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Au lieu d’essence, les résines peuvent se mélanger, dans leur lieu de
rormalion, de quantités variables de gomme soluble; elles constituent
alors les gommes-résines, le plus souvent élaborées, puis accumulées
dans des canaux sécréteurs. Ces canaux occupent ([iielqnefois principalement
les racines, comme dans la
Scammonée, le Jalap, le Turbitb végétal,
le Galbanum, l’Asa foetida;
plus souvent, la tige, comme il
arrive dans les Euphorbes, les a r bres
à gomme-gutte (Clusiacées),
à encens et à myrrhe (Térébintba-
cées), on dans les Ombellifères. Les
fruits de ces plantes doivent leurs
propriétés et leur odeur à des gommes
résines, amassées dans leurs
bandelettes, (lui ne sont autre chose
qne des canaux sécréteurs.
Les essences proprement dites
sont très souvent amassées dans des
réservoirs arrondis, où les ont dé-
, posées les cellules sécrétantes qui
en tapissent la paroi (fig. 852, 853).
Les camphres, tels que le C. du
Japon, donné par le Cinnamonnim
Campkora, le C. de Eornéo ou de
Sumatra, produit du Dryobalanops
aromat ica, les C. de Labiées ou de
Composées, souvent considérés comme
des essences concrètes, sont formés
et renfermés dans un seul
phytocyste, on dans un amas de
pbytocystes-cellules. Mais assez souvent
aussi les essences ne préexistent
pas dans le tissu des plantes. Des
cavités, voisines les unes des autres,
y ren- ferment séparément de (juoi
E i g . 851.— Sapin. Coupe transversale d’une
portion de la lige, montrant, dans le pa-
renchyme cortical, les réservoirs du suc
résineux (L). Eu dedans de la coiiclie
génératrice CG, se voit le bois de trois
années (1, 2, 3), parcouru aussi par des
réservoirs à résine L et traversé par les
rayons médullaires B. Au centre la
moelle M et son étui médullaire EM.
constituer ces essences. Ainsi, pour l’essence d’Amandes amères, pour
celles des Crucifères, comme la Moutarde noire, etc., nous verrons qu’il
faut que, par la destruction artificielle des parois interposées à ces cavités
et la présence de l’eau, une réaction puisse se produire entre ces principes
et amener la formation et le dégagement de l’essence ou d’autres
produits corrélatifs, comme l’acide cyanbydri(|ue dans le cas des Amandes
amères on des feuilles du Laurier-cerise.
N. — Latex.
Le phytocyste, à quelque variété qu’il apparliciine, peut fabriquer et
contenir dans son intérieur, ou bien laisser sortir et s’accumuler dans
d’autres réservoirs, de nature très varirdtle, le latex ou suc propre, qu on
rencontre dans beaucoup de
plantes, et que seul il peut renfermer
dans les végétaux purement
cellulaires, comme certains
Cliarnpignons (tig. 855), par
exemple, lesquels sont souvent
licbes en latex visqueux.
Le latex proprement dit a tous
les caractères physiques d’une
émulsion, c’est-à-dire qn il est
formé d’un liquide incolore et
limpide, dans lequel sont tenus
en suspension des globules ou
corpuscules de matières non
dissoutes, isolés les uns des autres,
et qui lui donnent souvent
une consistance plus ou moins
visqueuse, une opacité pins ou
ITg . 8 5 5 .— l 'b y to c y s l e s - r é s e r v o i r s d e la t e x d a n s nronoucce, une coloration
U-ès v / la h le 01 S 0 , ™ „ t aussi
des propriétés très accentuées.
11 Y a des latex peu ricbes en globules et à peine opalins ou colores, le ls
sont ceux des Furnariées, celui de la Pervenche qui esl verdâtre. Dans le
Pavot où il constitue Vopium, dans certaines Euphorbes, les Laitues,
les Liserons, il est souvent blanc et opaque comme du lait animal. Aillenr.x
il est légèrement teinté en jaune, comme dans plusieurs plantes a gutla-
perclia] ou d’un jaune plus ou moins orangé, comme dans quelques Agarics,
dans la Cliélidoine, l’Artichaut et les plantes à gomme-gutte. Quel-
ipiefois, comme dans la Sanguinaire, qui lui doit son nom, i est d un
rouge vif. Sa teinte devient de plus en plus brune a mesure qu il renlY»)^
plus de principes résineux, comme dans beaucoup d’Ombelliieres, de Coni
fères, etc. Il peut, en outre, contenir en dissolution un grand nombre i c
principes actifs, notamment d’alcaloïdes qui lui donnent ses propriétés,
comme dans les Pavots; ou des substances volatiles vénéneuses, comme
dans l’Antiar, les Maniocs, la Laitue virense, dont le latex cbanlle devient
inolTensif. Ses globules sont souvent ricbes en caoutchouc, comme il a r rm ’
dans les arbres qui donnent aiijonrd’bui le plus de celte substance : les
Hevea (Euphorbiacées), le CastiUoa elastica (Ulmacées), d Ameri.iue, et