
120 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
concave donne par ses bords insertion au périantbe et à l’androcée, et qne
le gynécée s’insère sur un cône central relevé (fig. 225), toutes ces insertions
peuvent encore se trouver sur un même niveau horizontal, et ici encore
il y a périgynie.
Mais bien plus souvent, le réceptacle ayant la forme d’une coupe plus
ou moins profonde, d’une écuelle dont le fond n’est pas relevé, mais plus
ou moins concave, les étamines s’insèrent sur les bords de cette écuelle,
et le plan qui passe par leur insertion ne laisse au-dessous de lui qu’une
faible portion de l’ovaire situé au fond de l’écuelle. Le plan dont nous
venons de parler coupe l’ovaire, portion essentielle du gynécée, par le
Fig. 247, 248, 249. — Trois espèces de Dichapetalum (Chailletia) (D. pedunculatum,
Heudeloti et Impidum), dont le réceptacle est variable de forme et dont le périantbe
et l’androcéc sont hypogynes, périgynes et épigynes.
milieu environ de sa bauteur (fig. 221), ou plus baut encore; on admet là
encore qu’il y a périgynie.
On admet même qu’il y a périgynie dans la plupart des Roses. Dans
ces fleurs, dont le réceptacle a la forme d’une bourse à ouverture rétrécie
(fig. 223), le périantbe et l’androcée s’insèrent sur un plan qui couperait
en travers, non point les ovaires, inclus dans la cavité réceptaculaire, mais
bien le style qui les surmonte et dont l’extrémité supérieure vient traverser
l’orifice du sac réceptaculaire. A vrai dire, il y a là un passage de
la périgynie réelle à ce qu’on a nommé Yépigynie, comme il y a des transitions
insensibles de l ’hypogynie à la périgynie vraie. Gela peut être vrai
dans le temps pour une espèce donnée, car certains réceptacles concaves,
ne cessant de s’accroître après la floraison, peuvent porter dans le Iruit
bien plus haut qu’il n’était placé dans la fleur, le lieu d’insertion du
périantbe persistant et des restes de l’androcée, et aussi dans un même
groupe générique, en passant d’une espèce à une autre, mais toutes considérées"
à l’état adulte : il y a, par exemple, des Dichapetalum de la côte
occidentale de l’Afrique tropicale (fig. 247, 248, 249) dont l’insertion est
hypogyne, d’autres où elle est périgyue, et d’autres encore, d’ailleurs en
tout semblables aux précédents, où elle est nettement épigyne.
CE QU’ON A P P E L L E L E S V E R T IC IL L E S DE LA F L E U R
Il y a des appendices de la fleur, tels que sépales, pétales, étamines,
carpelles, qui sont réellement disposés en cercle et à une même bauteur
sur le réceptacle floral. En pareil cas, l’expression de verticilles, qu’on
applique au calice, à la corolle, etc., est strictement exacte. Mais il y a
bien des cas où les parties dont nous venons de parler sont échelonnées
en spirale et dans un ordre alterne variable, sur le réceptacle floral. Les
tours de la.spire peuvent même être très écartés les uns des autres quand
le réceptacle floral est allongé, a la forme d’un rameau, comme, par
exemple, dans certains Magnolia (fig. 218, 219), quelques Schizandra
asiatiques (fig. 220), nos Myosurus (fig. 216, 217), etc. On a cependant
conservé dans ce cas l’expression de verticilles floraux, et l’on considère,
par une sorte de vice de langage, le calice, la corolle, etc., comme autant
de verticilles ; calicinal, corollin, androcéen, etc. Le nombre des pièces
de chaque verticille, qui est ordinairement bien défini quand les parties
sont réellement disposées sur un même cercle, peut, au contraire, devenir
indéfini quand un prétendu verticille est représenté par des appendices
disposés sur un ou plusieurs tours de spire.
Galice.
Dansun grand nombre de nos plantes communes, comme les Orties, les
Mercuriales, les Ricins, la Relle-de-nuit (fig. 251), etc., le périantbe
Eig. 250. — Echinops. Fleur asépale. Fig. 251. — Belle-de-nuit. Calice pétaloïde.
consiste en un calice. Ses pièces, ou sépales, ou folioles calicinales, sont
libres ou unies entre elles dans une étendue variable; on dit dans le pre