
prolubérance grossit, en produit nue semblable; celle-ci, une troisième,
et plus loin de même. Pendant la formation de ces dernières, celle
qui est née la première se creuse, puis la seconde, la troisième, et ainsi
de suite. Successivement aussi les cloisons de séparation se résorbent, et
(inalement on n’a jiliis qu’niie cavité à compartiments incomplètement
séparés par des cloisons en voie de résorption.
Les gommes dites arabiques, du Sénégal, etc., qui sont transparentes,
solubles dans I eau froide, sont produites, également sous une influence
moi bide, par plusieurs Acacias de l’Afrique tropicale et méridionale ou
de 1 Inde ou de 1 Australie. Molles et liquides à un certain moment, ces
gommes sortent par des fentes de l’intérieur de la tige, coulent le long du
tronc et descendent même souvent en masses plus ou moins volumineuses
jusque dans le sable qui entoure le pied de l ’arbre.
Les mucilages peuvent avoir une origine analogue; ils se forment souvent
spontanément et lentement, à la façon des gommes, dans les tiges de
certaines plantes, le Tilleul, la Mauve, la Guimauve, etc.
M. Trécul a fait voir qne ces substances ne sont pas toujours le produit
d’une altération des membranes cellulaires ou de l ’amidon; mais « qu’elles
sont souvent un élément physiologique comme la cellulose ou l’amidon;
qu’elles constituent même des cellules spéciales qui ont leur végétation’
particulière, qui forment des couches concentriques comme la cellulose».
Dans les Malvacées, les pbytocystes renferment souvent ce mucilage à
l’état muqueux ; il se répartit autour delà cavité, alors que celle-ci grandit.
Sa surface interne peut s’y délimiter nettement. Ailleurs il croit en
épaisseur et se partage eu strates concentriques, qui apparaissent d’abord
lers la circonférence. Puis il peut de la sorte s’avancer vers le centre et
lemplii complètement le phytocyste, traversé par des canaux perpendiculaires
à la surface, comme une paroi de cellulose. Dans les Tilleuls, ces
diverses strates ont leur végétation propre et deviennent très épaisses. Les
pbytocystes à mucilage peuvent être isolés, mais ils peuvent aussi se dis-
poseï eu séries ; et si, dans ce cas, ils viennent à se liquéfier, il se forme
spontanément de véritables canaux gommeux. M. Trécul a vu encore se
lormer dans des cellules à mucilage uu ou plusieurs « nucléus d’abord
liomogènes, dans lesquels se montre bientôt une petite cavité centrale,qui
grandit cà mesure que ces nucléus ou jeunes cellules mucilagiiieuses
s’accroissent. »
Mais souvent aussi on détermine leur manifestation rapide par l’action
de l’eau sur les pbytocystes superficiels de certaines graines. Celles des
Lins, des Plantains, des Moutardes, des Coings et d’un grand nombre d’autres
plantes développent ainsi en quelques instants, au contact d e l ’eau, une
couche gommeuse et molle qui rappelle la gomme adragante gonflée. Dans
la graine du Lin, par exemple (fig. 847), dont la médecine fait un si grand
usage comme mucilagineuso, une couche superficielle de pbytocystes qui
lecoiivre la graine, s’épaissit au contact de l’eau avec la rapidité de la
foudre. Chacun des pbytocystes grandit considérablement, sans changer
d’abord de forme ni de consistance. Puis les parois s’épaississent en se
ramollissant ; l’eau les pénètre en abondance; elles se brisent, se délitent
et se dissolvent même en partie; leurs fragments ainsi modifiés constituent
un nuage visqueux de mucilage dans lequel ou retrouve longtemps encore
des fragments de la paroi primitive des phytocystes.
Dans certaines plantes, notammeut dans les Algues, l’action de l’bumi-
Eig. 847. — Lin. Goupe transversale de la graine, après le contact de l'eau qui a
les phytocystes superficiels. Formation du mucilage.
dilaté
dité ne gonfle et ne ramollit de la sorte qu’une portion de l’épaisseur du
phytocyste, c’est-à-dire les couches les plus extérieures, qui sont hyalines
et parfois légèrement granuleuses. On les dit gélifiées, et cette portion qui
a subi le phénomène de la gélification, était jadis considérée comme une
substance dite intercellulaire, sécrétée, pensait-on, par les parom des
phytocystes dans des espaces interposés, primitivement vides, mais qui
n ’existe réellement pas.