
MccaniqueiDent, j ’ai sépare du péricarpe d assez notables masses de
baume solide ; il était d’une belle couleur blonde, d’un parfum exquis et
d’une qualité tout à fait supérieure. Mais à la Côte du Baume, d’où nous
vient aujourd’imi le baume du Pérou foncé et noirâtre du commerce, le
mode d’extraction est encore tout cà fait différent des précédents. On enlève
des plaques d’écorce assez Larges; on les remplace par des cardes de
coton. Puis on allume autour du tronc uu feu dont la cbaleur liquéfie le
baume et permet au coton de s en imprégner, mais dont sans doute aussi
la fumée doit contribuer à l’épcaissir et à lui donner une teinte plus foncée,
noirâtre. Les plaques de coton, saturées de baume, sont ensuite tiaitees
par l’eau bouillante, dont on sépare la substance commerciale pcar le refroidissement.
N’est-il pas permis de supposer que, comme pour tant
d’cautres arbres à substance résineuse ou balsamique, on obtient des dif-
férenles formes ou variétés d’une même espèce, des produits commerciaux
divers, dont les qualités variables tiennent et au mode d’extraction, et
aussi aux différences de sol et de climat dans lesquels croissent les arbres?
En excluant donc le T. peruifera des plantes qui donnent aujourd’lmi
un produit employé dcans la médecine européenne, nous n’cavons à ciirac-
tériser individuellément que les trois formes d’une seule espèce utile, le
T. Balsamum.
Toluifera Bal samum L.-W.
a. Gen u in a .— Myrospermimi toluiferum A. Rmii. — Mijroxylon toluifera
H. B. K. — i f . Hanburyanurn Kl.
Arbre atteignant de 20 à 25 mètres de bauteur, à tronc droit, souvent
nu dans une étendue de 10 à 20 mètres, et à tête arrondie, à écorce lisse,
d’un gris jauucâtre ou brunâtre, cbargée de petites lenticelles. Feuilles
longues de 15 à 25 centimètres, composées-imparipennées et alternipen-
nées, à 4-7 folioles souvent latéralement arquées, ovales-aiguës, insymétriques
à la base, cbargées de réservoirs glanduleux, la plupart de forme
allongée, obliques, et d’autres plus petits, ponctiformes; à bords non
ondulés, à racbis et à pétiole glabres, ou couverts d’un très court duvet,
longues de 4-10 centimètres, larges de 2 à 4. Fleurs à pédicelles glabres,
longs d’environ 1 centimètre, réunies en grappe généralement serrée,
longue de 6 à 10 centimètres. Étendard ordinairement pourvu d’un onglet
linéaire. Fruit à aile plus ou moius longue ou large, rectiligne ou à peu
près, à pied un peu épais; long de 5-8 centimètres, large d’à peu près
2 centimètres, ordinairement monosperme, assez régulièrement bombé
dans sa portion séminifère.
Habite la Colombie (Turbaco, Rio-Magdalena, Maranbon), le Vénézuela,
introduit, dit-on, dans quelques-unes des Antilles, notamment à Cuba.
Produit le vrai baume de Tolu.
p. Pereiroe. — Myrospermum Pereiroe R o vl . — M. sonsonatense
OE r s t . — Myroxylon Pereiroe K l .
Arbre atteignant de 16 à 17 mètres de bauteur, à tronc nu jusqu’à une
hauteur de 2 à 3 mètres, à écorce lisse, chargée de lenticelles, rougeâtre
sur les jeunes branches. Feuilles alternes, à 6-10 folioles alternes, se
désarticulant facilement, légèrement pubescentes, surtout dans leur jeune
âge, ovales-oblongues, parfois subobovales, atténuées ou plus souvent
arrondies à leur base à peiue insymétrique, à sommet atténué, parfois un
peu tordu, à bords plus ou moins ondulés ou légèrement sinués; finement
veinées, à réservoirs d’essence plus ou moins longuement linéaires ou
ponctiformes, rares sur certaines feuilles; longues de 5 à 7 centimètres et
larges de 2 à 3. Grappes de fleurs généralement simples, longues d’environ
15 centimètres. Rachis, bractées et pédicelles couverts d’un court
tomentum roux. Étendard ordinairement pourvu d’un onglet allongé,
linéaire-triangulaire, finalement récurvé. Fruits rarement dispermes, à
pied grêle et long d’environ 2 centimètres, à apiculé très latéral, à ailes
fort inégales : l’une très étroite, ordinairement concave sur son bord libre
ou très concave, plus rarement un peu convexe; l’autre, environ trois fois
plus large (1 centimètre à 1 centimètre 1/2), à bord légèrement ou fortement
convexe, arrondi à la base. L’ensemble du fruit va généralement en
s’atténuant graduellement du sommet à la base, qui est presque toujours
obtuse. La grande aile a ses stries transversales.
Habite la Côte du Baume, dans l’Etat de San-Salvador, notamment près
de Sonsonate, le Mexique méridional, le Guatémala et plusieurs autres
points deT’Amérique centrale. Produit le baume dit du Pérou et le baume
blanc {balsamo blanco), extrait de la cavité du fruit, ainsi que le balsa-
mito, préparé par digestion du fruit dans un liquide alcoolique.
y. Punctata. — Myrospermum balsamiferum R. et P a v . — M- pe rui fe
rum L amb . — DG. (nec L. F. ) . — M. pubescens DG. (nec K. ) . — My -
roxijlon punc tatum Kl . — M. pubescens DG. — M. peruiferum DG.
Arbre dont tous les caractères sont'ceux de la variété Pereiroe, avec des
fruits et des feuilles encore plus grands; ces dernières très souvent acuminées,
coriaces, mais à ponctuations courtes, souvent à peine plus larges
que longues, parfois peu nombreuses ou peu visibles sur les feuilles
adultes. Le fruit, parfaitement lisse, de temps à autre disperme, a sa portion
membraneuse droite ou presque droite, avec l’aile plus étroite, légèrement
convexe dans toute son étendue, et l’aile large, à bord presque
droit ou légèrement concave.
Habite le Pérou, le Brésil méridional, et a été transporté dans une partie
des Antilles, notamment à Saint-Domingue.
Les Myrospermum constituent un genre très voisin des Toluifera ou
Myroxylon, mais ne doivent pas être confondus avec eux. Ils s’en distinguent
principalement par des anthères plus courtes et non plus longues
que les filels, un étendard obovale, les quatre autres pétales aigus, des
ovules au nombre de 2-4. Le fruit, très analogue à celui des Toluifera,
est ordinairement monosperme ; il a une aile plus courte et beaucoup
moins rigide que celle des Toluifera, sans saillie médiane bien accentuée.