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développer en branches à feuilles età fleurs, lesquelles deviennent aériennes.
Dans les Asperges, où ils sortent de terre, terminant une épaisse branche
incolore, ils constituent la portion comestible et sont souvent désignés
sous le nom de turions. Dans le Sceau-de-Salomon (fig. 61), jadis beaucoup
plus employé qu’aujourd’hui en médecine, le rhizome sur lequel se
développent les bourgeons, s’évase souvent autour de leur base et y constitue
comme une sorte de bourrelet au fond duquel on trouve jusqu’à un
âge très avancé la cicatrice des rameaux qui ont succédé à ces bourgeons.
Le plateau ou axe des bulbes porte aussi dans, l’aisselle des écailles
Fig. 61. — S c ea u -d e -S a lom o n . Rhizome terminé par un bourgeon et portant, plus à
droite, un autre,bourgeon développé en rameau foliifère et florifère, et plus loin encore,
les cicatrices profondes, déprimées, des rameaux aériens développés antérieurement.
épaisses ou des tuniques qui forment leur majeure partie, des bourgeons
qui peuvent, nous l’avons vu, se comporter de deux façons différentes : ou
bien s’allonger jusque dans l ’air en branches à feuilles et à fleurs ; ou
bien s’épaissir et demeurer longtemps cachés, leurs appendices devenant
charnus comme ceux du bulbe qui les porte. De pareils bourgeons sont,
nous le savons, des caïeux (p. 31). Quand on les plante, leur base développe
des racines adventives qui les nourrissent.
Si les bourgeons axiliaires des feuilles aériennes prennent ce même
caractère, ils constituent ce qu’on nomme des bulbilles, tels qu’on en
observe dans plusieurs Lis {Lilium tig r in um, bulbiferum), dans quelques
Dentaires, etc. Ils tombent sur le sol à une certaine époque et là produi/
sent des racines adventives pour les nourrir; ils deviennent alors une
nouvelle plante. Tantôt la portion appendiculaire de ces bulbilles est la
plus développée, et tantôt c’est la portion axile. Cette dernière est très
peu de chose dans les bulbilles des Lis, tandis que dans la Renoncule-
Ficaire, par exemple, les bulbilles
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sont de grosses masses
axiliaires pleines, portant seulement
à leur sommet organique
un très petit (ou parfois
deux) groupe d’écailles appen-
diculaires.
Les Orchidées indigènes ont
souvent des organes analogues,
mais souterrains, que l’on a
nommés pseudo - bulbes ou
ophrydo-bulbes, gorgés le plus
souvent des principes alimentaires
qui les font rechercher
pour la préparation du Salep,
et sur la nature desquels on a
beaucoup discuté. Ce sont des
bourgeons nés à l’aisselle des
feuilles ou écailles les plus
inférieures de la tige. Leurs
appendices sont peu considérables,
relativement à leur masse
FiG. 62. — Orchis. Pseiulo-hulhes (ophrydo-bulhcs;
entiers, dont un plus ancien et vide d’aliments,
tandis que le plus jeune en est gorgé; ils sont
accompagnés de racines adventives grêles.
basilaire, charnue, pleine de
sucs, puis de matière féculente ou gommeuse et qui peut être arrondie ou
entière (fig. 62), comme celle des Ficaires, mais qui parfois aussi (fig. 63)
se divise inférieurement en quelques lobes qu’on a pris pour des racines et
qui leur ont fait donner le nom de pseudo-bulbes palmés. Ils ne doivent pas
être confondus avec les pseudo-bulbes de nombreuses Orchidées des pays
chauds, cultivées dans nos serres, organes pleins et à portion centrale axile,
aériens et verts d’ordinaire, de forme ovoïde, plus ou moins allongés,
ou pyriformes, ou comprimés, et qui portent, dans leur portion supérieure
seulement ou sur presque toute leur surface, de grandes feuilles
aériennes ou leurs cicatrices.
Métamorphose des bourgeons. — L’axe des bourgeons peut s’allonger et
durcir, tandis que leurs écailles ou leurs feuilles demeurent rudimentaires,
écartées les unes des autres ou à peine visibles. L’ensemble du
bourgeon constitue alors une épine, laquelle porte quelquefois sur ses
côtés, ou spontanément, ou plus souvent par le fait de la culture, des