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484 TRAITÉ DE ROTANIQUE MÉDICALE.
Mais alors les bourgeons basilaires latéraux dont nous venons de parler
reçoivent une grande partie des sucs actifs préparés par la portion feuillée
de la plante. Les sucs s’amassent dans la portion inférieure ou axile de
ces bourgeons, ce qui leur permet de développer des racines adventives.
Une seule de celles-ci prend d’ordinaire tout son développement dans
l’Aconit Napel. Elle descend dans le sol et grossit de façon à présenter
bientôt la forme et la dimension d’un petit navet, comme avait fait antérieurement
la racine mère. A la fin de la période de végétation, ce nouveau
cône radical est arrivé à son maximum de taille et de turgescence.
Il est surmonté du bourgeon dont la base lui a donné naissance, et c’est
aussi le moment le plus favorable à son emploi ; mais à cette époque, pour
que son activité soit aussi intense que possible, il doit être séparé de la
racine mère, relativement vide et pauvre en principes actifs. De même, il
ne faut pas attendre que le bourgeon se développe en brandie feuillée,
comme il le fait cbez nous au retour du printemps, car il ne peut le faire
qu’aux dépens de la racine qui lui correspond.
Observée à son état de complet développement et de turgescence maximum,
une racine de Delphinium Napellus est un cône cbarnu, de couleur
brun-noiràtre à la surface et blancbe à l’intérieur. Les radicelles latérales
arrachées laissent cà sa surface de légères dépressions, souvent disposées
avec une grande régularité. Si l’on coupe en travers une- de ces racines
vers le milieu de leur hauteur, par exemple, on aperçoit sur la section
circulaire (fig. 1156) :
1® Lue couche mince superficielle, formée de pbytocystes-cellules de
couleur brune ou noircàtre et jouant le rôle d’épiderme. Il n’y en a le
plus souvent qu’une rangée ; celte concbe s’exfolie plus ou moins et ce
sont les éléments de la zone sous-jacente qui la remplacent en devenant
plus ou moins foncés, de blancs qu’ils étaient: de sorte qu’on peut en certains
moments observer plusieurs séries parallèles, complètes ou incomplètes,
d’éléments de couleur brunâtre ;
2“ Un parenchyme cortical blanc, formé d’un nombre variable (souvent
10-15) d’assises de phytocystes à paroi peu résistante, un peu allongés
transversalement ;
3® Une gaine protectrice des faisceaux de la racine, qui limite nettement
en dedans la couche précédente. Elle est formée d’uiïe seule couche
mince de pbytocystes colorés en jaune terne; on voit sur certaines coupes,
comme eiiR, s’en détacher extérieurement des racines secondaires qui vont
perforer les couches plus superficielles.
En dedans de la gaine protectrice se trouve un parenchyme épais, dont
les éléments sont de deux sortes. Extérieurement, ils ressemblent à ceux
de la moelle et ont à peu près le même diamètre dans tous les sens. Intérieurement,
ils sont plus étroits, plus serrés et un peu plus allongés dans
le sens radial. Cette zone nous paraît être libérienne. Elle est parsemée
d’un grand nombre d’îlots punctiformes, formés d’éléments étroits et
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serrés qui, sur une coupe longitudinale, sont allongés verticalement et
disposés en faisceaux qui semblent des faisceaux libériens modifiés.
La couche qui vient après celle-ci est probablement la zone d’accroissement.
Près du sommet de la racine, elle est circulaire; plus haut sa
Fig. i m . — Delphinium (Aconitum) Napellus. Coupe transversale de la racine.- - A, zone
d’accroissement plus ou moins polygonale; B, faisceaux fibro-vasculaires du bois;
M, parenchyme médullaire; F, faisceaux libériens disséminés dmis le parenchyme;
Z, zone protectrice des faisceaux; E, parenchyme cortical, limité en dehors par une
couche brune jouant le rôle d’épiderme; R, origine d’uue jeune racine secondaire.
coupe transversale est polygonale, avec un nombre variable (souvent 5 à
10) de côtés, concaves en dehors. Au niveau des angles correspondent les
faisceaux fibro-vasculaires. Us ont des éléments qui représentent leui s
fibres ligneuses, mais modifiées au point de ressembler beaucoup aux
libres libérie-nues des faisceaux dont nous venons de parler. Ils ont sui-
tout des vaisseaux béants, disposés sans ordre et dont la paroi épaisse est