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peut alors contenir du tannin, du sucre, des acides, des substances albuminoïdes,
des sels d’ammoniaque, etc.
A cet état, cette sève est nommée ascendante, parce qu’elle se porte
généralement de l’extrémité des racines vers celle des tiges. Mais il faut
savoir par quelle voie et en vertu de quelles forces elle s’élève ainsi dans
la plante.
Les liquides absorbés par les racines se portent de proche en proche
jusqu’à l’extrémité de la tige et de ses divisions. Aux époques où
l’absorption par les racines est active, comme chez nous, par exemple, au
printemps, cette ascension se fait avec une grande activité, et elle se fait
par la plupart des portions perméables du tissu de la tige; de sorte qu’en
coupant cette tige en travers, on obtient, par la surface de section, un
abondant écoulement de sève; celle-ci s’échappe souvent alors, surtout
quand elle sort des vaisseaux, mélangée de bulles gazeuses qui, en éclatant
en Tair, produisent un bruit particulier. C’est ce que, dans la Vigne,
par exemple, on appelle les pleurs de cet arbuste. L’écoulement se fait
aussi bien la nuit que le jour; le courant ascendant peut parcourir
jusqu’à deux pieds par heure. En adaptant à la section une sorte de
manomètre courbé deux fois sur lui-même, dans la grande branche verticale,
ouverte supérieurement, et dans laquelle on a versé du mercure
(fig. 325), la colonne mercurielle s’élève à 30 ou 40 pouces, c’est-
à-dire qu'une colonne d’eau peut être ainsi soulevée jusqu’à plus de
43 pieds et qu’on Ta élevée sur des bouleaux coupés jusqu’à 84 et 85 pieds.
Que, si le tube est remplacé par une coiffe imperméable et résistante,
celle-ci peut être enlevée ou rompue avec éclat par la force de la sève
ascendante. Quand, une fois la belle saison avancée, la tige coupée en
travers ne laisse plus écouler de liquide, l’écoulement se produit toujours
sur la section transversale de la racine; l’élévation de la température
l’active, de même que l’accroissement du degré d’humidité du
sol.
Les causes par lesquelles on a cherché à expliquer l ’ascension de la
sève sont les suivantes :
a. — En première ligne, la diffusion, ou, si Ton veut, Vendosmose.
Les régions de la racine par lesquelles l’absorption du liquide se fait
avec le plus d’activité étant, soit le point végétatif, situé, comme nous le
savons, un peu au-dessus du sommet de la racine et en dedans de la
piléorhize, soit la série des poils radicaux qui sont en activité, ces phytocystes
divers ayant des parois minces et perméables et se trouvant remplis
d’un liquide contenant des substances en dissolution, c’est-à-dire « plus
dense» que de Teau pure ou peu chargée qu’on donne au végétal par voie
d’arrosement, on suppose que ces phytocystes se comportent comme
autant de petits endosmomètres que Teau extérieure pénètre, et que, de
même, dans une série de phytocystes donnés, qu’on numérote à partir
d’en bas, la seconde joue le rôle d’endosmomètre (fig. 373) par rapport à
la première renfermant un liquide moins dense ; la troisième, par rapport
à la deuxième, et ainsi de suite (voy. p. 373); et Ton a expliqué ainsi
l’ascension de Teau jusqu’à une certaine hauteur dans la racine, puis dans
la tige.
h. — h ’imbibition des parois mêmes du phytocyste est une cause
Fig. 1000. — Appareil mano-
métrique de Haies, pour
mesurer la pression de la
sève ascendante.
Fig. 1 0 0 1 .— Endosrnomètre auquel on a comparé les
racines des plantes au point de vue de l’absorption et
de l’ascension des liquides. — ô, poche contenant une
solution ; c, tube qui la surmonte ; a, eau pure.
d’ascension. Il y a des liquides qui s’élèvent de proche en proche par
cette voie, et non par la cavité des éléments (p. 374). Si le liquide vient à
faire défaut dans cette cavité, la paroi même du phytocyste peut céder à
la cavité une portion du liquide dont elle s’est imbibée.
c. — La capillarité. Les cavités des phytocystes sont des canaux capillaires
dans lesquels on sait que le liquide peut s’élever, d’une quantité
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