits, nommés bandelettes,
qui sont remplis des matières oléo-résineuses aromatiques qu’on recherche
en médecine, etc. Ils sont souvent allongés, mais peuvent être courts et
arrondis (fig. 1030). Quelquefois même la substance qui les remplit, au lieu
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