
38 TllAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
si elles en ont plusieurs, qui est ainsi entraîné. Ce bourgeon se dégage en
ce cas de l’axe, ou dans l’entre-noend immédiatement placé au-dessus de
la feuille, on dans un entre-noeud plus élevé, le second, le troisième, etc.
Les rameaux qui représentent ces bourgeons développés et qui portent
soit des feuilles, soit des fleurs, sont, dans le premier des cas indiqués
ci-dessus, dits supra-axillaires.
Il est très fréquent que le rameau entraîné ne se dégage qu’au niveau
précis d’un appendice plus élevé, d’une feuille, par exemple. Suivant la
disposition des appendices, il est alors ou exactement oppositifolié, ou
latéral, selon qu’il occupe ou non l’extrémité du diamètre de Taxe
opposée à celle on s’insère la feuille. Les Solanées, les Apocynées, les
Asclépiadées, les Crassulacées, les Ampélidées, les Mappiées, etc., etc.,
présentent très souvent des exemples de ce genre d’entraînement.
Les bourgeons à feuilles ou à fleurs sont souvent ainsi entraînés sur
leur feuille axillante ou même jusque sur une feuille située plus haut
qu’eux; ils sont alors épipbylles ou même hypopbylles; dispositions que
nous étudierons mieux à propos de certaines inflorescences.
Caractères e ssen tie ls des branches e t rameaux.
Les brandies et rameaux ont le plus souvent la forme de la tige, c’est-
à-dire qu’ils sont comme elle cylindro-coniques, allongés. Ils en ont souvent
aussi la consistance. Toutefois, avec une tige dure et ligneuse, beaucoup
de plantes ont des rameaux verts et berbacés, et qui peuvent même périr
chez nous chaque hiver, tandis que la tige plus résistante persiste et pousse
de nouveaux rameaux herbacés à la saison de végétation suivante.
Mais les branches d’une plante peuvent être aplaties, et quelquefois
même an point de simuler la lame d’une feuille. On les nomme alors
dadodes. Ceux-ci s’observent fréquemment, par exemple, chez les Fragons,
les Xijlophylla, etc. Assez souvent même les plantes à dadodes présentent
dans leurs axes une alternance de forme telle que leur tige, cylindrique
par exemple, supporte des branches aplaties en dadodes. Gomme d’antre
part il y a des feuilles complètement cylindriques, et non aplaties, telles
que celles de certains Joncs, Aulx, etc., on voit qu’un axe peut avoir la
forme d’une feuille, et réciproquement, une feuille la forme d’un axe.
Comment donc peut-on distinguer facilement une branche d’une feuille?
A l’aide de cette notion : que les axes portent des appendices foliaires,
plus ou moins modifiés, mais disposés sur l’axe avec une régularité parfaite
et de nous connue (p. 67), et que leur aisselle renferme des bourgeons
à feuilles ou à fleurs, ou bien des rameaux qui ont succédé aux premiers.
Ainsi, dans le Fragon-Petit-Houx (fig. 59), dont la portion souterraine
constitue une des racines apéritives de l’ancienne médecine, les cladodes
ne peuvent pas, malgré leur forme aplatie et leur sommet atténué en
pointe piquante, être pris pour des feuilles, parce qu’ils sont placés dans
l’aisselle d’une feuille, petite, il est vrai, et en forme d’écaille; et aussi
parce que, à un certain moment de l’année, on voit sur le milieu d’une
des faces de ces cladodes, un petit groupe de fleurs et de fruits. Porter de
Fig. 59. — Fragon-Pe tit-IIoux . Rameaux foliiformes ou
cladodes (R), portant les inflorescences à l'aissclle d'une
écaille insérée vers le milieu d’une de leurs faces, et
occupant eux-mêmes l’aisselle d’une feuille réduite à
l ’état d’écaille (E), qui est portée sur un axe non transformé
en cladode.
EiG. 60. — Xglophglla. Rameau
aplati ou cladode,
dont les dents marginales
portent des feuilles réduites
et des groupes de
fleurs dans leur aisselle.
tels organes et occuper lui-même l’aisselle d’un appendice, c’est le propre
d’un axe; le cladode est donc un axe déformé.
Il est vrai que dans le cas d’entraînement d’un groupe de fleurs sur la
feuille, comme dans les Helwingia, etc. (p. 100), cette feuille pourrait
être prise pour un cladode. Mais elle est elle-même portée par le rameau;
elle n’occupe pas l’aisselle d’une feuille; et dans le Fragon-Petit-Houx,