
TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
Arachide.
Les Arachides (Arachis) sont des Hédysarées exceptionnelles en ce sens
<(ue leur fruit (fig. 2220) n’est pas véritablement articulé, mais seulement
F ig . 2218. — Arachis hrjpogoea. Port.
plus ou moins étranglé entre les graines, et que celles-ci (fig. 2219 2221)
ont un embryon à radicule droite et courte. Ce sont des berbes, souvent
coucliées sur le sol, à feuilles paripennées, paucifoliolées, quelquefois
trifoliolées, qui ont des tleurs réunies en courts épis axiliaires ou en petits
capitules, ou même qui sont solitaires dans l’aisselle des feuilles. Leurs
pétales sont très inégaux, leurs étamines diadelpbes (91) , et leur ovaire
pauciovulé. La Pistache de terre ou Arachide hypogée (A. hypogoeaL. )
(fig. 2218) est annuelle, cultivée dans la plupart des pays tropicaux; mais
on ne connaît point sa patrie, qu’on suppose américaine, brésilienne même.
Ses feuilles ont généralement deux paires de folioles, et ses fleurs sont
éphémères, jaunes, avec des anthères dimorphes, dont une manque
parfois. L’ovaire renferme de 2 à 4 ovules. Après la fécondation de
l’ovaire, celui-ci est ramené vers la terre par son pédoncule recourbé en
debors, et sa pointe vient presser contre le sol, où il s’enfonce graduellement
pour mûrir. Il y devient un fruit oblong ou ovoïde-oblong, à péricarpe
FiG. 2219-2221. — Arachis hgpogæa. Graine; fruit; graine, coupe longitudinale.
indéhiscent, continu, d’un gris jaunâtre pâle, tout recouvert d’un réseau
de nervures saillantes et contenant une on deux, plus rarement trois ou
quatre graines ovoïdes, â tégument glabre, veiné, d’un brun rougeâtre,
immédiatement appliqué sur Tembryon, long d’environ 2 centimètres. Ses
cotylédons sont plan-convexes et se toucbent par leur face plane. La
gemmule comprend plusieurs feuilles déjà netlernentimbriquées. Tout cet
embryon est ricbe eu Imile d’Aracbide, huile douce, comestible, qui sert
â Talimentation d’un grand nombre de peuplades et qni s’exporte surtout
de l’Afrique tropicale occidentale pour Marseille où Ton en fait d’immenses
dépôts. On en importe aussi beaucoup â Londres, â Hambourg et â Berlin.
L’buile extraite â froid par simple pression est la meilleure. Celle qu’on
en relire après avoir cbauifé les graines est plus abondante, mais de qualité
inférieure. Elle est plus jaune, d’uue saveur plus ou moins désagréable,
tandis que Thuile préparée â froid ressemble par son goût â celle des olives.
On la subslilue â celte dernière; aux États-Unis, on Temploie pour la préparation
des cérats et liniments, mais on la juge impropre â la préparation
des emplâtres. On s’en sert beaucoup en parfumerie et pour la fabrication
des savons. Les graines sont comestibles et, surtout grillées, elles