
ainsi en partie pourvues d’une urne recouverte d’un opercule, et en partie
membraneuses et planes, comme les feuilles en général.
Polymorphisme et métamorphoses des feuilles. —^Les modifications de
forme et de taille des feuilles sont d’ailleurs sans nombre, et nous n’avons
pu indiquer ici que les principales. De même, les caractères secondaires
de couleur, de consistance, de
durée, s’y modifient à l’infini,
en s’adaptant aux fonctions à
remplir et aux conditions de
milieu dans lesquelles ces organes
se trouvent placés.
Ainsi, les cotylédons sont
des feuilles, les premières que
possède le végétal, et on
les a souvent nommés feuilles
cotylédonaires (p. 7). Fréquemment
elles ont la structure
membraneuse et la coloration
verte des feuilles portées plus
haut par la tige, ou feuilles
caulinaires ; mais non moins
fréquemment, destinées à accomplir
leur évolution sous
terre, dans un milieu obscur,
et à fournir à la jeune plante
des aliments accumulés, ces
feuilles cotylédonaires s o n t,
nous l’avons vu, épaisses, charnues,
blanchâtres gorgées de
matériaux de réserve.
F i g . 105. — Cabomba. Feuilles dimorphes; les
aériennes sont peltées; les submergées réduites
aux nervures ramifiées.
Après les cotylédons, les premières feuilles qui se développent sur la
tige des plantes submergées, présentent des caractères, de forme qui sont
aussi en rapport avec le rôle qu’elles ont â remplir. Parmi les Nyraphæa-
cées, tandis que les feuilles supérieures, qui flottent â la surface de l’eau,
sont entières ou peltées, les inférieures, entièrement plongées dans le
liquide, sont, ou comme dans les Nénufars, les Euryales, étroites, linéaires,
indivises, ou, comme dans les Cabomba (fig. 105), plantes de la
même famille que les Nénufars, réduites â de fines nervures ramifiées. Il
en est de même dans certaines Renoncules aquatiques (fig. 103), dans la
Macre, etc. Dans la Sagittaire et quelques plantes voisines, les limbes de
feuilles qui s’élèvent dans l’air ont une forme de fer de flèche ou de lame
ovale; les feuilles plongées sous l’eau ont, au contraire, la forme de p ’ands
rubans â bords â peu près parallèles (fig. 104). Sur leurs rameaux aériens,
certains arbres, comme le Mûrier â papier (fig. lOG), le Sassafras, ont
aussi parfois les feuilles très dissemblables : les unes entières, les autres
â deux ou trois lobes inégaux. Nous avons parlé des différences qu’on
observe dans plusieurs Acacias entre les phyllodes et les feuilles pourvues
d’un limbe composé ou décomposé (fig. 78). Dans beaucoup d’autres Légumineuses,
une ou plusieurs folioles de la feuille composée sont transformées
en vrilles (fig. 107). Dans le Lathyrus Aphaca, elles subissent toutes cette
Fig. 106. — Mûrier à papier. Feuilles polymorphes.
transformation, et les seules lames foliiformes que porte cette plante sont
les stipules. Dans les Fragons, les Asperges, etc., nous avons vu que les
feuilles sont réduites â de très petites écailles (p. 38-40). C’est ce qui
arrive souvent â celles que portent les rhizomes et qui sont blanches
ou grisâtres et plus ou moins épaisses (p. 27, 29). Dans beaucoup de
bulbes, les écailles sont des feuilles cliarnues et blanchâtres, ou au moins
des bases de feuilles dans les bulbes tuniques. Près des fleurs, nous
verrons aussi les feuilles appelées bractées se simplifier comme forme,
s’amoindrir comme dimensions etsemodifiersouvent même dans leur colo-
BAILLON. 5