
Iiiieairete bords parallèles ; elles contiennent un embryon cbarnu épais à
colylédons conca.es-convexes, rappelant beaucoup ceux des Haricots
Dans la graine sèche, ces deux cotylédons se regardent par leur concavité
qui limite une large cbambre vide.
Le P. venenosum est une grande liane, à tige souvent baute d’une
yngtaine de métrés et de trois ou quatre centimètres d’épaisseur cylindrique
et lisse. Les feuilles alternes, très analogues cà celles des Haricots,
Fig . 2191-2193. — Physostigma venenosum. Rameau ilorifère ; graine;
gynécée et disque.
sont trifoliolées, à folioles pétiolulés, ovales-acuminées ou triangulaires-
c^rondies, accompagnées de petites stipelles ; la médiane plus grande - les
laterales msymétriques, surtout à la base, lisses et veinées. Le pétiole
est aussi accompagné de petites stipules triangulaires. Les tleurs, assez
grandes sont disposées en grappes pendantes, flexibles, dont les renflements
alternes portent une ou plusieurs fleurs pédicellées ; celles-ci ont
un cahce verdâtre et une corolle à sommet relevé, de couleur violacée
dit-on, avec la carène pourprée. La gousse est glabre, d’un brun pâle,'
épaisse, veinée. La graine, qui est la partie utile, se présente sous forme
d’un ovoïde à peine comprimé, avec un bord convexe et un autre presque
droit ou légèrement convexe, ou concave, long de 3 centimètres environ
sur deux environ de largeur et i-1 1/2 d’épaisseur. Le bord le plus
convexe présente nn bile en forme de bandeleite creuse ou de gouttière,
large de 2, 3 millimètres, avec un rebord saillant de chaque côté
(auquel on trouve parfois encore adhérent un débris de péricarpe), et une
fente linéaire dans le milieu de sa longueur. Ce hile est noirâtre ; il atteint,
par une de ses extrémités, la base de la graine, tandis qu’il dépasse
son sommet par l’autre extrémité. Là il se termine, en haut du bord le
moins convexe, par une petite boucbe verticale qui répond au micropyle.
Toute Tenveloppe séminale, lisse, mais un peu rugueuse, est d’un brun
chocolat, devenant rouge vers les lèvres saillantes qui bordent Tombilic.
L’embryon, d’un blanc presque pur, adhère aux téguments p a r l a face
convexe de ses cotylédons. Sa radicule est courte et voisine du hile.
La distribution géographique de cette plante paraît fort restreinte ; elle
a été observée près de l’embouchure du Niger et du Vieux-Calabar, dans
le golfe de Guinée. On altribue sa rareté aux ordres donnés par les chefs
de détruire ce poison d’épreuve dont ils se réservent en quelque sorte la
propriété, pour rendre avec lui la justice ou plutôt pour extorquer des
valeurs diverses des accusés qui veulent se tirer sains et saufs de
l’épreuve judiciaire à laquelle on les soumet. Les graines qui sont expédiées
en Europe germent en assez grand nombre, et nous cultivons dans
nos serres des'jeunes pieds qui, en moins d’un mois, atteignent plus d’un
mètre de hauteur. Mais la plante semble ne pouvoir fleurir que quand elle
est âgée.
La propriété que possède la graine de contracter la pupille alors qu’on
l’applique sur Toeil en teinture alcoolique, fut découverte par Fraser
avant 1863. Plus tard on observa qu’elle paralysait les contractions du
coeur. On sait que c’est nn poison violent et que beaucoup de peroonnes
ont péri pour avoir mangé Tembryon de cette graine. On Ta vanté comme
remède du tétanos, de certaines névralgies, des affections rhumatis males.
Le premier principe actif qu’on y ait découvert (Jobst et Hesse) a
reçu le nom de physostigmine. G’était une substance amorphe, â réaction
alcaline, soluble dans Teau et les acides. On lui a attribué la formule
G3ojj2iAz3 0^ (Hesse); plus tard elle fut obtenue incolore, insipide; elle se
décompose à 100® en se colorant en rouge. L’ésérine a été extraite de la
graine entière pulvérisée (Vée et Leven). Elle se présente en cristaux
tabulaires et rhomboïdaux, incolores, amers, solubles dans Talcool,
Tétber, le chloroforme, mais à peine dissous par Teau. Sa solution est
alcaline et rougit aussi à Tair. On a même pensé que Tésérine n’est
qu’une forme plus pure de la physostigmine (Tison). Il y a encore dans
Tembryon beaucoup de fécule et de substances protéiques. On a dit que
les téguments séminaux sont, comme Tembryon, vénéneux (Fraser).