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M E N I S P E R M A G E E S
Les Ménispermacées sont des plantes des régions chaudes des deux
mondes, dont la tige est le plus souvent ligneuse, sarmenteuse, grimpante,
à feuilles alternes, sans stipules. Leurs fleurs sont petites, unisexuées,
construites sur le type 3 répété, avec au moins 6 sépales bisériés et G
pétales disposés de même. Les étamines peuvent être au nombre de 3, 6,
9, ou davantage, et les carpelles, au nombre de 3, G, ou davantage, indépendants.
Les ovules sont au nombre de 2 dans chaque carpelle ; mais le plus
souvent un seul des deux persiste à l’âge adulte, descendant, anatrope ou
amphitrope, avec le micropyle dirigé en baut et en dehors. Le fruit est
formé d’un nombre variable de drupes, sessiles ou stipitées, et â noyau
droit ou plus ou moins arqué. Sa cavité présente un processus ventral, de
forme variée, hémisphérique, pelté ou en forme de lame, sur lequel se
moule la graine dont l’embryon est dépourvu d’albumen ou accompagné
d’un albumen cbarnu, continu ou ruminé. Les inflorescences, rarement
uniflores, sont des cymes plus ou moins composées, ou des grappes de
cymes plus ou moins ramifiées; les inflorescences femelles sont plus
courtes et moins compliquées d’ordinaire que les mâles.
Nous avons admis dans cette famille très naturelle les quatre séries
suivantes, ainsi caractérisées :
I. C h a sm a n t h é r é e s . —■ Carpelles 3-G, plus rarement 9-12. Drupes â
cicatrice stylaire subterminale, plus souvent rapprochées de la base du
fruit incurvé. Graine â albumen mince, concave-convexe (de dedans en
dehors), entourant un embryon â cotylédons foliacés, divariqués latéralement.
Genres principaux ; Chasmanthera, Tinomiscium, Calycocarpum,
Fibraurea, Burasaia, Paraboena, Aspidocarija, Anamirta, Coscinium..
II. C o c c u l é e s . — Graine â embryon étroit, dont les cotylédons sont
appliqués l’un contre l’autre, entouré d’un albumen. Drupes comme dans
les Chasmanthérées. Noyau â saillie intérieure de l’angle interne, de
forme variable et sur laquelle la graine se moule, s’arque ou s’infléchit.
Genres principaux : Cocculus, Menispermum, Abuta, Spi rospe rmim,
Tiliacora, Anomospermum, Sarcopetalum, ? Synclisia.
III. P a c h y g o n é e s . .— Tous les caractères des Chasmanthérées el Cocculées;
mais l’embryon charnu est dépourvu d’albumen .
Genres principaux : Pachygone, Hoematocarpm, Chondodendron,
Triclisia, Rameya.
IV. Ci s sAMPÉLiDÉES.— Flcurs non régulièrement trimères ou â un seul
sépale e t â u n seulpétale. Etamines toutes unies au sommet d’une colonne
commune. Carpelle solitaire, excentrique ; style ordinairement divisé en
trois branches stigmatifères.
Genres : Cissampelos, Cyclea, Stephania.
Golombo.
Le Colombo est produit par un Chasmanthera de la section Jateorhiza.
Les fleurs des Chasmanthera ont le plus souvent deux verticilles de trois
sépales alternes et six pétales alternes, qui reviennent, par conséquent, se
placer au-devant des sépales et sont plus petits qu’eux, concaves.
L’androcée est de même formé de six étamines, disposées sur deux
verticilles trimères, de façon qu’elles viennent se placer chacune devant
un pétale. Elles sont libres dans les sections du genre qui ont reçu les
noms de Tinospora et de Colombo, mais monadelphes dans celles qu’on
appelle Euchasmcmthera et Jateorhiza. Leurs anthères sont extrorses,
latérales ou subterminales et déhiscentes par deux fentes qui sont souvent
courtes, larges et plus ou moins confluentes au sommet, de façon parfois
â simuler quatre grands pores. Les fleurs femelles n’ont que des étamines
stériles. Le gynécée est formé de trois carpelles qui renferment cbacun
â l ’âge adulte un ovule descendant, â micropyle extérieur, et ils sont
surmontés d’un style dont le somjnet réflécbi est rétréci ou dilaté-iacéré.
Le fruit est formé de drupes, inermes ou chargées d’aiguillons, un peu
aplaties en dedans et portant uu peu au-dessous de leur sommet une
cicatrice stylaire. Le noyau est concave â sa face interne et présente un
processus intérieur hémisphérique ou hémiovoïde, qui se sépare d’une
logette vide produite par cette disposition. La graine est méniscoïde,
convexe en dehors , pourvue d’un albumen moulé sur ses téguments,
charnu et plus ou moins ruminé ou presque continu. L’embryon arqué a sa
radicule supérieure cylindrique, et des cotylédons membraneux, divariqués,
entre lesquels s’introduit, pour les séparer Tun de Tautre, une lame
de Talbumen. Les Chasmanthera sont des plantes grimpantes de TAsie,
de l’Afrique et de TOcéanie tropicales, â feuilles alternes, cordées â la
base, entières ou palmatilobées, parfois hétéromorphes ; â fleurs disposées
en grandes grappes simples ou composées, quelquefois très ramifiées.
Le Chasmanthera palmata H. Bn(C. ColumbaG.BK. — Menispermum
palmatum Lamk. — M. Columba R o x b . — Cocculus palmatus DG. —
Jateorhiza Columba M i e r s . — J. palmata M i e r s . —• J. Miersii O l i v . )
(fig. 2268-2270) est une plante herbacée, vivace, â rhizome peu volumineux,
arrondi et irrégulier, portant de nombreuses racines fusiformes,
cylindriques, atténuées inférieurement, â surface presque lisse, d’un
brun sombre, intérieurement blanchâtres et jaunâtres vers la périphérie.
Les branches herbacées qui s’élèvent dans Tair, sont minces, grimpantes.