
mieux appeler dicarpiques ou dicarpienues ; les meilleurs qu’on ait proposés
sont encore peut-être ceux qu’on emprunte à l’observation des
diverses espèces ou variétés de Cboux (fig. 1011-1016).
Toutes ces plantes ont deux jiériodes distinctes dans leur évolution.
Dans la piemière, dite d. accumulation, elles digèrent certains aliments
qui, devenus solubles, sont transportés dans des réservoirs particuliers et
qui y demeurent emmagasinés. Quand la provision est complète, un temps
de repos, quelquefois long, intervient, pendant lequel les matériaux accumulés
ne sont pas ou ne sont que très peu dépensés. Il leur manque
évidemment à cette époque un agent qui les rende diffusibles et assimilables.
Ce moment de repos, plus ou moins absolu, correspond cbez
F ig . 1013. — C/iow-rare, dans la période
d’accu-mulation. Le bas de la tige s’est
renflé et durci ; il est gorgé d’aliments
accumulés.
Fig . 1014. — Chou-cahus, à l’époque oit
il est devenu joommé, les sucs alimentaires
s’étant amassés dans le bourgeon
terminal.
nous, pour les plantes que nous avons prises comme exemple, à la saison
hivernale.
Le léservoir d accumulation y varie beaucoup suivant les variétés et les
espèces. On sait que dans le Chou-navet (fig. 1011), c’est la racine, dans le
Chou-rave (fig. 1012,1013), la portion inférieure de la tige; dans le Chou-
moellier, ia tige principalement; dans le Chou-cabus (fig. 1014), les côtes des
feuilles; dans le Chou de Bruxelles (fig. 1016), les bourgeons latéraux; dans
le Chou-fleur (fig. 1015) enfin, l’inflorescence.
Apiès le repos commence la période de dépense. L’intervention d’agents
nouveaux ou différemment dirigés, rend diffusibles les aliments amassés.
Digérés de nouveau, ils se portent vers les organes de la fructification; les
plantes montent rapidement à fleurs et donnent des graines dans lesquelles
p o s e n t les aliments qui n’ont pas été dépensés au travail. On comprend
d ailleurs qu’il y ait des espèces où les périodes d’accumulation et de dé pense
se superposent d’une façon continue; et c’est, plus ou moins inégalement,
le fait du plus grand nombre des végétaux. Onsait,que la base
des bourgeons et leur axe sont très ordinairement pour les arbres des
réservoirs des sucs alimentaires, que ces sucs s y amassent pendant 1 ete,
qu’ils y demeurent stationnaires pendant la période de repos et que, devenus
assimilables, ils fournissent dès le retour du printemps à l’évolution
des jeunes branches et rameaux.
La nutrition de Tembryon végétal
est presque constamment
soumise à ces alternatives de
travail et de repos. Il y a des
embryons qu’accompagnent dans
la graine deux albumens, développés
en général, Tun dans le
sac embryonnaire, et Tautre dans
les cellules primitives du nucelle
F ig . 1015. — Chou-fleur. Les matériaux nutritifs
sont accumulés dans l’inflorescence
transformée.
F ig . 1016. — Chou de Bruxelles. Les aliments
s’accumulent dans les bourgeons
latéraux dont la tige est chargée.
(fig. 745, 747), et qui digèrent Tun et Tautre pendant la germination.
D’autres embryons ne possèdent qu’un seul de ces réservoirs alimentaires
(fig. 974), et d’autres n’en ont pas du tout; et nous savons que c’est en eux-
mêmes que résident tous les aliments qu’ils auront à digérer. Mais ceux-
là mêmes peuvent avoir eu à leur disposition, soit une, soit deux de ces
masses d’aliments à.un âge antérieur à la maturité (fig. 1 0 1 7 ) ; 'e t cY t
uniquement parce qu’ils ont absorbé de bonne heure ces albumens qu ils
rien ont plus à Tâge où la graine se sépare du fruit. Ils ont donc digéré,
pour s’en nourrir, avant l’époque du repos, qui correspond à Tétat de ma