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quelques-unes de ses parties, on observe alors que Teau est absorbée de
telle façon que la plante reprend toute sa fraîcheur et que chaque fois
q u’elle tend à se faner, on lui rend sa turgescence en mouillant la surface
des feuilles. On rétablit de la sorte cette fraîcheur un assez grand
nombre de fois pour entretenir la verdure de la plante pendant une couple
de mois; et cela pendant que la terre où est plongée la racine ne reçoit
pas d’eau, si bien qu’elle devient tout à fait sèche, dure comme une sorte
de stuc, et qu’on a peine à comprendre comment la partie inférieure de
la plante n’est pas encore morte à cette époque. On peut encore, au lieu
de plonger la portion feuillée des plantes dans une masse d’eau, asperger
fréquemment le feuillage à l’aide d’un arrosoir à pomme fine. Dans cette
circonstance, le vase couché est placé dans une situation telle, que la
surface de la terre qu’il contient ne reçoive aucune goutte d’eau. La portion
feuillée a pu être aussi couchée sur une éponge qu’on entretenait
suffisamment humide. Avec des Pois, quand leur tige a acquis un certain
degré d’allongement, il n’y a pas besoin de changer la position du vase,
parce que la tige est assez flexible pour venir se coucher, sur le côté du
jiot, sur une surface qu’on peut arroser à volonté. L’absorption de Teau
se fait de même, dans les cas précités, quand on couvre les feuilles d’un
linge fin qu’on entretient humide. Il y a aussi, en somme, beaucoup à
faire sur ces questions.
Quels sont, dans les différentes portions de la plante, les agents de
l’absorption de divers fluides ?
Dans les racines on admettait autrefois que les organes absorbants
étaient les spongioles, instruments spéciaux répondant au sommet des
dernières divisions de la racine, consistant même, pensait-on, dans certaines
radicelles, en renflements terminaux, et qui se seraient comportés
comme le tissu lâche et mou d’une éponge en présence des fluides à
absorber. On sait cependant aujourd’liui que les extrémités des racines
sont en général protégées par une ou plusieurs couches, relativement anciennes
ou résistantes, d’éléments imperméables aux fluides. Souvent c’est
une piléorhize qui, jouant le rôle d’un organe protecteur, empêclie les
fluides extérieurs d’arriver au contact des portions cellulaires les plus
molles et les plus jeunes qui se trouvent plus baut et plus intérieurement.
Quand le sommet, recouvert par cette piléorhize, est seul en contact avec
l’eau, par exemple, la racine n’absorbe pas le liquide, se dessèche et
meurt en quelques heures. Il en est de même quand toute la surface de la
racine, non protégée par la piléorhize, est enduite d’une substance protectrice
qui l ’empêche de se dessécher par évaporation (Olhert). Quand
on supprime ou qu’on laisse hors de l’eau l’extrémité considérée comme
une spongiole, l’absorption se fait par le reste de la racine qui est plongé
dans le liquide. Il n’y a donc pas absorption par le sommet des radicelles
quand celui-ci est recouvert d’une piléorhize, et les fluides ne sont pris
par ce sommet que quand la piléorhize a été enlevée, détruite, ou bien
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, 381
quand cet organe n’existe pas et que le sommet est garni à sa périphérie
de cellules à paroi jeune, molle et perméable. Il y a, à plus forte raison,
absorption quand le sommet de la racine a été détruit, désorganisé, coupé;
car, ici comme partout ailleurs, dans un végétal, l’absorption se fait bien
plus activement par les solutions de continuité que par les organes intacts
jusqu’au moment où les tissus sont assez profondément altérés au niveau
de la solution de continuité. Il était surtout naturel de se demander comment
l’absorption peut se faire plus haut que la piléorhize.
On comprend la pénétration plus facile d’un liquide vers les phytocystes
jeunes du centre de la radicelle, là où le bord des calottes concentriques
qui constituent souvent la piléorhize se détache plus ou moins du reste de
la radicelle et laisse passer le liquide par une ou plusieurs fentes circulaires.
Mais il n’en est pas de même un peu plus haut, là où il n’y a plus
de ces coiftes et où la racine est enduite d’un épiderme déjà âgé, A priori,
cet épiderme devait être considéré comme imperméable ; il fallait donc
chercher là d’autres organes que lui pour l’absorption. On s’est rejeté sur
les cellules superficielles prolongées en sortes de poils radicaux auxquels
M. Gasparini a même donné le nom de succiatori ®ig. 882), et que Unger
avait considérés avant lui comme les agents principaux de l’absorption
radicellaire. On se fonde, pour admettre cette manière de voir, sur la
façon dont ces poils se produisent sur certaines portions jeunes des radicelles,
d’abord tout près du point où s’arrête la piléorhize, puis un peu
plus haut, puis plus loin encore, et cela généralement dans une zone assez
peu étendue, pendant que les suçoirs disparaissent là où ils existaient
seulement un peu auparavant. Quand les fonctions absorbantes des radicelles
se ralentissent ou se suspendent totalement, en même temps, a-t-on
dit, 1e nombre de ces poils absorbants diminue, ou bien ils disparaissent
complètement, comme cela a lieu, à ce qu’on a assuré, pendant l’hiver.
Toutefois ces poils ne peuvent être considérés que comme des phytocystes
à paroi fort amincie et perméable, et dans les plantes (comme il y en a)
où certainement de semblables organes saillants ne se développent pas
sur les jeunes racines, il faut bien que l’absorption se produise, tout à fait
de la même façon, par la paroi non proéminente de certains phytocystes
de la surface. En somme, il y a encore beaucoup de points à déterminer
dans l’étude de cette question, et il est certain que ce ne sont pas des
phytocystes exceptionnels qui absorbent les fluides dans les séries de
petites cavités cellulaires qui constituent les filaments cloisonnés dont
sont formés ceux des organes des Cryptogames auxquels on donne aussi
le nom de rhizoïdes (p. 300).
Dans les feuilles et autres organes analogues, l’absorption ne se fait
pas non plus là où des phytocystes à paroi lisse, solide, continue, forment à
la surface une couche tout à fait imperméable. On admet qu’en pareil cas
les fluides ne pénètrent dans l’intérieur que par les ouvertures des stomates
que certains observateurs, notamment dans ces derniers temps
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