
k
9.
y
j)
■i
cachimans épineux, nommés encore grands corossols et sappadilles. Ce
sont des grosses baies, ovoïdes ou plus rarement presque globuleuses,
souvent inégalement développées, cbargées de pointes droites ou arquées,
très nombreuses ou clairsemées. Leur poids s’élève jusqu’à deux kilogrammes.
La surface, verdâtre ou jaunâtre, forme une sorte d’écorce à
odeur de térébeutbine et à saveur désagréable; elle s’enlève assez facilement
et met à nu une pulpe blancbâtre, de consistance butyreuse, d’une
saveur douce, légèrement acide, rappelant à la fois celles de la fraise, de
l’ananas et de la cannelle. Son odeur a élé comparée à celle des pommes
Fig. 2028, 2029. — Anona muricata. Fruit, coupe longitudinale; diagramme.
et des poires. On y a trouvé de l’acide tartrique. On mange ces fruits mûrs,
avec ou sans sucre; on les emploie aussi comme légumes, en les faisant
nouillir ou frire, quand ils n’ont atteint que le quart de leur grosseur définitive.
Leur suc sert à préparer une boisson fermentée qui s’obtient au
bout de deux jours en mêlant les fruits exprimés avec du sucre ; cette liqueur
ne se conserve pas; mais, lorsqu’elle s’est acidifiée, elle devient un vinaigre
de bonne qualité. Les fruits servent aussi comme médicaments; mûrs, ils
passent pour antiscorbiitiques et fébrifuges; de plus, on les cueille avant
leur maturité, on les fait sécber, puis on les réduit en une poudre qui
s’administre dans les cas de flux intestinal, de dysenterie, alors que les
phénomènes inflammatoires ont été dissipés par un traitement approprié.
Une décoction de fruits verts s’applique topiquement sur les aphtes des
enfants. Les feuilles servent à préparer des cataplasmes, comme celles de
TA. reticulata. Les fleurs, les bourgeons et les feuilles sont aussi, dit-on,
pectoraux et béchiques. Les graines sont astringentes. De Martms signale
encore comme Anones â fruit comestible les A. Pisonis eX Marcgravn
La décoction des fruits verts de cette dernière espece sert aussi au Brésil
à combattre les stomatites aphteuses.
Les A. foetida et spinescens sont considérés par les Indiens de la province
de Rio-Negro comme propres à guérir les ulcères cutanés et a mûrir
les abcès; on applique topiquement la pulpe écrasée de leurs fruits, bou-
FIG. 2030. — M o n o d o r a Mijristica. Rameau florifère.
vent, dans ces régions chaudes, le refroidissement d’une partie du corps
est suivi d’un gonflement douloureux qui empêche l’usage de cette partie,
les Indiens y remédient avec des bains et des affusions chaudes préparées
avec Técorce de l’A . L e s feuilles des A. mur iccUa, reticulcita,
squamosa, Marcgravii, renferment une biiile volatile du n e odeui
désagréable; mais, infusées dans Teau ou broyées avec de Ibiiile, elles
font, assure-t-oii, aboutir les abcès. ^ Ts feuilles (le V A .p a l u s tm L.ont, d ’ a p r è s Wnght , ta meme odeur que
celles de la Sabine, et possèdent les mêmes propriétés vermicdes. Le
fruit de cette espèce, appelé corossol des marais, i e la mer pomme de
serpent, a passé pour vénèucux, ou tout au moius pour nuisible a I esto