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552 TrxAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
varient beaucoup par le port, les organes de végétation et l’inflorescence.
Ge sont des arbustes, des plantes suiirutescentes ou berbacées, parfois très
liumbles. Leurs feuilles sont alternes, simples, entières ou découpées, ou
composées, on décomposées. Ce genre est représenté dans les deux
mondes, dans les régions tempérées et froides de l’iiémisplière boréal.
On n’emploie plus guère en médecine que la Spirée Ulmaire (Spiroea
Ulmaria L.) oivReine des prés, espèce vivace, à racines non renflées, à
tiges dressées, sillonnées et glabres, à feuilles vertes et glabres ou cbargées
endossons d’un duvet argenté, pinnatiséquées-interrompues, cà 5-9
paires inégales de segments sessiles; à fleurs blancbàtres, réunies en
cymes terminales dont les divisions ultimes sont unipares. Les pétales
sont d’un blanc un peu jaunâtre et très odorants. C’est une berbe de l ’Europe
et de l’Amérique tempérées, qui croît de préférence dans les lieux
linmides .Sa racine était jadis employée comme astringente, cantirbumatis-
male, antigouttunse, fébrifuge, etc. Ses fleurs renferment une essence célèbre
pour les cbimistes et qui se compose de deux builes eau moins, l’nne
acide et 1 autre neutre. La première a reçu les noms d’acide salicylenx
et d’bydrure de salicyle, et Ton sait qu’elle a été reproduite artificiellement.
La Filipendule est une autre Spirée commune de nos pays (Spiroea’
Fi lipendula L.), qui doit son nom aux renflements portés par ses racines,
et qui passait jadis pour astringente et diurétique. On a signalé encore
comme utiles les S. Aruncus L., tomentosa L., opidifolia L. (Neillia
opulifolia B. H.), altaica L., crenata L., salicifolia L., chamoedrifolia
L., plantes toutes plus ou moins astringentes.
Au genre Spiroea on rapportait autrefois le Gillenia trifoliata Mo ench
(fig. 2091), qui donne l’un des faux Ipécaciianbas de l’Amérique septentrio-
male. Ses fleurs bermapbrodites ont un réceptacle tubuleux, un peu rétréci
vers son orifice supérieur, près duquel s’insèrent le périantbe et
I androcée. Le calice est formé de cinq sépales dont la préfloraison est
quinconciale, et la corolle, de cinq longs pétales alternes, tordus dans le
bouton. Les étamines sont au nomlire de vingt, insérées en verticilles qui
s écbelonnent sur la portion supérieure de la surface interne du tube réceptaculaire.
Cinq de ces étamines sont superposées aux sépales ; cinq
autres aux pétales ; ces dernières appartiennent au verticille ie plus élevé.
II y a, en outre, un troisième verticille formé de dix étamines qui occupent
les côtés de celles qui sont superposées aux pétales, mais qni sont
a un niveau inférieur. Quand ces dix étamines viennent à manquer, i ’an-
diocée est réduit à dix folioles. Toutes les étamines ont un filet d’abord
iiiflécbi sur la paroi du tube, que l ’antbère regarde alors par sa face ;
mais, le filet se redressant, l’antbère devient ensuite introrse ; elle a deux
loges qui s’ouvrent par des fentes longitudinales. Au fond du tube
réceptaculaire, que tapisse une concbe de tissu glanduleux, s’insère le
gynécée, formé de cinq carpelles alternipétales, libres. Cbacun d’eux se
compose d un ovaire uniloculaire, surmonté d’un style terminal à extré-
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mité stigmatifère. Dans l’angle interne de l ’ovaire se voit un placenta qui
supporte, sur deux séries verticales, depuis 1 ou 2 jusqu’à 8 ou 12 ovules
ascendants, anatropes, à micropyle tourné en bas et en dehors. Le fruil
est formé de cinq follicules, entourés par le réceptacle membraneux ; cbacun
d’eux contient une ou plusieurs graines qui, sons leurs téguments
épais, renferment nn embryon charnu, à radicule infère. Les Gillenia sont
F ig . 2091. — Gillenia trif'oliaia. Rameau florifère.
de l’Amérique du Nord; ce sont des herbes vivaces, à rhizome souterrain,
duquel s’élèvent chaque année des rameaux aériens, terminés par des
grappes terminales de cymes pauciflores, et chargés de feuilles alternes,
trifoliolées, accompagnées de stipules, très grandes dans le G. stipulata,
peu développées dans le G. trifoliata qui est Tespèce vraiment médicinale
et qui croît dans les bois à sol léger. Ce qu’on emploie, c’est son rhizome,
dont les propriétés sont celles de l’ipécacuanha, mais qui n agit qu à une
■ dose trois ou quatre fois plus élevée et dont l’effet est, dit-on, variable et
incertain. Jusqu’ici l’usage de ce médicament est limité à son pays natal.
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