
20 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
adventives qui les étayent comme des haubans. Telles sont les racines
adventives des Pa n d a n u s ,d e certains Palmiers, celles des Palétuviers qui
maintiennent ces arbres fixés dans la vase des marais voisins de la m e r ,
celles du Figuier des ■ pagodes et d’autres espèces voisines, racines
qui descendent des branches de ces arbres, forment des cordons grêles,
bientôt enracinés, plus tard durcis et grossis ou enlacés de façon à
constituer de solides colonnes ou des étais résistants.
Une plante herbacée, telle qu’un Maïs, peut s’étayer de même à l’aide
de racines adventives. Quand sa tige est grande, une ou plusieurs rangées
circulaires de ces racines apparaissent sur les noeuds inférieurs de la
Fig. 35. — Marcottage artificiel. Les branches flexibles sont couchées et maintenues
en terre là où l ’on veut qu’elles développent des racines adventives.
tige, et ces racines pressées se dirigent ensuite vers le sol pour y nourrir
et soutenir la plante.
Un grand nombre de lianes des pays tropicaux, passant de la cime élevée
d’un arbre à celle d’un autre, envoient vers la terre d’énormes cordons
nés de leurs branches, et qui finissent par s’enfoncer dans le sol
pour y puiser de la nourriture.
Dans les lianes, l’existence de ces racines adventives est souvent passagère.
A mesure qu’elles se détruisent, d’autres, plus jeunes et nées plus
haut, les remplacent pour soutenir ou nourrir les jeunes branches. Dans
une Vanille qui s’attache à un tronc d’arbre ou aune muraille, les racines
adventives se succèdent souvent rapidement.
Souvent aussi les racines adventives ne suffisent pas à l’alimentation de
la plante, car celle-ci meurt si on la coupe au pied. Ce résultat est
constamment obtenu quand on coupe au-dessus du sol un Lierre (fig. 36)
qui s’appuie contre un arbre ou un mur. Ses tiges et ses branches ont
cependant développé de nombreuses racines adventives qui fixent la
plante à son support; mais ce ne sont là que des crampons, incapables
de fournir au Lierre les aliments que ses racines inférieures puisent
dans le sol. Il y a des plantes qui possèdent à la fois des crampons et des
racines adventives plus développées, susceptibles de les alimenter. Les
Fig. 36. — Lierre pourvu de crampons
CC, qui fixent la plante aux
corps voisins.
Fig. 37. — Lemna [Leyitilles d'eau).
Racines adventives et aquatiques développées
à leur face inférieure.
bulbilles et les bourgeons, les ophrydo-bulbes de nos Orchidées indigènes,
etc., développent au contact du sol des racines adventives.
Les feuilles peuvent produire des racines adventives, surtout quand
elles sont brisées ou coupées. Celles du Cresson de fontaine ou leurs
fragments se comportent souvent ainsi quand elles flottent détachées à la
surface de l’eau. Il y a beaucoup de plantes à feuilles charnues ou épaisses
qu’on reproduit en plaçant leurs feuilles au contact d’un sol humide. On
coupe la queue d’une feuille, qn’on met ensuite en terre, et elle devient
souvent une bouture. Ln appliquant sur la surface du sol ia feuille de
certains Begonia, on voit toute cette feuille se recouvrir de bourgeons qui
s’enracinent, et constituent autant de boutures qu’on peut ensuite séparer.