L’ésérine rougit par l’action des alcalis. Et comme les masses protoplasmiques
de la graine présentent cette coloration quand on les traite par
la potasse caustique, on les a considérées comme étant le siège des
principes actifs (Tison). On a vu quelquefois les fèves de Galabar falsifiées
avec des graines de Mu cuna et d’Eloeis (Hanbury).
Abrus.
L Abi US precatorius L., dont les petites graines pisiformes, rouges,
tacbées de noir, sont souvent désignées sous le nom de pois d’Angole,'
appartient à un genre ordinairement rapporté comme type anormal aux
Viciées et qui offre aussi des analogies avec les Dalbergiées. Ses fleurs
roses ont un calice tronqué, des pétales arqués ou falciformes, neuf
étamines à filets unis en une gaine fendue. Le
fruit (fig. 2194) est oblong, linéaire, plan-convexe,
bivalve. G’est une liane grêle, à feuilles
paripennées, souvent terminées par une soie, et
à petites fleurs articulées sur Taxe principal
d’une grappe terminale ou axillaire. On cultive
assez souvent cette plante dans nos ser res, et
elle se trouve aujourd’hui dans toutes les régions
tropicales. Ses organes de végétation sont sucrés
et lui ont valu le nom de Liane-Réglisse. Elle
n ’est en effet employée dans la 'médecine indienne
que comme substitutif des Glycyrrhiza.
Mais en Europe la graine a été depuis quelque
Fig. 2194. — Abrus pre ca-
torius. Fruit déhiscent.
temps préconisée comme remède des opbtbalmies cbroniques.
Les Dohchos, Canavali, Cajanus, Voandzeia, Phaséolées voisines des
Haricots, ont des graines comestibles. Le V .subterránea D u p . - T h . (Glycine
subterránea L.) est remarquable en ce que, comme l’Arachide, il mûrit
sa gousse sous terre. Le Cly cine hispida Siel. (Sojahispida MOENCH)vient
d être de nouveau préconisé en Europe, comme plante à graines alimentaires.
Kærnpfer avait fait depuis longtemps, dans ses Anioenitates exoticoe,
connaître son emploi au Japon, pour la préparation de pâtes, de sauces
et d une sorte de fromage. On a encore voulu substituer ses semences â
celles du Gaféier,
Butées.
Les Butea sont des Papilionacées-Phaséolées, dont la fleur a un court
receptacle, garni en dedans d’un disque. Son large calice, soyeux â l ’in-
teriem-, a des dents ou des lobes fort inégaux, les deux supérieurs s’unissant
dans une étendue variable et devenant parfois total ement confondus, et
es trois inférieurs demeurant beaucoup plus courts, imbriqués au début.
Les pièces de la corolle sont aussi très inégales : l’étendard est recourbé.
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aigu, sans appendices; les ailes falciformes adhèrent â la carène incurvée
et presque égale â l’étendard. Les dix étamines sont diadelpbes (9-1) et
ont leurs anthères toutes uniformes. L’ovaire renferme seulement deux
ovules descendants, et le fruit (fig. 2195) est très caractéristique en ce sens
que, courtement stipité, inégalement oblong
ou allongé-linéaire, aplati, il représente
dans toute sa portion inférieure
comprimée, asperme, une large aile
membraneuse, plus ou moins chargée
de duvet, tout comme sa portion supérieure
épaissie, bivalve et monosperme.
La graine est plate, orbiculaire ou réni-
forme,' sans arille; elle renferme un
embryon également aplati, charnu, sans
albumen. Les Butées sont de beaux arbres
ou arbustes sarmenteux, volubiles,
à feuilles trifoliolées et sans stipelles,
avec les folioles latérales iiisymétriqnes
et des stipules peudéveloppées, caduques.
Leurs fleurs, rouges ou orangées, éclatantes,
sont disposées en grappes ou en
épis, simples ou composés. Ce sont des
plantes de l’Asie tropicale. La plus célèbre
au point de vue pratique est la
B. feuillue (Butea frondosa R o x b . ) ,
le Dhak ou Palas des indigènes. Les
B. superba R o x b . ei parviflora R o x b . ,
quoique moins connus, partagent avec
lui la propriété déposséder un suc coloré
en rouge qui, concrété, constitue la
gomme de Butée, ou Kino de Butée, K.
de l’Inde ou du Bengale, K. Pulas ou
Palas. On le retire de ces plantes par
incision; il se dessèche en formant des
masses fragiles et riches en tannin, en
IiG. 2195. — Butea frondosa.
pyrocatéchine et en gomme extractive
Fruit.
(Solly).llateutes les propriétés astringentes des autres kinos et cachous;
on le substitue surtout dans la pratique au kino de Malabar, et il fait
partie de la pharmacopée officielle indo-anglaise. Les graines'des Batea
sont célèbres dans leur pays natal comme vermicides; on en extrait une
huile dite de Mordogo, qui est aussi anthelminthique. Les fleurs des
Butea sont tinctoriales, et la gomme-laque de l’Inde est en partie produite
sur leurs rameaux par le Coccus Lacca. Leur liber est textile.