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comme d’ordinaire dans cette famille, suivant les nervures dorsale et ventrale,
mais bien sur les côtés, de façon à se séparer longitudinalement
en deux pseudo-valves uaviculaires, inégales. Tune antérieure et Tautre
postérieure. Il n’y a qu’une ou deux graines, transversalement allongées,
à bile ventral et déprimé, à embryon charnu, sans albumen, avec des
cotylédons largement divariqués-bilobés et une radicule droite et très
courte, rétractée entre les bases anguleuses des lobes cotylédonaires.
VU. campechianum est un arbre glabre, à feuilles alternes, pennées ou
bipennées, avec des paires peu nombreuses de folioles inégalement obo-
vales, des stipules tantôt petites et caduques, tantôt persistantes ou
spinesceutes, et des fleurs de petite taille, disposéesencourtes grappes axiliaires,
solitaires ou fasciculées. Leurs bractées sont petites et caduques.
Fig. 2142, 2143. — Ilæmatoxijlon campechianum. Fleur entière
et coupe longitudinale.
L’arbre atteint jusqu’à douze ou quatorze mètres de hauteur ; il croît
spontanément sur les rivages de la baie de Campêche, à Honduras, dans
les Antilles et dans plusieurs autres parties de l’Amérique centrale. 11 a
été introduit dans la plupart des régions tropicales du globe et se cultive
dans nos serres et nos jardins. Son introduction à la Jamaïque date de
Tannée 1715. Il fut connu des Européens dès Tépoque de la conquête
comme bois de teinture, et employé comme médicament en Europe à
partir du milieu du di.x-buitième siècle. On exploite cet arbre dès Tâge
de dix ans. On n’expédie en Europe que le coeur rouge et dur du bois,
qu’on débarrasse de Taubier et de Técorce. Ge coeur noircit plus ou moins
à Tair. Pour Tiisage médical ou le réduit en fins copeaux qui ont une légère
odeur d’Algues, un goût douceâtre et astringent, et colorent la salive
eu rouge quand ou les mâche.
Ce bois est formé de couches alternant plus ou moius régulièrement,
visibles déjà à Toeil nu, et formées les unes de phytocystes-fibres ligneux
à coupe transversale polygonale, à paroi épaisse et riche en matière colorante;
et les autres, de phytocystes-cellules â paroi mince, à section transversale
carrée, rectangulaire ou polygonale, à cavité relativement large,
dans laquelle se trouve au moins un cristal d’oxalate de cbaux. Ges deux
sortes de couches sont, dans le bois âgé, traversées par des crevasses qui
renferment souvent des cristaux verdâtres, produits, à ce qu’on croit, par
une modification de la matière colorante. Toute l’épaisseur du bois esl
traversée par des rayons médullaires assez nets, formés chacun de trois
à six assises au moins de phytocystes allongés dans le sens radial et à
section horizontale souvent à peu près rectangulaire. Les vaisseaux du
bois, souvent nombreux, en grande parlie ponctués, sont d’ordinaire fort
larges. M. Ghevreul a analysé ce bois dès Tannée 1810; il y a étudié le
principe colorant, nommé par lui hématine et depuis appelé hæmatoxy-
line. On Ta obtenu cristallisé et on lui a donné pour formule G'®H^'‘0'‘
(Erdmann). Il est surtout soluble dans Talcool et Teau chaude. Sa saveur
est sucrée, et ses cristaux, de même que leurs solutions, se colorent eu
rouge sous Tinfluence de la lumière solaire. Ils constituent un réactif des
alcalis qui les colore en violet, puis en brun ou en jaune. On prépare souvent,
soit pour les besoins de la teinture, soit pour ceux de la médecine,
un extrait aqueux de bois de Gampêcbe, d’une couleur noirâtre. On dit
cet extrait parfois falsifié à l’aide des bois colorants de divers Cæsalpinia,
comme les C. brasiliensis, Sappan, etc.
Le bois et l’extrait ont été vantés comme astringents; ils sont peu usités
chez nous. Aux Antilles, on les préconise contre les flux intestinaux et
surtout contre les diarrhées des enfants. On a même recommandé le bois
de Gampêcbe contre le choléra. Ge n’est pas un remède sans activité, en
tous cas, car on assure que son usage excessif va jusqu’à produire des
phlébites intestinales.
C h i c o t s .
Ge sont des Cymnocladus, Gæsalpiuiées à fleurs polygames-dioïques,
dont le réceptacle est tubuleux. Son orifice porte 5 sépales et 4, 5 pétales,
colorés comme les sépales. Avec le périantbe s’insèrent dix étamines,
stériles dans la fleur femelle. Gelle-ci a un gynécée bien développé au fond
du tube réceptaculaire femelle, tandis qu’il est rudimentaire dans la
fleur mâle. On n’a longtemps connu qu’une espèce de ce genre, le
C. dioica H. B n (C. canadensis Lamk. — Cuüandina dioica L.), bel
arbre de l’Amérique du Nord, â feuilles alternes, décomposées-bipinnées,
à fleurs verdâtres, odorantes, â gousse turgide, comprimée, bivalve, pulpeuse
daus l’intervalle des graines. Nous en avons décrit une deuxième,
d’origine chinoise, le C. chinensis H. B n , qui a les fleurs roses et la
gousse plus épaisse, cylindrique, de consistance coriace. Leurs graines
(fig. 2146, 2147) ont uu albumen corné abondant. Daus Tespèce américaine,
ces graines renferment une huile purgative, et Tarbre a reçu le
nom de Coffee-tree, parce que ses semences torréfiées servent aux mêmes
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