
mais, dans cliaque serie, la production se fait soit de dedans en dehors,
soit, plus fréquemment, de dehors cn dedans, soit encore, pour une
même série, en partie dans l’ordre centripète et en partie dans l’ordre
centrifuge (fig. 901). Toutes les combinaisons sont, on peut dire, possibles,
en passant d’nne espèce à une autre. Quand le liège se produit avec
légulaiité dans une écorce donnée, son tissu élastique, léger, creusé de
cavités à peu près égales, s emploie à divers usages bien connus, comme
il arrive notamment dans le Chêne-Liège {Quercus Suber L.), de la ré gion
méditerranéenne (fig. 902), et
aussi, dit-on, dans une espèce voisine,
à maturation biennale des fruits, le
Q. occidentalis. C’est cà l’âge de dix
a quinze ans que le liège commence à
pouvoir être utilement démasdé pour
les usages industriels. Dans ces arbres,
le liège se reproduit là où il a été enlevé,
et surtout dans Tordre centripète.
C’est une production de liège, plus
loccTlisée, mais analogue, qui sert à
fermer les solutions de continuité peu
étendues qui se montrent souvent vers
la surface des écorces de nos arbres.
Dans les phytocystes demeurés sains
qui cTvoisinent ces blessures, il se forme
ordinairement, par segmentations et
cloisonnements rép é té s , de nouveaux
phytocystes qui présentent bientôt tous
les caractères et les réactions chimiques
du suber.
Les lenticelles sont des sortes de
taches, en forme de petites cicatrices
pâles, qui abondent souvent sur Técorce
de bien des tiges, et même sur celle
Fig. 9 0 2 .— Chène-Liège. Tige, coupe
transversale; en dehors du bois et du
liber, les couclies subéreuses, en partie
détruites extérieurement.
des racines, et qui, d abord arrondies ou à peu près, prennent ensuite,
sur les tiges ou les branches grossies, la forme d’une strie transversale.
Elles n’ont généralement pas au fond d’autre origine que le liège. Là où
1 épiderme est affaibli ou aminci, détruit, perforé, là principalement où il
était traversé par les ostioles d’un stomate ou d’un groupe de stomates,
le tissu parenchymateux sous-jacent se divise et se subérifie, et peut même
venir faire saillie à la surface sous forme de phytocystes brunâtres, desséchés,
morts enfin, D y a là une solution de continuité par laquelle, écartant
1^ éléments de la lenticelle, les racines adventives, formées, comme
Ton sait, plus profondément, peuvent parfois faire saillie, venir sortir à
Textérieur de la tige.
f
Les aigmllons des Rosiers (fig. 903) et de quelques autres plantes analogues,
n ont pas non plus d’autre origine. Le parenchyme sous-jacent à
1 épiderme y prolifie, comme dans le cas précédent, de façon à former
une saillie, d abord mousse, puis, de plus en plus prononcée et même
aiguë, droite ou arquée. Seulement, Tépiderme, au lieu de se laisser perforer
par ces saillies subéreuses, se soulève à leur surface et multiplie
lui-même ses éléments aplalis pour pouvoir leur constituer un revêtement.
Dans certaines Ronces, cette formation de liège finalement durci en
aiguillons débute, non seulement dans le parenchyme sous-jacent, mais
bien dans 1 épiderme lui-même, comme,il arrive, nous l’avons vu, de certaines
couches subéreuses non proéminentes à Textérieur des tiges. De
semblables aiguillons, plus ou moins rigides à la fin, peuvent se produire
F ig . 903. — Rosier. Goupe longitudinale d’un aiguillon. Les éléments accrus du liège
y sont recouverts par Tépiderme distendu.
sur les feuilles, les fruits et bien d ’autres organes. On peut dire, en
somme, qu’en coupant à sa base un aiguillon de Rosier, on met à nu une
surface cicatricielle de phytocystes subérisés, qui constitue une sorte de
large lenticelle artificielle.
La limite des couches de liège est parfois formée par une zone fl’une,
deux ou quelques assises de phytocystes qui deviennent tabulaires, épais,
plus résistants, plus foncés. On a nommé ce tissu périderme (fig. 901).
Une masse de liège donnée peut être partagée en plusieurs lames par des
couches de ce périderme. Elles sont nombreuses dans Técorce des
Bouleaux; elles lui permettent de s’exfolier en lames minces de
pmde rme , séparées par des couches ténues et moins résistantes de vrai
liège. Les plaques épaisses superposées, qui se séparent aussi de
Técorce des Platanes à partir d’un certain âge, ont une origine ana-
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