
Syrie, tandis que les premières reçoivent le nom d’adragantes de Smyrne.
Parmi les espèces très nombreuses et plus ou moins voisines de VAstragalus
gummifer, qui produisent des adragantes de différentes qualités,
les auteurs modernes ont surtout signalé les suivantes.
V Astragalus verus Ol iv . est une espèce de la Perse occidentale, qui a
été observée par Olivier et Bniguières, entre Kermacbam et Hamadan,
et qui est encore incomplètement connue. Son port, ses brandies et la
disposilion de ses ieuilles rappellent beaucoup ce qui s’observe dans
VA. gummi fe r ; mais ses folioles, au nombre de G à 10 paires, ou même
de 12 à 10, sont, ou repliées sur elles-mêmes suivant la nervure médiane,
ou même incurvées et cbargées de duvet dans la concavité. Leur sommet
est mucronulé. Leur pétiole est plus court et plus droit. Les stipules,
adnées à la base du pétiole, sont longuement acuminées dans leur portion
libre et légèrement dentelées vers la base de leur bord libre. L’étendard,
irrégulièrement obovale, a un onglet rétréci, très court. Celui des
ailes est au contraire très long et très grêle, et leur limbe, plus court, est
fort insymétrique. Les deux pétales qui forment la carène, unis bord à
bord, vont en s’atténuant graduellement de baut en bas. La large gaine
que forment en bas neuf des étamines, donne passage au long duvet que
porte l’ovaire, et le style arqué est surmonté d’une petite tète stigmalifère
à peine renflée. Les divisions du calice sont à peu près aussi longues que
sa portion commune, de même que dans l’A. gummi fer dont cette espèce
est extrêmement voisine, quoiqu’on l’ait parfois placée dans une division
différente du genre Astragalus. Olivier qui a observé cette plante, a établi,
dans son Voyage dans VEmpire Ottoman (V, 342), qu’elle produit la
gomme adragante et que celle-ci ne vient ni de Syrie, ni de Crète.
Bans ces dernières années, et surtout depuis les recbercbes de
M. Ilaussknecbt, professeur à Weirnar, il a été établi que la gomme
adragante s’extrait en Orient de plusieurs antres espèces, également
voisines par toute leur organisation de VA. gummifer, et dont les principales
sont les suivantes :
L’A. hrachycalyx Fiscn., espèce des rocbers subalpins du Kurdistan
persan, adonné son nom cà une section du genre, qni a des bractées florales
très petites, plus courtes que le tube calicinal, avec ce tube solide,
ne se fendant pas facilement comme diins les espèces précédentes et bir-
sute en debors jusqu’à sa bcase. La corolle est à peu près la même. C’est un
arbuste d’un mètre environ de baut, à folioles au nombre de 7 à 9 paires,
elliptiques, mucronulées, avec des stipules triangulaires, et des fleurs à
dents du calice trois fois plus courtes que le tube, à étendard oblong-spa-
tulé, rétréci graduellement en onglet large.
L’A. adscendens Boiss. et H a u s s e , appartient à la même section. Il a
été observé dans la Perse austro-occidentale, dans la région alpine des
monts Kub-Sawers, Nur et Escbker (altitude 9 à 10000 mètres), et il fournit
une grande quantité de gomme adragante (ILaussknecbt). C’est un arbuste
baut de 1 mètre i / 3 environ, à rcameaux coucbés, puis redressés et
cbargés au sommet de feuilles à 4-G paires de folioles oblongues-linéaires,
bérissées de poils, à groupes axiliaires multiflores de fleurs, dont le calice,
cbargé d’un court duvet, a des dents lancéolées, de la longueur du tube.
H se distingue surtout de l’espèce précédente par ses feuilles plus étroites
et les dents triangulaires de son calice.
L’A. microcephalus W. appartient à une section nommée Stenony-
chium, dans laquelle les pétales sont unis intérieurement dans une très
courte étendue à la base de l’androcée; l’étendard a un onglet large; le
tube calicinal est glabre dans sa portion tout à fait inférieure, et les bractées
florales, assez grandes, tombent de bonne beure. Tous les autres
caractères de cette plante ressemblent d’ailleurs à ce qui s’observe dans
l’A. gummi fer . Les sépales sont très laineux supérieurement, et le tube
calicinal se fend facilement dans leurs intervalles. Le limbe panduriforme
de l’éteudard est à peine plus long que son onglet. Les épines que forment
les feuilles sont jaunes en baut des rameaux dont la portion florifère est
courte et contractée, et grises en bas. Les feuilles ont de 5 à 8 paires de
folioles oblongues-lancéolées, spinesceutes au sommet et souvent compliquées.
Gette espèce est l’A. eriocaulon DC. elVA. pycnophyl lus S t e v . ;
elle croît en Arménie, en Ibérie, en Papblagonie, en Lycie, en Gappadoce
sur le mont Argée. On a des preuves que dans cette dernière localité cette
plante sert à l ’extraction de la gomme adragante.
L’A. pycnocladus Boiss. et H a u s s e , est une espèce très voisine de la
précédente; mais ses épines (feuilles) sont ténues, raides, longues d’un
pouce et demi, et ses feuilles sont formées de 5 à 7 paires de folioles
étroitement compliquées, plus étroites, presque aciculaires, vertes et non
blanchâtres, longues seulement de 3 lignes ou un peu plus. Ges folioles
portent un duvet fm et soyeux, et sur le sec les bases des feuilles et les
stipules sont d’ordinaire d’un beau jaune. Cette espèce fournit beaucoup
d’adragante (Ilaussknecbt) ; elle a été récoltée sur les montagnes calcaires
d’Avroman et Scbalni, dans le Kurdistan.
La seption Rhacophorus du genre Astragale est très étroitement alliée
à l a précédente. Ses bractées florales sont les mêmes; l’onglet de son
étendard également. Mais le calice est hirsute dans toute son étendue, et la
base des pétales s’unit dans une plus grande étendue au tube de l’androcée.
L’A. kurdicus Boiss. appartient à cette section. Il a des folioles
bien plus longues que celles des espèces dont nous venons de parler,
elliptiques-lancéolées, acuminées, longuement spinesceutes au sommet.
Elles peuvent atteindre un centimètre et demi de longueur et sont couvertes
d’une soie argentée. Les bases des feuilles sont d’nn jaune paille.
Les aisselles sont 2-G-flores. Cette plante a été trouvée dans le Kurdistan,
sur le mont Gara et dans le nord de la Syrie, sur le mont Akkerdagh, en
Cilicie et en Gappadoce. Elle sert à l’extraction d’une portion de la gomme,
nommée par les indigènes aintab.