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ramifications et à pédicelles opposés. On l’a trouvé près de Valparaiso, de
Santiago, de Valdivia, de la Conception et dans la Cordillère de Raiiclio.
Il est cultivé daus nos serres et supporterait bien le climat du midi de la
France et de l’Algérie; il a fleuri en Angleterre.
Ou emploie comme médicament les feuilles que les Cbiliens utilisent
comme coiidimeiit et'pour préparer des infusions digestives. Files sont elliptiques
ou ovaleS'Clliptiques, à sommet obtus, entières, parsemées, surtout
eu dessous, de poils verruqueux qui les rendent rudes. Leur odeur aromatique
est très accentuée; elle rappelle celle de certaines Labiées, comme la
Mélisse, avec un mélange de parfum tel que celui de la Coriandre. Gette
odeur est due à une Iniile essentielle qui est renfermée dans des réservoirs
unicellulaires, analogues à ceux des Magiiolia*cées. Les épidermes seuls
n’eu reufermeut pas. Le supérieur est formé de deux ou trois rangées
d’élémeids aplatis. Il porte des poils simples ou bifurqués, arqués, coiicbés
sur la feuille. L’épiderme inférieur n’a qu’un rang de cellules ; il porte
des stomates et des poils étoilés. 11 y a dans le parencbyme foliaire deux
zones distinctes : la supérieure formée de cellules eu palissade ; l’inférieure,
formée d’éléments polyédriques, plus lâcbes, plus inégaux, plus pauvres
en cbloropbylle que ceux de la zone supérieure. Nous ne parlons pas des
nervures ([ui parcourent ces pareiicbymes. Les réservoirs à essence sont
presque tous daus le dernier, plus rares de beaucoup daus le premier.
Quant à ces glandes unicellulaires (lig. 2035), elles sont à peu près sphériques;
l’essence jaunâtre qu’elles renferment est très réfringente; elles
sont trois ou quatre fois plus grandes cn diamètre que les pbytocystes à
cbloropbylle ambiants. Il y a des réservoirs analogues dans le parencbyme
cortical des rameaux et dans leur moelle ; ces derniers ont leur diamètre
transversal uu peu i)lus grand que les autres. Le contenu de tous ces
réservoirs â essence est coloré en rouge-byacintbe par l’acide sulfurique
étendu. Outre cette essence, le Roldo renferme un alcaloïde qu’on a
nommé boldine (Bourgoiii et Verne). Ou a préparé avec les feuilles ou
les jeunes branches des extraits aqueux et alcooliques, une essence, nue
teinture, uu sirop, un élixir. Les Gbiliens usent de cette plante comme
remède contre les affections hépatiques. G’est uu tonique, stimulant et
digestif énergique. Ou l’a prescrit en France contre la chlorose, la chloro-
anémie, ratouie, daus la convalescence de la fièvre typhoïde, et ou l ’a
substitué comme tonique au quinquina dans les cas où celui-ci n’était pas
facilement supporté.
A t h e r o s p e r m a .
Les Atherosperma utiles au point de vue médical sont au nombre de
deux. Le premier est TA. Sassafras, dont on a fait un genre particulier
sous le nom de Doryphora (fig. 2036, 2037). Ses fleurs sont régulières et
bermapbrodites. Leur réceptacle a la forme d’uue bourse assez profonde,
DICOTYLÉDONES. 527
dont l’orifice peu rétréci donne insertion au périantbe. Gelui-ci est formé
d’une demi-douzaine environ de folioles allongées, libres, presque pétaloïdes,
imbriquées dans la préiloraison et caduques. Plus intérieurement
s’insèrent les étamines, en nombre indéfmi et dont la série spirale forme
plusieurs tours très serrés. Les extérieures sont de beaucoup les plus longues
et sont fertiles en nombre variable, tandis que les intérieures deviennent
stériles et de plus en plus courtes. Gbaque étamine fertile
(fig. 323) est formée d’un filet aplati, dilaté latéralement eu deux appendices
membraneux et pétaloïdes à sommet aigu, et d’une antbère à deux
loges adnées, légèrement introrses, au-dessus desquelles le connectif se
Fig . 2036, 2037. — Doryphora Sassafras. Portion d’inflorescence; fleur, coupe
longitudinale.
continue en une longue pointe subulée. Gbaque loge s’ouvre par un panneau
ovale qui se relève bientôt, et dont la cbarnière est munie d’une
petite saillie écailleuse, obtuse. Les étamines plus intérieures ont encore
la même formq, un long connectif ligulé, des appendices latéraux et une
dilatation qui répond à l’anthère; mais les loges mal conformées ne contiennent
plus de pollen et ne présentent plus de panneau débiscent. Les
plus petites étamines enfin, tout à fait rudimentaires, sans appendices ni
processus apical, sont réduites à de courtes languettes charnues. Les carpelles,
en nombre indéfmi, s’insèrent vers le fond de la cavité réceptacii-
laire. Ils sont libres et composés cbacun d’un ovaire uniloculaire, surmonté
d’un style à insertion plus ou moins latérale, linéaire, couvert de poils et
atténué vers son sommet stigmatifère. Dans l’ovaire se trouve un placenta
basilaire, avec un ovule à peu près dressé, anatrope, à micropyle dirigé
en bas et en dehors. Le fruit est, dit-on, semblable à celui des Atherosperma.
On ne connaît qu’une espèce de ce genre. G’est un arbre de l’Ausr'
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