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Un seul fait est. certain : c’est la présence de l’azote, qui classe Taleurone
parmi les matières albuminoïdes. On pourrait, de plus, admettre, cà la
rigueur, que la masse du grain renferme aussi de la matière grasse ; en
effet, l’eau paraît, en décomposant la vésicule, mettre de Thuile en liberté.
M. Trécul pense que, toutes les vésicules étant de nature protéique,
quelques-unes sécrètent des matières albumineuses. D’après les analyses
faites par M. Hartig sur la solution de Taleurone dans l’e a u , elle contiendrait
de la fibrine, de l ’albumine, de la gliadine, de la caséine (légumine),
des gommes, du sucre, des résidus de cendre, et vrcaisemblablement du
soufre et du pbospbore. Selon M. Miischke, un mucilage insoluble (bas-
sorine) empêcherait seul Talliine de fournir les réactions de la matière
protéique (Rafinesque).
II y aura probablement grand intérêt, au point de vue pratique, à déterminer
quelles reLations peuvent exister, dans un organe tel qu’une graine,
entre la présence des grains d’aleurone et la production de la matière
gTcasse. Outre que Taleurone est fréquente dans les pcarenchymes séminaux
qui sont exploités pour l’extraction de Thuile, il semble qne dans certains
cas, en traitant les pliytocystes qui renferment des matières aleuriques
par de Teau portée à une certaine température, on favorise, sinon la formation,
du moins la manifestation des masses de substance oléagineuse.
C’est une question dont l ’importance ne saurait être mise en doute, mais
qui demande encore de nouvelles études.
M .—Essences, camphres, oléo -r é sin e s, r é sin e s, gommes-résines,
baumes.
Toutes ces substances qui seront examinées en détail au sujet des
plantes qui les produisent, ont la pins grande importance au point de vue
médical.
Un phytoblaste peut fabriquer des huiles essentielles odorantes, hydro-
carbonées et volatiles, lesquelles peuvent indéfiniment demeurer dans la
cavité du phytocyste dans l ’intérieur duquel elles ont été produites. Ce
phytocyste peut être isolé, superficiel, proéminent même au dehors, ou
plongé dans la profondeur des tissus de la plante, ou bien rapproché en
masse d’autres pbytocystes qui remplissent les mêmes fonctions que lui,
comme nous le verrons quand nous étudierons plus particulièrement les
glandes internes et externes des végétaux.
Ce phytocyste peut être une cellule ordinaire du tissu des plantes, ou
une cellule spéciale tapissant la paroi interne d’une cavité arrondie ou
tubuleuse, dans laquelle elle versera son contenu et pourra même aussi,
alors que son rôle sera terminé, laisser tomber les restes de sa propre
substance (fig. 852, 853). On appelle ces cavités des réservoirs ou des
canaux sécréteurs, et ils sont, comme on le voit, les analogues de certaines
cavités sécrétantes qui s’observent chez les animaux. Les pbvtocïstes
iirodiicteurs des essences peuvent aussi laisser échapper celles-ci
à'ia surface des plaides, d’où elles se volatilisent ensuite dans les milieux
Mélkgées d’une certaine quantité de matières résineuses, les essences
deviennent des oléo-résines, qui se produisent de la meme ( » S » " / / '
peuvent aussi s’amasser eu quantités plus considerables par suite la
résorption ou de la destruction
de masses plus grandes de tissus.
Les plus connues sont les téié-
bentbines, fournies surtout par des
Térébinthacées et des Conifères;
les Elémis, lesTacahamaques elle
suc oléo-résineux dit à tort baume
de Copahu. Au sortir de la plante
c[ui les a produits, ou même dans
leurs réservoirs naturels, ces mélanges
perdent souvent une partie
F)G 852. — Citrus. Glandes internes, avec
débris des pbytocystes sécrétants dans la
cavité qui contient l’essence.
langes peraeni souvum, jjaimu _ - • oinrc; à
de l ’essence qu’ils renfermaient, et leur portion resmeus
s’épaissir et à se dessécher. . Hp
Les baumes ont une composition analogue; mais ils ren
’acide benzoïque, ou de ^
'-1------------------- Tacide cinnamique, ou bien n 1
ces deux acides à la fois ; ils
ont donc le plus souvent
une odeur parfumée. Dans
cette catégorie on cite surtout
les baumes dits de
Tolu et du Pérou, le liqui-
dambar, le styrax, le benjoin;
ils s’épaississent aussi
au contact de l’air, en laissant
évaporer une essence
odorante, lorsqu’ils arrivent
à ia surface des plantes qui
les ont produits.
Les résines se forment
de même sans addition
d’essences, notamment dans
l’épaisseur des tissus végé-
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FiG, 853. — Eucatyptus. Glande interne
de la feuille.
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laux. Aussi im sont-elles pas aromatiques par
Conifères notamment (fig. 854), nous verrons quelles se produisent da
des canaux sécréteurs et qu’elles s’.amassenl ensuite dans
voirs, en forme de longs cylindres, ou plus rarement de spheres plus
moins volumineuses.