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Le parfum des roses est dû à l’essence que renferment leurs pétales. En
Roumélie et dans l’Inde, on fabrique avec ces organes l’essence de roses
vraie (oleum rosoe) qui est surtout recbercbée par la parfumerie. On dit
(Baiir) que les pétales, récoltés tous les jours avant le lever du soleil,
sont distillés le jour même et pour cela placés avec deux fois leur
volume d’eau dans une sorte d’alambic dont le tuyau de dégagement est
constamment inondé d’eau froide. On cbaufife pendant une beure ou
deux et l’on reçoit le produit distillé dans des flacons de verre à long col.
On redislille souvent les premières portions du liquide obtenu ; puis
on laisse toute la matière en repos pendant un jour ou deux pour
obtenir la séparation de la portion aqueuse- et de l’buile essentielle
; celle-ci surnage et on la recueille par divers procédés de décantation.
Cette essence refroidie donne des cristaux d’un stéaroptène qni est, dit-
on, mélangé cà nn liquide bydrocarboné et oxygéné auquel serait due
F ig . 2054, 2055. — Rosa canina. F ruit entier et coupe longitudinale.
1 odeur puissante, mais peu agréable du mélange. Cette odeur ne devient
suave que quand l ’essence est diluée dans un liquide ou diffusée dans
l’air. On falsifie l’essence de roses cavec celle de VAndropogon Schoenan-
t u s L . , cappelee à tort essence de Géranium. Celle-ci serait l’essence de
G. Rosat, qui se vend aussi pour essence de roses dans quelques localités
de l ’Afrique du Nord, mais qui ne se substitue point, paraît-il, en Orient, à
la véritable essence du Rosa damascena.
Les Rosa cités comme soumis en Orient à la distillation, concurremment
au H. damascena, sont les R. indica, moschata, semperflorens. On
dit aussi que les R. alpina, cinnamomea, incana, micrantha, pimpi -
nellifolia (fig. 2049-2052), etc., sont employés dans la parfumerie.
On donne le nom d’Églantiers aux Rosiers à fleurs simples de nos haies
et de nos bois. Mais l ’Églantier proprement dit, c’est-ii-dire l ’espèce au
cijnoi rhodon et au bédégar, est le R. canina L. C’est un arbrisseau très
ïameux, haut de 1 à 3 mètres. Ses branches sont longues et sarmenteuses,
et ses aiguillons, solides, élargis, comprimés, terminés en croc. Ses
DICOTYLÉDONES. 539
feuilles ont 5-7 folioles, oblongues ou ovales, souvent acuminées, glabres,
glanduleuses ou pubescentes, cavec des dents simples ou doubles, étroites ;
les supérieures presque conniventes. Ses fleurs sont rosées ou blanches, à
odeur douce. Le réceptacle accru et cbarnu, ovoïde, ovoïde-oblong ou
presque globuleux, constitue le cynorrhodon (fig. 2054, 2055). Il est
rouge à la mcaturité, ferme d’abord, puis blet caprès les gelées. C’est avec
sa portion cbarnue qu’on prépare la conserve sucrée, astringente, dite
conserve de cynorrhodons, jadis préconisée contre les diarrhées des enfants,
des phtisiques, etc., et qui peut remplacer le sirop de coings là
où celui-ci fait défaut. Les poils qui accompagnent les achaines produisent
sur la peau de vives démangeaisons. Ils agissent sur les helminthes,
notamment sur les ascarides, d’une façon mécanique, absolument comme
les poils des Mucuna, et ils n ’irritent pas la muqueuse du tube digestif.
Les bédégars, jadis vantés comme anthelminlhiques, diurétiques, lithon-
triptiques, etc., sont des galles cloisonnées, moussues à la surface, et légèrement
astringentes, qui sont produites sur le Rosa canina et sur quelques
espèces analogues, par le Cynips Rosoe dont la femelle pique les bourgeons
et les jeunes branches pour y pondre ses oeufs. Cbacune des cellules
du bédégar renferme au moins une larve qui se transforme en nymphe
dans son intérieur et y passe l’hiver pour sortir au printemps à 1 état d insecte
parfait. Le Spongiola cynorrhodon de Pline, vanté plus tard contre
la piqûre des tarentules, n’était autre chose qu’un bédégar de Rosier.
A i g r e m o i n e .
Peu importante aujourd’biii au point de vue médical, l’Aigremoine commune
de nos bois (Agrimonia Eupator ia L.) (fig. 2056-2061) est une
herbe vivace qui a donné son nom à la série des Agrimoniées. Ses fieiirs
sont construites à peu près sur le même plan que celle des Rosiers ; mais
leur réceptacle, en forme de bourse à goulot étroit, dont les bords sont
épaissis, ne devient pas cliarnu dans le fruit. Il demeure sec et est remarquable
par les aiguillons en forme de croc dont il est cbargé extérieurement.
La corolle est rosacée, à pétales jaunes et imbriqués. Il y a des
fleurs d’Aigremoine qui n’ont que cinq étamines oppôsitipétales ; dans
d’autres on en compte de dix à quinze; dans d’autres encore, davantage.
Il n’y a au fond du réceptacle floral que deux ou trois carpelles indépendants,
qui deviennent autant d’achaines inclus. L’ovule unique est descendant,
à micropyle extérieur et supérieur. Les feuilles sont alternes, imparipennées,
à folioles incisées-serrées, avec deux stipules latérales, adnées
au pétiole. Les fleurs forment une grappe terminale allongée sur laquelle
les bractées allernes ont dans leur aisselle une fleur accompagnée de deux
bractéoles latérales, rarement fertiles. L’Aigremoine Eiipatoire a des
feuilles légèrement odorantes et astringentes. On les employait autrefois
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