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nous avons parié tout à l’heure. Quand il meurt, il laisse sur le noeud du
rhizome une empreinte profonde de son insertion. Frais, le rhizome est
d’un brun rougeâtre â la surface, blancbâtre dans les nouvelles pousses
dont la surface présente des feuilles alternes modifiées, ou écailles
blanches, membraneuses, appliquées contre la tige, et déjà aussi quelques
racines adventives. Un bourgeon obliquement conique termine ces jeunes
divisions de la tige, intérieurement, celle-ci est blancbe, plus mate sur
le rbizome desséché dont la surface est brune et présente inférieurement
uu giaud nombre de petites saillies, restes des racines adventives.
Sur une coupe transversale, le rhizome présente une gangue fondamentale,
formée de pbytocystes-cellules polygonaux, â peu près tous égaux
entre eux et â paroi mince. Leur cavité est remplie de petits grains de
(éciile. Ceux de la surface sont brunis, eu partie détruits et suppléent
Tépiderme. A égale distance â peu près de la périphérie et du centre,
ce tissu fondamental s’est transformé en un cercle de faisceaux peu
inégaux, au nombre de 20 â 30 au plus, séparés les uns des autres par des
rayons médullaires courts. Chaque faisceau est formé d’une zone
ligneuse â vaisseaux nombreux et peu inégaux, dont la coupe transversale
est polygonale et dont la paroi est ponctuée. La portion libérienne
du faisceau est formée d’éléments pressés les mis contre les autres, â
coupe transversale sinueuse, déformée, â cavité irrégulière, relativement
étroite. Dans la gangue cellulaire primitive, eu dehors de cette zone de
faisceaux, il y a encore çâ et lâ des jeunes faisceaux assez voisins de la
périphérie, assez souvent rares ou presque nuls.
Les rbizomes du Podophyllum pel latum ont une odeur narcotique peu
agréable, une saveur amère, âcre et nauséeuse. On les emploie en nature,
ou plus souvent on en extrait une résine, improprement appelée podo-
phyllin ou podophylline. Cette extraction se fait en grand â Cincinnati et
dans quelques autres localités. On y a trouvé aussi de la berbérine et de
la saponine (F. Mayer). La résine est insoluble dans Teau qui dissout
toutes les autres matières contenues dans le rhizome, el Talcool seul
enlève cette résine qu’on dessèche ensuite et qui se présente sous forme
de poudre jaune, brunâtre ou grisâtre, non cristallisée.
Le Podophyllum peltatum et surtout sa résine sont des évacuants employés
depuis quelques années. Ln Amérique, on prescrit cette espèce
dans la plupart des cas où les mercuriaux sont applicables, sans avoir â
redouter leurs inconvénients ; d’où le nom de calomel végétal donné â
la ©ante. On Tassocie souvent â d’autres purgatifs. C’est un remède très
ordinaire de la constipation et des affections hépatiques. On Temploie
comme antihydropique, associé â la crème de tartre, et contre les maladies
smoefuleuses, rhumatismales, syphilitiques. On Ta vanté dans les cas
d’affections pulmonaires et bronchiques. A Textérieur, c’est un irritant
éneigique, et on 1 emploie aussi aux États-Unis comme épispastique.