
■?!
el elle a ete introclmte aux Philippines, aux îles Banda, à Pensay, à Singapour,
dans les îles Mascareigues, les Antilles, l’Amérique méridionale,
etc. On la cultive dans nos serres chaudes depuis la fm du siècle
dernier et elle y fleurit de temps à autre. Ce sont les Arabes qui ont introduit
les Rames de cette plante dans l’Asie occidentale, d’où elles ont
passé en Europe. Aux îles Banda, tout le territoire est, dit-on, planté de
Muscadiers, abrités par des Canar ium, dans un sol volcanique où ils
réussissent bien. A Bencoolen, ils fructifient presque toute l’année, surtout
en décembre et moins abondamment d’avril à juin. Les muscades sont cueillies,
débarrassées du péricarpe et du macis, puis séchées lentement au feu.
Au bout de deux mois, le contenu de la graine devient mobile dans les
téguments; d’où l’on juge la dessiccation suffisante. On brise alors les
enveloppes, et le contenu est frotté avec de la cbaux sècbe. Les Hollandais
Fig . 2265-2267. - Myristica fragrans. Fleur femelle et coupe longitudinale;
diagramme.
jadis le trempaient pendant trois mois dans un lait de cbaux, pour tuer
l’embryon et empêcher les graines de germer; ils ont aujourd’hui renoncé
a cette pratique vicieuse. Les Chinois conservent les graines avec leur
enveloppe. La portion usitée, et qui se vend sous le nom de noix muscade,
est l’albumen avec le petit embryon qu’il renferme. Extérieurement, cet
albumen, quand il n’a pas été frotté de cbaux, est d’un gris brunâtre, veiné,
et sa section montre ses lobes blancs, séparés les uns des aulres par des
processus bruns, venus des parois. Ces processus renferment des vaisseaux
spiralés. Les portions blanches, répondant â l’albumen, sont ricbes en
fecule, en buile essentielle et en beaux cristaux rbombiques, tabulaires.
Cet albumen est un des milieux dans lesquels on a observé les plus beaux
cristalloïdes d’aleurone.
Dans les centres de production et d’exportation des muscades, notamment
aux îles Banda, aux îles Célèbes, â Ternate, â Amboine, â Batavia et
à Singapour où arrivent les produits des îles Banda, â Sumatra et dans
d autres localités peu éloignées, la production totale est de 7 â
800 000 kilogrammes par an. On prépare aussi, par expression, l’buile ou
beurre de muscade, qui forme près d’un quart du poids des graines et qui
renferme à eFmy r i s l ic in e et du wi/mOcai (Gladstone), plus de F m y r i s -
DICOTYLÉDONES.
Une, matière ternaire cristallisée (OEMP®0®), qui, par la saponification,
produit de la glycérine et de Vacide myris tique (G"HH«OQ.
Le macis, c’est-â-dire l’arille de la muscade, séparé â la main et
séché au soleil, perd sa couleur généralement carminée pour devenir
orangé. Il est fragile, translucide, presque corné, et laisse exsuder de
l’huile essentielle quand on le comprime. II est formé de pbytocystes
allongés, indépendants en partie les uns des autres, et en partie unis bords
â bords ; ce sont en somme des poils unis en faisceaux et qui renferment
les principes actifs du macis. On l’exporte surtout de Java, venant des îles
Banda et de Padang, â Sumatra. La production totale par an est d’environ
120 â 130 000 kilogrammes. C’est un condiment, comme la muscade
elle-même; ils servent l’un et l’autre â aromatiser certains médicaments
et sont des stimulants énergiques.
Le M. fatiia H o u t t . (M. dactyloides G æ r t n . ) produit les muscades
longues des Moluques, dont l’albumen et le macis sont moins aromatiques
que ceux du M. fragrans.
Le M.sebifera Sw. {Virola sebifera A u b l . ) , espèce de la Guyane et du
Brésil, a u n e graine riche en matière grasse, analogue â un suif légèrement
aromatique, jaunâtre et cristallin, et qui sert â fabriquer des
bougies.
Le M. Biculiyba S c h o t t , espèce brésilienne, a une graine aromatique-
amère, astringente, qui sert au traitement des affections diarrhéiques;
la ’piaule fournit encore une sorte de baume, usité contre les hémorroïdes,
les rhumatismes, etc.
Le M. officinalis M a r t . , également brésilien, est aussi une espèce médicinale
dans le pays; sa graine est cependant â peine aromatique.
Le M. Otoba H. B. (M. Cumara P oe p p . ) , espèce de la Colombie et du
Pérou, fournit un corps gras qui sert â traiter les maladies du cuir chevelu.
Ses graines sont les muscades de Santa-Lé. Le macis de cette espèce
s’emploie aussi contre la gale. Son péricarpe est âcre, comme celui de
plusieurs autres espèces.
Le M. madagascariensis L amk , cultivé aussi depuis longtemps â Maurice,
a des semences aromatiques d’une certaine valeur, dit-on.
Le M. tingens B l . (Palala tingens B um p h . ) , des forêts d’Am-
boine, a des semences aromatiques. Son écorce fournit un suc rouge,
employé dans le pays comme astringent.
Le M. Konibo H. B n , du Gabon, est Y Arbre à sui f de ce pays. Il
donne en effet une sorte de graisse, extraite de ses graines; cette graisse
sert au traitement des affections cutanées chroniques.