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436 TRAITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
autant, dans ces questions, l’observation des faits est facile, autant l’explication
qu’on en donne semble encore insuffisante et obscure. Il se produit
certainement là, à notre avis, un pbénomène vital, dû aux propriétés
contractiles des pliytoblastes vivants.
Un assez grand nombre de Légumineuses et de plantes d’autres groupes,
comme les Phyllanthus, les Oxalis (fig. 1052), etc., se comportent, quoique
avec moins d’intensité, comme la Sensitive. Une autre plante de la
même fàmille, le Sainfoin oscillant (fig. 1053), présente dans ses feuilles
un autre genre de mouvement. Elles possèdent trois folioles inégales, la
médiane bien plus grande que les latérales. Celle-ci s’élève et s’abaisse
alternativement suivant que Taction de la lumière est plus intense ou plus
faible, tandis que les deux petites folioles latérales exécutent, en sens
inverse, sur leur base, tant que la température est suffisamment élevée,
Fig. 1053. — Sainfoin oscillant {Desmodium gyrans).
un mouvement tel que leur sommet décrit une ellipse à plan oblique. On
ne connaît point la cause première de ces mouvements, dont le siège
paraît être le pétiole tordu sur lui-même.
La Dionée attrape-moucbe (fig. 4035, 1036) exécute aussi, mais sous
Tinfluence d’une excitation, un mouvement tout différent, comme nous
l’avons dit au sujet du carnivorisme des plantes (p. 420).
Dans nos Drosera (fig. 1037), également classés parmi les plantes insectivores,
nous savons que les insectes qui se posent sur les feuilles sont
lentement enfermés dans la concavité de leur limbe et dans celle de leurs
tentacules incurvés, en même temps que retenus par le liquide visqueux
que les poils sécrètent (p. 422).
Les vrilles, qui peuvent être aussi bien formées par une feuille ou une
portion de feuille que par un rameau ou une branche modifiés (p. 101),
exécutent des mouvements d’une tout autre nature lorsque, dans le but
de s’enrouler, elles saisissent un corps sur lequel elles doivent s’appuyer
Ces phénomènes ont été étudiés avec le plus grand soin par ^ Darwin
Les tiges qui vont s’enrouler exécutent un mouvement de nutation circulaire
et tâtonnent, pour ainsi dire, pour aller à la rencontre de leur support. Les
vrilles demeurent souvent, mais non toujours, droites quand elles ne sont
pas arrivées au contact de l’objet autour duquel elles s’enrouleront. Dans
le cas où le contact se produit, la vrille devient concave du côté où elle
est touchée, et c’est ainsi que commence Tenroulement qui se propage
F ig . 1054. — Liseron. Tige volubile. F ig . 1055. — Houblon. Tige volubile.
ensuite au delà. On l’explique, à partir de ce point, par 1 accroissement
plus considérable que prend le côté de la vrille qui n’est pas au contact
du support; mais ici, comme pour les mouvements de la Sensitive, il sera
également, selon nous, nécessaire de faire intervenir, comme cause première,
les propriétés vitales du phytoblaste lui-même.
Un grand nombre de parties de la fleur exécutent des mouvements qui
paraissent avoir le plus souvent pour but de faciliter ou de produire la
pollinisation. Les étamines des R u e s ( f i g . 1061,1062), des Géraniums, e tc ,
se rapprochent ou s’éloignent tour à tour du gynécée. Gelles des Kalmia
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