
-jj; TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
opposition à celle dont nous avons'parlé d’abord et qu’on dit v raie ; il y a
donc fausse-dichotomie quand les deux axes qui forment la fourcbe ne
sont pas de même génération. On voit par Là que la fansse-dicbotomie peut
très bien se produire dans les plantes à feuilles opposées ou même verticillées,
alors qu’un seul bourgeon axillaire se développe en rameau au
niveau d’un noeud foliifère donné.
Il n’y a en pareil cas dicbolomie vraie qu’avec des feuilles opposées
dont les bourgeons axiliaires se développent d’une fa ç o n égale ; trichotomie
avec des feuilles verticillées par trois, et ainsi de suite.
Mais si les feuilles sont alternes ou qu’une seule de deux feuilles opposées
ait son bourgeon axillaire développé, la ramification définie devient
sympodique, comme on l’observe, avons-nous dit, sur la tige souterraine
(les Carex (fig. 57). Leur tige (4) se terminant par un groupe floral qui
se détruit, la végétation de la plante s’arrêterait, si un bourgeon axillaire
(3), se comportant comme une pseudo-tige, ne la continuait à son
tour en s’élevant dans l’air chargé de feuilles et de fleurs. Du même
côté, un axe de la génération suivante (2) développe à son tour des feuilles
auxquelles feront suite des fleurs dans la période végétative suivante; et
an delà, un jeune bourgeon de quatrième génération (1) s’allonge déjà
du même côté sur son support pour continuer la végétation de ces plantes
qu’on a quelquefois aussi qualifiées de voyageuses et pour lesquelles on
a même été jusqu’à supputer combien il leur faudrait d’années pour
parcourir la circonférence du globe.
Entrainement. — Le véritable caractère de la ramification d’une plante
peut être altéré par des avortements. Ainsi, une plante à feuilles opposées
peut, comme on l ’a vu, devenir une
plante à rameaux alternes par le simple
avortement d’un des deux bourgeons
opposés. Mais, dans beaucoup de
plantes, ce sont des phénomènes d’m-
traînement qui déguisent le type réel
de la ramification.
Dans les Lilas, les Chèvrefeuilles,
etc., etc., par exemple, les feuilles sont
normalement opposées ; mais il est
assez fréquent qu’au lieu d’une paire
de feuilles on n’en observe qu’une
seule au niveau d’un noeud. Les tiges
ou les branches sur lesquelles se montre
cette anomalie , la reproduisent
souvent sur une grande longueur. Elle
est due à ce que l’une des feuilles, au
lieu de se détacher au même niveau
que celle en face de laquelle elle serait
normalement située, est entraînée plus
haut, et n’abandonne la tige qu’à une
certaine distance au-dessus. Il y a des
plantes dans lesquelles cet entraînement
est constant : tels sont les A n i -
Fig. 58. — AnisophijUea. Feuilles opposées,
très inégales, dont une, plus
petite, est souvent entraînée sur la
brandie plus haut que la grande.
sophyllea (fig. 58), qui appartiennent
à un groupe de plantes à feuilles toujours opposées, et dans lesquels la
feuille soulevée est, de plus, bien plus petite que l’antre. Il va sans dire
que le bourgeon axillaire de la feuille ainsi entraînée est lui-même situé
plus haut que celui de la feuille qui a conservé sa place normale.
Dans beaucoup d’autres cas, les feuilles conservant leur position
normale, c’est leur bourgeon axillaire, ou un de leurs bourgeons axiliaires,