
liquide abondant dans certaines circonstances, et il en est de même des
tentacules dont la tête est entourée à certains moments d’une concbe de
ce liquide sécrété, ressemblant à une goutte de rosée ; d’où est venu le nom
de Rossolis. Darwin, dans ses observations sur les Drosera, s’est proposé
de démontrer : « 1® la sensibilité extraordinaire des glandes quand on les
soumet cà une légère pression ou quand on les traite par des doses infinitésimales
de certeines liqueurs «azotées, sensibilité qui se traduit p«ar les
mouvements des tentacules ; 2® la faculté que possèdent les feuilles de
rendre solubles on de digérer les substances azotées, puis de les absorber;
3" les cbangements qui se produisent
à l’intérieur des cellules des
tentacules qu«and on excite les glandes
de différentes façons. » On savait
depuis longtemps, quoique le fait eût
été quelquefois contesté, que lorsqu’un
insecte se pose sur ces feuilles,
les tent«acules se replient sur lui,
l’embrassent pendant un certain temps,
en même temps que le suc sécrété par
les glandes devient plus abond«ant,
s’acidifie de plus en plus, et Darwin
a admis que ce suc digère l’insecte,
rend une portion de sa substance
assimilable; après quoi elle est absorbée
par la feuille. Beaucoup d’autres
substances placées sur cette feuille produisent
des pliénomènes analogues, et
l’on a rem«arqué que « les tentacules
restent bien plus longtemps fixés sur
les corps qui fournissent des substances
azotées solubles, que sur ceux,
organiques ou inorganiques, qui ne
fournissent pas de semblables substances
». Des fragments de viande, de
fibrine, d’albumine coagulée, etc.,
Fig. 1037. — Drosera rotundifolia.
Plante entière.
sont lentement ramollis et dissous par le suc qu’excrètent les glandes.
Au bout d’un certein nombre de jours , la sécrétion diminue ou cesse
tout à fait, et les tentacules se redressent peu à peu. Si un insecte
se pose sur la portion centr«ale de la feuille, la sécrétion visqueuse des
glandes l’englue; les tentacules s’iniïécbissent sur lui, l’enserrent de
toutes parts; il est bientôt tué par asphyxie, le suc visqueux sécrété
bouchant les orifices de ses stigmates. Si l’insecte ne se pose que sur les
tentacules marginaux, ceux-ci en s’infléchissant tendent à le pousser vers
les tentacules plus intérieurs, et ces derniers peuvent graduellement, en
s’infléchissant à leur tour, faire passer l’animal jusqu’«au centre de la
feuille. Darwin croit que la pbante se nourrit de la subsBance assimilable
,ie l’insecte ou des «aliments azotés dont nous «avons parlé, «après les avoir,
n ir suite d’une véritable digestion, transformés en une sorte de peptone;
m’en même temps le protoplasma intérieur des éléments du tentacu e
s’agrège d’une façon particulière; que les alcalins arrêtent cette sorte de
digestion ; que le suc acide
du Drosera agit à peu près
comme le suc gastrique,
non seulement sur les aliments
déjà cités, mais encore
sur les cartilages, les
fibro-cartilages, la cbon-
drine, la gélatine, le gluten
acidifié, etc., mais
qu’il n’agit pas sur Turée,
la cellulose, la fécule,
les graisses, etc. Les sels
d’ammoniaque déterminent
une inflexion très énergique
des tentacules. Beaucoup
d’autres plantes,
comme VAldrovanda , le
Drosophyllum, les Pin-
guicula, les Utr icularia,
ont été également indiquées
comme insectivores. Les
uns ont admis que les
glandes qui couvrent le
centre de la feuille des
Drosera sont les agents de
r«absorption des «aliments
digérés; les antres leur
ont contesté cette faculté.
Le carnivorisme a été attribué
à un grand nombre
d’.autres végét«aux, aux
Nepenthes (fig. 1038), «aux
Sarracena (fig. 100). Outre
les régions qui sécrètent
des liquides digestifs ,
Fig. 1038. — Nepenthes.
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M. J. Hooker a décrit dans ces pLantes une zone d’attraction pour les
«animaux, zone ordinairement caractérisée par une coloration pa i-
ticiilière. On a même admis dans les sucs de toutes ces plantes un