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étamines sont aussi en nombre variable, ordinairement de six à neuf. Elles
semblent disposées sur un verticille et se composent chacune d’un filet
libre, épais, cbarnu, cymbiforme, obliquement obovale ou claviforme, et
d’une antbère à deux loges verticales, sessiles, parallèles en dedans du filet
et débiscentes par une fente longitudinale. Les carpelles sont aussi en apparence
verticillés autour du sommet du réceptacle proéminent entre eux.
On en compte ordinairement de dix à quinze, formés chacun d’un ovaire
uniloculaire, atténué cà son sommet en un style dont l’extrémité est garnie
de papilles stigmatiques. Tout près de la base de son angle interne, l’ovaire
présente nn placenta qui supporte un seul ovule ascendant, anatrope, avec
Fig. 1187-1191 — lllicium anisaium. Fleur; gynécée; fruit; graine entière
et coupe longitudinale.
le micropyle dirigé en bas et en dehors. Le fruit est multiple, composé
d’autant de follicules, ou à peu près, qu’il y cavait de carpelles dans la
fleur. Ils sont coriaces, comprimés, apiculés, réunis en étoile autour de
Taxe commun, et ont valu à l’une des espèces du genre l l l icium, 1 /. ani-
satum L., le nom vulgaire A Ani s étoilé. Ils s’ouvrent suivant leur angle
interne et contiennent chacun une graine. Celle-ci renferme, sous ses
téguments, un albumen charnu abondant dont le sommet loge un très
petit embryon à radicule supère.
Dans la plante qui donne le véritable anis étoilé de la Chine, VL anisatum
(fig. 1187-1191), les folioles du périantbe, au nombre de vingt environ, sont
toutes de même couleur, jaune ou blanc verdâtre, et changent insensible-
ment de forme et de taille , à mesure qu’elles s’élèvent davantage sur le
réceptacle. Il y a, au-dessus d’elles, une vingtaine d’étamines insérées suia
vaut une spire â tours très rapprochés. Leurs filets sont courts et charnus,
mais non gibbeux comme dans VI. parviflorum, et les anthères, beaucoup
plus allongées, ont deux loges adnées, introrses, dépassées en haut par le
sommet du connectif. Les carpelles sont ordinairement au nombre de
huit, et forment une sorte de couronne au centre de laquelle proémine le
sommet du réceptacle. L’insertion des carpelles se fait très obliquement sur
ce dernier. Un style en forme de corne surmonte l’ovaire, et tout l’angle
interne de l’un et de l’autre est parcouru par un sillon vertical dont les
lèvres sont chargées de papilles stigmatiques. Un ovule incomplètement
anatrope se dresse dans chaque carpelle. Le fruit, qui constitue 1 anis
étoilé ou badiane de Chine du commerce, est ordinairement formé de
huit follicules. L’/. Criffithii H. et Th., qui croît dans l’Inde, est une
espèce très peu odorante, très analogue â la précédente par tous ses caractères,
mais dont les carpelles sont plus nombreux, et dont les folioles du
périantbe sont bien plus dissemblables entre elles, les extérieures étant
bien plus larges, plus arrondies et plus épaisses que les intérieures, dont
la consistance est celle des pétales Liifin, l’i. floridanum E l l . , qu’on cul-
live dans nos serres, présente encore plus de dissemblance dans les appendices
floraux. Les plus extérieurs sont larges et d’un blanc verdâtre, comme
sont souvent les sépales, tandis que les luoyens, larges encore et membraneux,
sont d’une teinte pourprée très foncée, de même que les pièces intérieures,
qui deviennent beaucoup plus étroites et plus allongées. On observe
donc ici en réalité trois sortes de folioles au périantbe. Les étamines
ont un filet cbarnu et un connectif plus large, aplati en forme de palette
ou de battoir. Les carpelles sont aussi nombreux que ceux de 1’/. Cri f fithii,
et le sommet du réceptacle floral fait aussi saillie entre eux, au
centre de la fleur. ,
A part ces différences de peu d’importance, tous les I l l icmm, qn ils
appartiennent à l’Amérique du Nord, aux Antilles, ou à 1 Inde, â la
Cbine et au Japon, présentent de très nombreux caractères communs.
Tous sont des arbustes ou de petits arbres, à feuilles persistantes, alternes,
pétiolées, chargées de ponctuations pellucides, dépourvues de stipules,
glabres et plus ou moins aromatiques. Leurs fleurs sont pédonculees
et terminales dans les espèces américaines â filets staminaux renflés
(Cymbostemon); mais les bourgeons, d’abord latéraux par rapport à elles
et occupant primitivement l’aisselle de feuilles ou de bractées situées au-
dessous d’elles, peuvent prendre ultérieurement un grand développement
et s’allonger en rameaux qui rejettent de côté les pédoncules floraux et les
font paraître axiliaires. D’autre part, VI. anisatum et les espèces analogues
{Euil licium) ont les fleurs axiliaires des le début.
Le véritable Badianier officinal est celui de la Chine et du Japon, c est-
â-dire VlUicium anisatum L. On ne substitue qu’accidentellement à ses
fruits ceux des espèces américaines dont l’organisation fait bien comprendre
la sienne, telles que les 1. floridanum et parviflorum. Us sont loin