
Assez souvent, pendant cette formation des téguments ovulaires, le
nucelle, au lieu de demeurer rectiligne, devient plus ou moins arqué. Il
arrive alors que les enveloppes elles-mérnes se courbent et semblent se
mouler sur la surface extérieure du nucelle.
Que le sommet du nucelle se rapproche de plus en plus de sa base, et
avec lui l’ouverture micropylaire des enveloppes qui, si elles existent,
Fig . 452. — Papaya Carica. Ovule à divers âges, d’abord réduit au nucelle;
la secondine s’y développe après la primine.
suivent ce mouvement de courbure, dans un pareil ovule, le micropyle se
rapprochera du hile, et l’axe du nucelle sera représenté par une courbe.
On a nommé un semblable ovule canipulitrope ou campylotrope {üg. AAl).
Au contraire, dans un ovule tel que celui de la Rhubarbe, du Conoce-
Fig. 453. — Papaya gracilis. Ovule à divers âges, d’abord réduit au nucelle;
la secondine s’y développe après la primine.
phalus{üg. 456), où l’axe du nucelle demeure rectiligne, le micropyle se
trouve à une extrémité de cet axe, et le bile à l’extrémité opposée. Ce sont
bien là les caractères de l’ovule dit orthotrope (fig. 446, 449, 456, 462).
Dans le plus grand nombe des ovules, l’axe, du nucelle demeure recti-’
ligne, et cependant le micropyle se trouve finalement rapproché du hile,
comme dans l’ovule campylotrope. Cela dépend d’un inégal accroissement
qui produit un renversement ou anatropie du nucelle (et parfois aussi de
la secondine qui enveloppe étroitement celui-ci), renversement dont la
conséquence est que le hCe s’éloigne graduellement de la base organique
du nucelle pour se rapprocher du micropyle. De son point de départ à son
point d’arrivée, il se forme, le long d’un côté de l’ovule, une sorte de
cordon logeant dans son épaisseur les vaisseaux nourriciers de l’ovule et
qu’on nomme raphé (fig. 451, r). Un semblable ovule, quia un raphé, un
grand axe du nucelle [rectiligne et en même temps le hile rapproché du
micropyle, est dit anatrope.
Chalaze. — Dans un ovule anatrope, les vaisseaux du raphé viennent
se rendre au nucelle au niveau ou à peu près du point où les téguments
ovulaires s’unissent au nucelle. C’est ce point qu’on a nommé la chalaze
(fig. 451, ch), et l’on voit par là que, dans un ovule anatrope, la chalaze
FiG. 4 5 4 . -Gyv’osiemon. Graine Fig . 4 5 5 .— Hydrastis.T)eux. F ig . 456. — Conocephalus
(l’ovule était de même) ana- ovules insérés l’un près de Ovule orthotrope, dressé
trope d’abord, puis recour- l’autre,dont l’un ascendant sur un placenta basilaire;
bée sur elle-même. et l’autre descendant. le micropyle en haut.
occupe celle des extrémités de l’axe du nucelle qui n’est pas occupée par
le micropyle.
Dans un ovule orthotrope (fig. 449), le raphé n ’existe pas, et les vaisseaux
de l’ovule n’ont qu’un très court trajet à faire pour se rendre du hile
à la base du nucelle. Le hile est donc très voisin de la chalaze; mais le
micropyle est aussi éloigné que possible du hile et de la chalaze, et occupe
l’autre extrémité du grand axe du nucelle.
Dans un ovule campylotrope (fig. 450), les relations de la' chalaze et du
hile sont les mêmes que dans l’ovule orthotrope, puisqu’il n’y a point de
raphé; mais comme, en même temps, ainsi que nous l’avons vu, le micropyle
est rapproché du hile, la chalaze se trouve à la fois voisine de l’un
et de l’autre.