
y:
î
?
'k'i
-f
'î■
k'
502 TRzYITÉ DE BOTANIQUE MÉDICALE.
d’en avoir l’arome délicat. Il y a même des Badianiers des régions asiatiques
ci-dessus désignées dont le fruit est également de qualité lout à fait
secondaire. Tel est 17. religiosum Sieb. et Zucc., qui est généralement
planté au Japon dans le voisinage des temples et qu’on a considéré
comme une espèce distincte, mais dont nous n’avons pu faire {Adansonia,
YIII, 1) qu’ime variété de 1’/. anisatum. Ses carpelles ont, quoique
bien mûrs, une odeur moins aromatique ou presque nulle et une saveur
plus résineuse que ceux de VI. anisatum tyge. Gette variété atteint, dit-on,
jusqu’à une dizaine de mètres de bauteur au Japon; mais en Cbine et
dans nos jardins VI. anisatum est un assez petit arbuste, dont toutes les
parties sont glabres, aromatiques, et dont les feuilles persistantes sont
lancéolées ou ovales-lancéolées, rétrécies aux deux extrémités, glabres et
odorantes. Ses fleurs, qui dans nos serres se montrent ordinairement à la
fin de l’biver, sont d’un blanc jaunâtre ou un peu verdâtre ; elles ont aussi
une odeur aromatique.
Nous avons vu plus baut les caractères extérieurs de ses fruits. Leur
tissu se rapprocbe beaucoup de celui de certaines drupes. Ces carpelles
possèdent, en effet, intérieurement, comme on le voit bien sur une coupe
transversale, un véritable noyau qui est dur, lisse et brillant â l’intérieur
et cependant formé, lâ où il présente le plus d’épaisseur, c’est-â-dire
au niveau de la cavité séminale, d’une seule rangée de pbytocystes à
grand diamètre perpendiculaire â la paroi de cette cavité. Au niveau de
celle-ci, chaque phytocyste a la paroi relalivement mince, mais vers ses
limites ces parois deviennent rapidement de plus en plus épaisses, sauf à
celle de leurs extrémités qui touche au mésocarpe. Au niveau des ligues
de déhiscence, ces éléments se raccourcissent beaucoup et arrivent à n’être
pas plus longs en travers que dans le sens vertical. En dehors du noyau
se trouve un parenchyme plus épais que lui, limité à la surface extérieure
du fruit par un épiderme mince, formé de phytocystes inégaux. Ce parenchyme
est aussi formé d’éléments fort inégaux, de formes dissemblables et
dont certains, ordinairement plus grands que les autres, sont pleins
d’essence. C’est dans cette couche que sont distribués les faisceaux fibro-
vasculaires. De plus, lâ où le noyau commence à épaissir les parois de ses
pbytocystes, c’est-â-dire là où finit la cavité séminale, le parenchyme du
mésocarpe se trouve intérieurement renforcé par un grand nombre de
phytocystes à paroi très épaisse, dure, jaune, et à cavité très petite ; leur
coupe transversale est irrégulièrement polygonale. Il est â supposer que
c’est pour assurer ia déhiscence des carpelles que les éléments mous dn
parenchyme mésocarpien se sont ainsi transformés en phytocystes scléreux,
et du reste l’on trouve quelques cellules de transition, pour la forme et la
solidité, entre les éléments de celte couche modifiée et ceux de la masse
plus molle de la couche extérieure du mésocarpe. Les principes actifs ont
principalement pour siège cette dernière.
C’est de Chine qu’on exporte l’anis étoilé, soit par Shang-haï, d’où les
DICOTYLÉDONES. 503
navires l’apportent en Angleterre, ou â Bordeaux et a Amsterdam pour la
fabrication de l’anisette et de liqueurs analogues, soit par terre, directement
vers l’Inde anglaise. L’anis de Sibérie était celui qui veimit par terra
jusqu’en Russie. On l’exporte aussi en quantité pour les Etate-Unis.
sert en nature à faire des infusions digestives, stomachiques, stimulantes,
dont la médecine peut tirer un grand parti contre certains états d y s^p -
tiques. Mais dans l’Dide anglaise on emploie surtout son huile essentielle
(oleum anisi). Elle se rapproche extrêmement de l’essence de l’Anis vert
(Ombellifères), dont l’usage médicinal présente cet inconvénient que ses
fruits sont en même temps plus ou moins âcres et parfois irrRants pour
l’estomac. Il y a aussi du sucre dans le péricarpe de l’anis étoile, plus
une matière mucilaginense que l’alcool sépare d’une infusion aqueuse des
fruits. Les graines sont peu aromatiques et peuvent etre rejetees; mais
leur albumen est riche en huile fixe.
É c o r c e d e W i n t e r .
C’est l’écorce du Drimys Winteri F o r s t . (lig. 1192-1194), arbuste à
variétés nombreuses, qui habite la région andine des deux Amériques,
depuis le sud du Mexique jusqu’au cap Horn.
Les Drimys sont des Magnoliacées-llliciées, dont les fleurs, hermaphrodites
on polygames, ont, sur un réceptacle convexe, un calice gamosépale,
sacciforme ou cnpuliforme, membraneux et valvaire, se déchirant irrégulièrement
lors de l’épanouissement. Les pétales, depuis deux jusqu a un
nombre indéfmi, sont insérés dans l’ordre spiral, inégaux et imb r iq u é •
Les étamines, en nombre indéfini, sont également insérées dans 1 ordre
spiral sur une portion un peu allongée et cylindrique du réceptacle ; elles
ont des filets libres, épais, et des anthères biloculaires, extrorses, a loges
parallèles ou divergentes et s’ouvrant par des fentes longitudinales. Le
<rynécée est formé d’un ou plusieurs carpelles libres, dont l’ovaire presen e
dans l’angle interne, un placenta pariétal et multiovulé, les ovules etan^
disposés sur deux séries verticales et presque transversaux. Le style court
a un sommet stigmatifère dilaté. LeTruit est formé d’un ou plusieurs cai-
pelles charnus, indéhiscents, polyspermes, et les graines albuminées sont
glabres et brillantes.
Les Drimys sont arborescents ou frutescents, à feuilles alternes, p
sistantes, sans stipules, tachées de ponctuations translucides, glan u-
leuses. Les fleurs sont disposées en cymes ou en grappes, quelquefois solitaires,
axiliaires ou latérales sur les rameaux anciens, ou situees dans
l ’aisselle des feuilles ou des bractées qui les remplacent au sommet des
jeunes rameaux de l’année.
Le D. Winteri type a été découvert en 1577, pendant le voyage de
cumnavigation de F. Drake, par Winter, qui traita avec son écorce aromatique
les malades de son équipage. G’est un stimulant puissant, antiscoi