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dant, anatrope, avec le micropyle dirigé en haut et du côté du placenta. Le
fruit est une baie, accompagnée à sa base du réceptacle et du périantbe
persistants; elle contient une graine qui, sous ses téguments, renferme un
gros embryon dépourvu d’albumen, à cotylédons plan-convexes el charnus,
à radicule supère et rectiligne. Le Gannellier de Geylan est un arbre a romatique/
à feuilles opposées, pétiolées, sans stipules, avec un limbe entier,
épais, penninerve, et triplinerve à la base. Ses tleurs sont rassemblées
au sommet des rameaux, en grappes ramifiées de cymes bipares. Gbaque
fleur naît dans l’aisselle d’une bractée, et son pédicelle porte deux bractéoles
latérales, opposées et fertiles.
Gertaines espèces de Cinnamomum ont les feuilles allernes au lieu
d’être opposées. Tel est le Gampbrier du Japon, autrefois considéré
comme le type d’un genre distinct, sous le nom de Caniphora officina-
rum. Dans cette plante, les bourgeons sont protégés extérieurement par
des écailles rigides et imbriquées, et le calice, se détachant circulairement
à sa base pendant la maturation du fruit, ne laisse la base de ce dernier
entourée que par une cupule que forme le réceptacle persistant et durci.
Les Cinnamomum sont de beaux arbres ou des arbustes, tous originaires
de l’Asie tropicale et sous-tropicale. Leur feuillage est persistant.
Leurs fleurs sont de petite taille, d’un vert jaunâtre ou blanchâtre.
On en a décrit un très grand nombre d’espèces, qui peuvent se réduire'â
environ une cinquantaine.
Les espèces utiles de ce genre peuvent donc être distinguées en deux
groupes, suivant qu’elles fournissent de vraies cannelles ou qu’elles
donnent du camphre ordinaire.
a. — Cinnamomum à cannelle.
i . Cinnamomum zeylanicum B uevn . {La u ru s Cinnamomum L.
— L. Cassia B u rm. (nec N e e s ) . — Cinnamomum Wightii Me i s s n . ) .
G’est un petit arbre â feuilles persistantes, â tige dressée, dont Técorce
est d’im brun pâle et les jeunes pousses lisses, légèrement quadrangulaires.
Ses feuilles sont opposées, pétiolées, étalées ou retombantes, â
limbe ovale-oblong, arrondi â la base, aigu on brièvement acnminé au
sommet, quelquefois émarginé, coriace, rigide, d’un vert brillant en dessus,
d’un blanc glauque en dessous, avec 5 ou plus rarement 7 fortes nervures
partant de la base, et s’atténuant au sommet, de façon â disparaître ordinairement
avant de l’avoir atteint, sauf la principale qui l’atteint en diminuant
peu d’épaisseur. Elles sont concaves en dessus et proéminentes en
dessous. Des veinules transversales on â peu près, anastomosées, les.
relient entre elles. L’inflorescence est terminale, très ramitiée, et des
axes florifères partent aussi des dernières feuilles qui précèdent le sommet.
Les cymes partielles sont finalement di- ou trichotomes. Le périantbe
a des divisions oblongues, égales, finement velues en debors, blanches ou
un peu jaunâtres. Le fruit est ovoïde, légèrement cbarnu, accompagné â
sa base du réceptacle et du périantbe. La graine ne le remplit pas entièrement.
Gette espèce varie beaucoup quant aux formes et aux proportions
des feuilles. Toutes ses parties, notamment Técorce et les feuilles, ont
Todeiir et la saveur aromatiques de la bonne cannelle, et en même temps
nn peu sucrée et mucilagineuse. (Dimensions ; pétiole, 1-1 centimètre
1/2; limbe, lU-18 centim. de long, sur 6-8 de large; fleur épanouie,
3, 4 millim. de large; fruit, 1 centim. environ de long.)
Gette espèce croît â Geylan, dans les forêts, jusqu’à une altitude d’environ
1000 mètres; elle est cultivée dans des sortes de pépinières de Tîle,
dites « jardins », notamment près de Golombo, Negumbo et Matura. On
taille les pieds, de façon qu’ils ne deviennent pas des arbres élevés,
mais on les recèpe, afin qu’ils donnent des rejets au nombre de cinq ou six,
devenant des branches de deux ou trois mètres de long, qu’on peut exploiter
au bout de deux ans au plus, alors que leur écorce brunit. On les coupe
alors avec un calty,sorte de couteau arqué et allongé; et, les feuilles une
fois supprimées, on écorce les branches en enlevant avec un autre couteau,
le marna, des lanières rectangulaires, longues de 3 0 â 4 0 centimètres
jusqu’à près d’un mètre, et répondant en largeur au tiers ou au quart de
la circonférence. Les rectangles sont alors débarrassés par un grattage
d’une portion de leur couche extérieure, sécbés au soleil et introduits les
uns dans les antres, les plus minces dans les plus épais. G est la ce qui
donne â la cannelle de Geylan, la seule bonne espèce qu’on doive employer
en médecine, son caractère extérieur le plus frappant. Geylan exportait
encore, il y a dix ans, plus de 600000 kilogrammes de cette cannelle pai
année. Ses tubes sont minces, fragiles, d’une teinte jaune-brun clair en
dehors et d’un brun plus foncé â l’intérieur. L’odeur en est très aromatique,
et la saveur chaude, piquante, aromatique et sucrée. Son principe
actif est son huile essentielle, employée aussi en nature comme médicament.
Les caractères histologiques de la véritable cannelle de Geylan sont les
suivants (fig. 2238). En la grattant extérieurement, ainsi qu’il a été dit plus
baut, on Ta débarrassée de son suber et d’une grande portion du parenchyme
cortical plus intérieur. Il ne reste donc que la zone libérienne et
une épaisseur variable du parenchyme qui Tenveloppe. La zone libérienne
qui, elle, demeure toujours intacte, varie d’épaisseur suivant les morceaux,
mais elle est toujours décomposée en segments séparés les uns des
autres par des rayons médullaires formés de deux a quatre rangées radiales
de pbytocystes â paroi peu nettes, rectangulaires. Dans leurs intervalles,
chaque segment est formé de gros phytocystes libériens, scléreux,
fusiformes, â paroi épaisse, ponctuée et traversée par les canaux dont les
ponctuations sont les orifices. Sur une section transversale, ils sont plus
ou moins allongés dans le sens transversal, avec une très petite cavité en
forme de boutonnière. Ils sont souvent assez régulièrement disposés en
séries radiales. Le tissu parenchymateux qui leur est interposé est formé