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Ce liquide, s’organisant d’une manière continue, si les conditions de
milieu demeuraient invariablement identiques, produirait, d’une façon
également continue, extérieurement du liber qui s’appliquerait à l’intérieur
du liber déjà existant, et intérieurement du bois jeune ou aubier,
qui s’appliquerait à l’extérieur du bois préexistant.
C’est en considérant seulement cette dernière formation, c’est-à-dire le
bois qui se produit toujours en dehors du bois plus âgé, qu’on a donné aux
plantes dicotylédones et à feurs tiges le nom d’exogènes.
Seulement, la zone génératrice ou d'accroissement, ainsi interposée
F ig . t042. — Andouillcr de cerf implanté
dans un tronc d’arbre et ayant pénétré
jusqu’à la zone d’accroissement. Sa base
est enchâssée dans les couches produites
ultérieurement en dehors de la zone
d’accroissement.
F ig . 1043. — Tronc d’arbre sur lequel
on a gravé des caractères, dessins,
etc., pénétrant jusqu’à la zone
d’accroissement, et qui se sont étendus
en profondeur dans le bois (Collections
du Muséum),
au liber et au bois, n ’est pas un liquide. G’est, ainsi que l’a admirablement
bien démontré M. Trécul, il y a plus de trente ans, un tissu nouveau,
un parenchyme jeune, formé de phytocystes à coupe quadrangulaire,
à parois minces et délicates, qui se segmentent successivement, et dont,
finalement, les plus intérieurs, en face du bois, se transforment en fibres
ligneuses et autres éléments du bois (sauf des trachées), et les plus extérieurs
deviennent, en face du liber, les éléments de nouveaux faisceaux
libériens. Si donc ces tiges peuvent être, au point de vue des faisceaux
ligneux, appelées exogènes, elles sont réellement endogènes quant à la
formation des faisceaux libériens.
Si, au lieu d’une formation continue de bois et de liber, il y a formation
interrompue et périodique, comme il arrive dans nos climats, à cause de
l’alternance des saisons et du repos plus ou moins complet de la végétation
pendant la saison d’hiver, il ne se produit pendant la durée ^ de
chaque saison favorable qu’une zone de bois et une zone de liber, et c est
ainsi que dans bien des cas on peut compter le nombre d’années qu a vécu
une tige, soit par le nombre des couches concentriques de son bois
(fig. 1040, 1041), soit même, dans certaines plantes, par celui des coucbes
libériennes. j i, ,
Il est inutile d’insister sur les faits relatifs à 1 inégalité des couches
Fig. 1044-1046. - Lupin. Développement des feuilles e t des stipules.
entre elles, suivant la durée (le la belle saison en telle on telle année; sur
l’inéaalilé d'épaisseur d'une couche donnée dans les diverses portions de
sa circonférence, suivant que tel point a été plus ou moins bien expose ;
sur le remplacement d’une seule couche annuelle par deux ou plusieur
couches, alors que la période végétative a elle-même été interrompue une
ou plusieurs fois par dos retours do la saison rigoureuse ; sur a façon
dont les corps étrangers, expérimentalement ou accidenlellemeiit appli
ques sur la zone génératrice dénudée, ou ayant pénètre jusqu a el e, sont
ensuite recouverts ou englobés par les nouvelles productions de bois ou
de liber (fig. 1042, 1043), etc., etc. Il faut seulement noter qu il y a des
tiges qui normalement, forment, non pas une, mais plusieurs couches de