
TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
loïdes et représentent dans la fleur comme des pétales complémentaires.
Dans le Lopezia (fig. 396, 397), par exemple, qui a deux étamines, l’une
d’elles devient un pétale et n ’a pas d’anthère. Dans le Balisier {Canna),
qui a tio is étamines, deux d’entre elles deviennent des pétales surnumé-
1 ail es, et dejmêmei^la moitié de la troisième, qui se trouve ainsi réduite à
n’avoir qu’une demi-loge d’anthère fertile (fig. 607, 608). La fleur du Gingembre
et des Zingibéracées en général présente sur la ligne médiane un
labelle.pétaloïde qui n’est autre chose qu’un double staminode modifié. Nous
Fig. 398. — Sterculia. Étamine s s té r
iles (s taminode s ) ayant la forme
d ’é tamin e s fe rtiles e t à loge s
d é h i s c e n t e s ; mai s leur cavité est
sans pollen.
F ig . 399. — Hellébore. Staminode
en forme de
cornet à ouverture oblique
, et dont le fond est
nectarifère.
Fig. 400. — Coleonema.
Staminode en forme de
languette logée dans un
sillon interne de la
base du pétale.
considérons aussi comme des staminodes les organes intérieurs aux sépales
d’un grand nombre de Renonculacées, telles qus Aconits, les Pieds-
d Alouette, les Hellébores, etc., et qui leur sont souvent superposés. On
les a désignés sous le nom de nectaires, et beaucoup d’auteurs les regardent
comme des pétales (fig. 399).
Gynécée.
Dans ia fleur femelle du Muscadier (fig. 195-197), dont il a été question
plus haut (p. 104), le gynécée représente un sac, Vovaire, dans lequel se
trouve un ovule. Vers le sommet de l’ovaire il y aune petite surface chargée
de papilles qu’on appelle stigmatiques. Ges papilles se recouvrent à l ’époque
de la floraison d’un suc visqueux sur lequel se fixent les grains du pollen
Le sac que représente l’ovaire est considéré comme une feuille dite car-
pellaire, ou carpelle, repliée sur elle-même de façon à enclore la cavité
ou loge qui renferme l’ovule.
Dans le Pied-de-veau {Arum), si commun- dans nos bois au premier
printemps, le carpelle forme de même une joge ovarienne dont le sommet
déprimé porte un petit bouquet de papilles stigmatiques (fig. 401), et
dans lequel il y a quelques ovules, au lieu d ’un seul. Pas plus que dans le
Muscadier, ces ovules ne sont libres ; ils sont attachés sur un renflement
de la paroi ovarienne, qu’on nomme le placenta.
Le Phi lodendron (fig. 408, 409) et le ’ Calad
i um (fig. 402, 403) ont aussi la portion supérieure
de l’ovaire chargée de tissu stigmatique.
L’Ortie (fig. 416) est dans le même cas.
Dans VAglaonema (fig. 404, 405), plante très
analogue à l’Ariim, l’ovaire est couronné aussi d’nne
petite surface papilleuse, stigmatique ; cependant
celle-ci repose, non pas directement sur l’ovaire,
mais sur une saillie à peu près cylindrique, courte
et épaisse, qu’on nomme le style.
Dans l ’Arisar (fig. 412, 413), autre plante du
même groupe naturel, de la même famille que Y Ar um, ce style, au lieu
Fig . 401. — A rum .
Ovaire couronné d’nn
petit bouquet de papilles
stigmatiques.
Fig. 402, 403. — Caladium. Le sommet large Fig. 404, 405. — Aglaonema. Ovaire entier
et déprimé de l’ovaire est directement tout et coupé en long, surmonté d’un style
tapissé de papilles stigmatiques. court, épais, àsommet élargi stigmatique.
de demeurer épais et court, s’allonge en une colonne grêle et dressée,
Fig. 406, 407. — Colocase. Ovaire surmonté Eig. 408,409. — F/iZZocZenc/ron. Le sommet
d un style très court et large, déprimé au de l ’ovaire est couvert d’une plaque de
centre et stigmatifère. papilles stigmatiques.
ici bien plus distincte, et d ’ailleurs couronnée également, à son sommet
renflé, de papilles stigmatiques.
Un semblable gynécée est considéré comme complet ; il se compose